Suite de :L'Exode
Alpha comptait à Kefka le déroulement de sa mission avec une précision effroyable, n'oubliant pas le moindre détail. Le Shériff l'écoutait avec intention, un intérêt que les professeurs ont rarement le plaisir de lire sur le visage des étudiants. Ce qui était pour tout à chacun le triste récit d'un peuple indigné n'était aux oreilles de l'arlequin... Une belle histoire, semblable à un compte pour enfant. Il s'abreuvait de chacune de ses paroles et s'en émerveillait. Le compteur lui, bien au contraire, n'aimait pas cette histoire. C'était pour lui ni plus ni moins que le récit honteux de son échec. Honteux. Une honte qui pesait lourd sur ses épaules. Le plus frustrant, le plus pesant pour ce loup c'est que paradoxalement, ce n'est pas de sa faute. Au moment où la neige est tombé... Il a perdu son odorat, toute la meute l'a perdu. Tous au même moment, se sont retrouvés enrhumé. Kefka éclatât de rire à la fin du récit, puisque ces rhumes signaient la fin de la traque. Alpha n'était pas soulagé de le voir à ce point désinvolte, à ces moqueries ils auraient préférés la mort. Mais ce n'est pas tant le fait qu'il est échoué pour une raison aussi incongru qui fit exploser Kefka de rire... Le ridicule était autre part.
Car Alpha avait plus que réussit cette mission, apportant à son supérieur des informations d'une importance capitale. Et non content de ne pas comprendre sa réussite, il ne savait rien des véritables enjeux de sa mission et de celle à venir. Alpha n'était pas seulement d'une fidélité et d'une dévotion incroyable...
Alpha avait foi en son roi, en la monarchie, en son royaume. Ce canin ne pouvait supporter ce roi feignant et incompétent aussi surement qu'en d'autre circonstances, il n'hésiterait pas à égorger le bouffon devant lui. C'est ca qui rend ce loup aussi dangereux qu'acharné... Car il ne sert pas le roi, il sert la couronne. Il sert un symbole et comme nous le savons, peu importe le lieu, la culture ou l'époque...
Les symboles sont intouchables. Kefka l'écoutait toujours avec attention, c'était de tout le royaume son élément préféré qu'il considérait à la fois comme le plus bête et le plus savant de tous. Bête parce qu'il ne sait pas, ne voit pas et ne comprend pas les choses de ce monde. C'est certes le meilleur soldat du royaume... Mais à part se battre, à part mener des opérations il ne sait rien faire. Son sens de la stratégie, son instinct ne servent qu'à sa mission. C'est parce qu'il a conscience de cela qu'il en devient savant. Il connait ses limites et étant incapable de décider de ce qu'il y a à faire... Il sert la couronne. Le bien, le mal lui échappe. Il n'y a pour lui que fidélité et infidélité. Il n'est pas tant loup que chien. Le loup des comptes de la Fontaine refusait une laisse, préférait l'indépendance à l'opulence, refusait d'obéir. Lui est le chien qui sans laisse pour le guider, ne saurait où aller.
En cela Kefka le trouvait fascinant. Dans sa stupidité il en est devenu savant, tout en restant stupide. Si dévoué qu'il est, si fidèle, si croyant... Sa foi l'aveugle et l'empêche de voir où est la véritable menace, le véritable enjeux. Alpha est ce contraste intéressant entre conciliation et pragmatisme. Il peut tout pardonner à la couronne qu'il place comme idéal mais ne laisse rien passer à ses opposants, pouvant être d'une cruauté implacable.
Et selon lui... L'envoyée de la lumière serait fait du même moule que lui. Seul l'idéal changerait. Il passât plus de temps à décrire le regard froid et dur de cette femme qu'à faire son rapport. A partir de ce moment la fou dansant partageait la certitude d'Alpha... Abattre cette femme, abattrait la rébellion et Alpha est prêt à tout pour ça.
Heureusement que la neige est tombé, que la meute s'est enrhumée et qu'elle est encore en vie... Kefka a besoin d'elle, besoin de cette femme pour mener son plan à terme... Lui ne cherche qu'à détruire ce royaume et ses habitants. La guerre pourvoie au sort de chacun par la victoire ou la mort. Kefka aura le victoire, quand au reste...
