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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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    « On perd le cap !! »

    Mais le vent était trop fort, soufflait terriblement tout contre les voiles du bateau, les déviant totalement de la direction voulue !

    « Carguez les voiles ! »

    Je n’avais même pas pensé à regarder le fonctionnement des voiles du navire ! Alors je suis les autres hommes et j’attrape un des cordages enroulés autour du mat principal et reliés aux voiles, tout comme eux le font… Le reste, je sais faire même si c’est rarement mon rôle… Je commence à tirer le cordage ! Je mets tout mon poids et toute ma force pour participer du mieux que je peux à l’effort ! Je suis complètement… trempé, la pluie battante me donne l’impression de saigner au visage… Nos vêtements ne servent plus à rien tant ils sont imprégnés d’eau et nous ralentissent ! Mais on tire, même si on ne sent plus nos muscles… On tire et la voile est finalement ferlée autour du mat horizontal par cinq matelots ! Malheureusement le cap est déjà perdu et ça fait toute la différence… Mais au moins les mats ne vont pas se briser !

    On laisse tomber les cordages… Je ressens alors tout le poids de mon épaule droite ;


    « Le lance-grappin s’est détaché !! »

    Comme un seul homme on regarde vers la machine qui se dirige vers nous, glissant sur le pont balloté par les flots ! L’arme énorme renverse deux gars mais on l’arrête en se jetant dessus avant qu’elle n’aille percuter un des mâts, le gouvernail ou pire encore !
    On est immobiles, agrippés au lance-grappins, à le retenir… Ma joue contre le bois de la machine, mon bras enroulé autour d’elle… C’est pas énorme mais qu’est-ce que c’est lourd.
    Et on essaie de pousser… Une, deux fois…


    « On pousse ! »

    Un effort commun, on ramène l’arme près de la proue en grimaçant et on l’attache avec trois cordes à la rambarde.
    Je regarde les autres gars… exténués, autant que moi… Je leur souris et rigole un peu avant de leur taper l’épaule à tous et de me diriger vers le second du capitaine !

    Une tempête… une sacrée tempête qu’on n’a vraiment pas vue venir. Elle nous est tombée dessus super brusquement et là, le navire bien que costaud est en proie aux vagues énormes.
    Je regarde autour de moi… La pluie frappe et achève chacun de nous… On glisse sur le pont trempé, on se retient à la rambarde… Parfois même, une vague s’abat sur le pont, assommant des hommes ! Il ne manquerait plus qu’on ait des matelots à la mer… Ca ne serait pas si terrible pour moi d’aller les pêcher mais là, je me sens épuisé !

    En me dirigeant vers le second, occupé à crier des ordres, je passe devant la cabine du capitaine… Je vérifie juste qu’on ne me voit pas… Et puis mince ! Je toque à la porte, trop curieux. Au bout de quelques secondes à peine, elle s’ouvre devant moi… Je me redresse devant lui.


    « Capitaine Achab… »

    Il est super impressionnant. Très serein, plus que nous tous réunis. Il me regarde dans les yeux comme pour me juger de tout ce que j’ai fait dans ma petite vie… Je baisse les yeux quelques secondes, instinctivement et je vois sa jambe de bois…
    Une légende humaine, cet homme… Il n’aurait jamais mis les pieds sur terre de toute sa vie et… devant lui je me rends compte que je n’arrive pas à parler. Je souris maladroitement.


    « Pardon, mon capitaine. »

    « Prends garde, matelot. »

    Et il claque la porte devant moi… pour se réfugier dans sa cabine. Prendre garde ? Et quand je pense qu’il vient de m’appeler matelot… Bon d’accord j’ai perdu en notoriété, mais je suis pas un gamin !

    Et comme si en me regardant, le capitaine avait mis tout le monde d’accord… La mer s’est tue… brusquement.

    Il n’y a plus la moindre vague… et pas plus de vent.
    Il y a juste… de la brume qui nous enveloppe dans la nuit, si bien qu’on ne peut rien voir… Pas de terres, pas d’étoiles. On est sacrément perdus !

    Mais la vie reprend son rythme… Et faut que je me détende, c’est sûr ! Les marins reprennent leurs occupations… et encore bourré d’adrénaline, je suis au pied de guerre, prêt à aider encore ! Sauf que… plus rien à faire. Personne ne prend la peine de se reposer, trop certain que la tempête va reprendre… Si bien qu’il y a trop de personnel pour trop peu de boulots, et si l’on en croit les logiciens, ça cause une baisse de travail général !

    Alors je vois le vieux guerrier, le mercenaire… Assis sur le pont, adossé à la rambarde… J’ignore s’il est resté là tout le long de la tempête mais j’imagine que personne n’a osé l’ennuyer, vu qu’il avait à peu près plier le travail pour la première baleine à lui tout seul…

    Si on lui en était redevables ? Bien sûr, il avait évité beaucoup d’efforts à l’équipage.
    Si on lui en était reconnaissant ? Ah mais pas du tout ! Tout le monde était énervé contre ce vieux loup solitaire qui avait coupé court à la motivation générale en s’appropriant la cible du bateau !

