- La ville d'Illusiopolis était pleine de vie. Ce qui n'était il y a quelques semaines qu'un tas de ruines désert, était devenu, grâce aux efforts de la Shinra, une ville peuplée, illuminée, où il faisait bon y vivre... pour l'instant...
Au pied d'une grande tour se trouvait une estrade où j'étais attendu. Des miliciens de la Shinra la protégeaient, dans le cas où ça ne se passerait pas comme prévu. Depuis mon vaisseau, je décidais de descendre avec mon escorte, pour atteindre l'estrade où je parlerais aux nouveaux citoyens de cette ville. La place centrale de la ville était remplie de ceux-ci, ils étaient heureux, ils chantaient, dansaient, souriaient, se rencontraient et discutaient. Un vrai paradis pour eux qui vivaient il n'y a que quelques heures dans des mondes où la joie ne régnait pas forcément. Entourés de gardes, je montai sur l'estrade pour atteindre mon pupitre. Un micro, des enceintes disposées aux quatre coin sur la ville, plusieurs caméras et des écrans. Oui, nous avions besoin de tout cela, pas la moitié des habitants n'auraient pu profiter du discours sinon, tant ils étaient nombreux.
Citoyens de cette ville, votre nouvelle vie commence ici. Vos malheurs, vos ennuis, tout ceci est à présent terminé. Vous êtes libres maintenant, vous avez un nouveau chez vous ! Vous êtes libérés des autres groupes et de leur joug. La Shinra a œuvré pour vous ! Bienvenue a Illusiopolis ! La ville où vos rêves deviendront réalité, où toutes vos envies pourront se réaliser !
Tous hurlèrent et applaudirent et leur petite fête reprit de plus belle. Tout se passait comme prévu. Ils déchanteraient sûrement très vite lorsque plusieurs fortes têtes commenceraient a se faire entendre, car oui, cet endroit deviendrait très vite une sorte de zoo où la loi du plus fort serait de mise. Les plus faibles se verraient forcés de marcher au pas des plus forts. C'est toujours comme ça que cela se passe lorsqu'il n'y a aucune autorité... Bien évidemment, si cela devenait problématique, nous nous verrions forcés d'intervenir... en dernier recours. Ici, chacun est libre de faire ce qu'il veut, si quelqu'un souhaitait bafouer les bases de la vie en communauté, ce serait son problème, les seuls juges seraient les autres habitants, bien que des miliciens soient présents.
Mais pourquoi créer un tel désordre ? Parce qu'il y a toujours moyen d'en tirer profit. Certains habitants pourraient servir a la compagnie, plusieurs taxes pourraient être imposées... Impossible de s'ennuyer avec ceci, il y aurait toujours quelque chose a faire. Puis, il n'y avait pas que sur la ville que nous avions travaillé. La citadelle elle aussi avait été restaurée. Cependant, je préférerais l'interdire aux habitants, la ville étant assez grande pour eux. Non, la citadelle servirait uniquement d'appartements pour de grandes personnalités. En apparence uniquement, car oui, les choix étaient multiples. L'on pourrait en faire une prison, un laboratoire, un centre d'entraînement pour les recrues ou même les trois. Cette ville allait beaucoup m'amuser !
Ah... regardez-les. Ne sont-ils pas mignons ? D'où j'étais, je les voyais gesticuler dans tout les sens comme de vulgaires vers. Après tout, c'est ce qu'ils étaient. Des choses insignifiantes dans la galaxie... Ils devraient me remercier pour leur avoir donné une utilité ! Fêtez votre arrivée, allez-y... Lorsque le chaos deviendra réalité, ces rires, ces accolades amicales et ces sourires deviendront des larmes, de la peur...
Ma tâche ici est a présent terminée. Je confiais a certains employés de la Shinra de loger tout ce joli monde. Il ne fallait pas non plus qu'ils s'attendent a de luxueuses maisons. Non, leurs logis seraient plus de l'ordre du vulgaire trois pièces a peine meublé. Nous avions déjà dépensé tellement de temps et d'argent dans la reconstruction de cette ville, et puis, comme on le dit si bien, il ne faut pas donner de la confiture a des vulgaires porcs.
Ainsi, l'on me rapporta quelques heures après mon départ, que tout les habitants étaient logés ou presque. Certains devant malheureusement vivre dehors ou se faire héberger, par manque de place. Il faudrait surveiller ceci ! Ce serait un coup a créer des tensions, de la jalousie...
Je rentrais au vaisseau-mère. De mon bureau, je voyais ce monde illuminé de mille feux. Je m'assieds dans mon fauteuil, non sans avoir pris le temps de me servir un verre de scotch, et je le contemplais. Quelque part, oui, j'étais fier de cette conquête, il était un autre symbole de réussite.
Illusiopolis était a nous !