Ce sera la mort, car il en a décidé ainsi. C'est un châtiment céleste qui s'abattra sur ce monde, le prolongement d'une volonté totale et absolue. Une volonté divine que rien n'arrête. C'est pour accomplir cette volonté que chaque jour, d'une main sournoise et invisible le fou dansant pousse chacun à fuir le royaume et à se rebeller contre lui.
Mais le plus intéressant dans ce récit, c'est cette aptitude à contrôler le climat. Plus que la neige, c'était l'orage qui intéressait le clown... Il est facile de comprendre l'intérêt de la neige pour fuir... Mais qu'en est-il de l'orage ? A quoi, contrairement a-t-il servit ? Intimider l'ennemi ? Ça ne peut pas être que ça... Il y a forcément autre chose et pourquoi diable pourquoi aucun de ces foutus chien n'a été frapper par un putain d'éclair ?
« Tu penses quoi, des pouvoirs de cette sorcière ? »
« Vous êtes mages, j'aurais espérer que vous pourriez m'éclairer. »
« Effectivement, j'ai plus de pouvoir magique en moi que n'en a tout le royaume... Mais je suis incapable de contrôler le climat. Je ne peux que créer, et accessoirement détruire avec ce que je créer ou au moins salement amocher, des trucs. Contrôler m'est impossible... Et si moi je ne peux pas, alors je peux t'assurer que nul ne peut le faire ! Pas par la magie en tout cas. Du psychisme... Non, le psychisme ne peut pas faire quelque chose d'aussi dément. Surement de la symbiose, un truc dans le genre. »
« Son étendard... s'est coloré d'un orage. Ensuite, ce fut véritablement l'orage. Ça ne me rassure pas... Je suis toujours inquiet, quand je regarde le ciel. »
Kefka sourit tout le temps... A longueur de temps il sourit ou éclate de rire, danse de joie ou trépigne d'excitation... Certes au départ, tout le monde est interloqué, se questionne, voir est effrayé par cette folle vitalité qui se dégage de lui. Toute sa personnalité a quelque chose de bizarre, stressante et angoissante... Mais voilà un petit moment que cette personnalité, tout le monde l'a connait au château. Plus personne ne s'étonne de voir son sourire grandir ou de l'entendre rire sans raisons valables.
Alors... Lorsqu'il a sourit comme jamais au moment d'entendre l'inquiétude de son loup préféré, de son chouchou... Celui-ci n'y prêtât guère attention. Alpha prit donc congé de son supérieur et sur ses ordres, s'attelât à la lourde tâche de garant de l'ordre à Nottingham. Le Shériff quand à lui restat planté là, regardant amusé le ciel enneigé.
Le lendemain, il observât simplement le ciel couvert de gris clair.
Le surlendemain, il observât simplement le ciel couvert de gris foncé.
Puis enfin... Le ciel fut couvert de nuage noirs et menaçants. Kefka se tordait... littéralement de rire. Puis il dansât au rythme de son rire, agitât ses bras comme pour commander un orchestre invisible ! Le tonnerre se mit à gronder, au loin, frappant au hasard.... Littéralement en transe, chaque coup de tonnerre résonnait à ses oreilles comme un tambour de guerre. Il se sentait obligé d'aller plus vite à chaque fois !
Un coup de tonnerre frappât Nottingham en plein cœur, tuant le crieur public porte-parole de la tyrannie ! Un autre frappât le château lui-même !
Bam. Tout les gardes, le roi et les nobliaux courent dans tous les sens. La meute comme mut par une volonté divine tente tant bien que mal de coordonner le chaos... Sans réussite, des gardes, des nobles périssent les uns après les autres ! Le ciel se déchainait sur le château ! Puis l'impensable arrivât. Alpha était mu par son instinct, ses collègues, le Shériff...
Seul le roi comptait et c'était l'horreur... Effroyable... Rien ne pouvait les protéger et lui n'a juste... Tout simplement pas pu le protéger du Ciel. Le roi était mort frappé par la foudre. Sans attendre il courut rejoindre le Shériff... C'était un mage, tout à fait apte à commettre ce massacre ! Il rêvait que ce soit lui, espérait plus que tout que ce fut ce bouffon décadent qui causât tout ceci. Si c'était bien lui... il n'aurait qu'à l'égorger et la mort du roi serait vengé.
Mais force lui était de constater que le Shériff... Avait lui-même était frapper par la foudre, blessé grièvement alors que l'incendie envahissait peu à peu le château. L'espace d'un instant il le crut mort, s'il ne s'était pas relevé... Avec une ferveur, une ardeur incroyable. Alpha avait toute les raisons d'avoir peur.
Kefka fait peur à cause de son accoutrement ridicule... Mais son maquillage fondu et ses vêtements en lambeaux il compris que sans cet accoutrement ridicule... C'était un monstre effroyable.
Pourtant il n'avait pas peur... Il ressentait quelque chose d'incroyable. Une transe quasi-divine qui le galvanisait. Il ne put rien faire d'autre que d'assister le Shériff qui malgré son état, lançait ses sorts d'eau partout dans le château pour petit à petit éteindre les flammes.
Kefka n'a jamais eu autant de mal à se retenir de rire...
...
Le lendemain, le nombre de garde a fortement diminué, effrayé par le Châtiment Divin du ciel. Ceux qui sont restés, aussi peu fussent-ils... Il ne restait que les meilleurs, plus motivés, plus fanatique que jamais. Ceux qui partent n'ont d'autre choix que de rejoindre la rébellion, c'est la seule façon pour eux d'échapper aux châtiments pour leurs crimes.
Que se soit Kefka qui les accuse de désertion et trahison... Ou le peuple de barbarie, ils doivent rejoindre la rébellion. Autant pour résister à Kefka que fuir le châtiment populaire. La guerre pourvoira à leur rédemption, par la victoire ou la mort.
Le Shérif bien que n'étant pas reconnu comme roi... était maintenant celui qui dirigeait le royaume. Sans plus ni barrière, ni limite, ni interdit.
Quand aux rebelles cachés dans la forêt... Ils sortiront, Kefka a trouvé le piège parfait pour les faire sortir de leurs trous...
« Oyez ! Oyez ! Voici une nouvelle annonce de Kefka Palazzo, régent du Royaume. Dans une semaine, notre défunt monarque adoré sera incinéré publiquement. Le chef de la garde et le régent feront un discours officiel. Soyez tous là dans une semaine, à dix-sept heures sur la place publique ! »
Kefka était impatient... une semaine... encore une semaine à attendre... Jamais il ne pourrait patienter jusque là... Son contrôle du climat l'avait bien aidé... Il adorait ca... Foutre le feu à cette forêt était bien trop facile. Là il devait se creuser la tête. Une semaine pour se renforcer et réfléchir à son piège...
« C'est évident que c'est un piège, ils ne viendront jamais. »
« Dans le château nous sommes imprenables grâce aux remparts, aux gardes et aux archers. Cette cérémonie est en pleine ville, au moment où la nuit commence à tomber. Ils pourront se dissimuler dans la foule, entre les bâtiments pour venir nous exterminer. Le peuple sera là, qui plus est. Tu comprends Roc ? »
« Ouais... Heu... Ouais. »
« C'est comme aux échecs Roc. On se sert de notre roi comme appât... pour que le roi ennemi soit vulnérable. »
« ... J'aime pas Kefka mais il en une sacré paire celui-là. »
« Oui. Ils se douteront bien du piège... Mais ne peuvent décidément pas rater une telle occasion. C'est très risqué mais on a perdu leurs traces. Même en ayant retrouvés nos flairs, on ne peut plus les retrouver. Mais dès qu'ils s'approcheront... On les sentira venir. On a l'avantage, mais vous devez rester sur vos gardes. »
« Comment ils vont être au courant perdu dans la forêt ? »
« Les déserteurs vont surement les prévenir, sinon, surement ont-ils des informateurs. Je n'aime pas Kefka non plus, mais c'est un stratège hors pair. Il nous conduira à la victoire. »
Le guerre pourvoie au sort de chacun, par la victoire... ou la mort. Deus esta là eeeeeeeeeet Amen.