    Bon moi ça va… Je viens d’avoir mon lot d’actions et je peux pardonner !

    Avant d’aller vers lui… Je passe par ma « cabine » qui se résume à une couchette sur laquelle sont posés mon sabre, mon pistolet et ma cape que j’ai jetée là quand la tempête a commencé… Puis, parce que je suis marin, pirate surtout, et que j’ai foi en le pouvoir de l’amitié, j’ai aussi une bouteille.

    Je la prends et je cours vers lui avant de me jeter à ses côtés et de soupirer bruyamment avant de rire un bon coup et de lever ma bouteille !


    « Epuisant ! On s’arrête jamais de bosser sur ce navire, hein ! »

    Je le regarde, sourire aux lèvres, me rappelant qu’à part frapper une fois une baleine, il n’avait strictement rien fait !

    « Tu nous as tous scotchés, tantôt ! C’était une sacrée mise en scène, j’aurais fait ça plus sobrement ! Mais en tout cas, tu m’as impressionné… et je m’appelle Shanks ! »
    Je lui tends ma seule main.

    « Shanks le Roux, pirate ! Ca te dit peut-être quelque chose ! T’es de la Terre des dragons ? J’y suis déjà allé ! »
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    « Épuisant ! On s’arrête jamais de bosser sur ce navire, hein ! »

    Auron regarde Shanks.. Contrairement à lui, le mercenaire n'avait absolument pas travailler une seule fois. Tout ce qu'il avait fait sur ce bateau, c'était de vaincre cette baleine. Que quelqu'un vienne lui parler... Il n'en avait pas l'habitude à vrai dire. Le samouraï n'est guère du genre à vouloir se présenter et faire connaissance avec chacun, à allez voir tout le monde et chercher à se faire des amis, des connaissances. Un loup de mer ? Certainement pas, Auron est un loup solitaire. Mais Shanks a quelque chose de... Sympathique et c'est ainsi que depuis son arrivé, le mercenaire fixait de son dernier œil valide la bouteille qui était avec lui. Bosser ou non, sur ce navire... C'est une question de volonté, comme le démontre l'Aurore Rouge. Ce n'est pas un marin, mais un guerrier. Et tant qu'on aura pas besoin d'un guerrier, on ne le verra pas bouger ses fesses.

    « Tu nous as tous scotchés, tantôt ! C’était une sacrée mise en scène, j’aurais fait ça plus sobrement ! Mais en tout cas, tu m’as impressionné… et je m’appelle Shanks ! »

    Auron détourna son regard de la bouteille pour observer Shanks. Une terrible question secouait son esprit... Quelle putain de mise en scène... ? Et que cherche-t-il, exactement ? Si vraiment il voulait faire la fête, les autres marins étaient là et sans doute plus enjoué.

    « Shanks le Roux, pirate ! Ça te dit peut-être quelque chose ! T’es de la Terre des dragons ? J’y suis déjà allé ! »

    Auron jusqu'à entendre Shanks prononcer ces mots-là... Ne le voyait que comme un marin, un vieux loup de mer sympa et manchot, qui n'avait pas la gueule de l'emploi. C'est seulement à ce moment qu'il... a véritablement vu ce bras qui lui manquait. Celui-ci faisait écho dans l'esprit du samouraï à son œil. Et tous deux avait une cicatrice sur ce même œil. C'était presque... absurde. A les voir sans les connaitre... L'un avait un œil cicatrisé mais valide et un bras manquant. L'autre était borgne avec un bras qui semblait handicapé. Et même si les apparences sont trompeuses... Ce n'est pas un marin, mais un pirate et il y a une grande différence.

    Du temps où il était au service de l'empereur, l'Aurore Rouge n'avait jamais vu les pirates autrement qu'une bande de tocards, violents, perfides et décérébrés. Son point de vu a grandement changé, depuis le Centurio... A présent les pirates évoquent pour lui la liberté avant tout. Une volonté de s'affranchir des lois et règles de ce monde. Ça le ramenait surtout à Angelica Teach. Mais sans doute, la plus grande différence entre le marin et le pirate... C'est le combat auquel aucun forbans ne peut se soustraire, comme le prix à payer pour une vie d'errance sur les mers. Auron attrapât sa gourde et l'approchât lentement de cette bouteille, apporté par le rouquin. Puis, il la cognat sur la bouteille, trinquant ainsi avec lui avant de boire une gorgée... Pour le geste.

    Auron n'était allé qu'une fois à la Terre des Dragons depuis sa mort... et n'avait vu que la forêt de bambou, inchangé. Ainsi, même s'il venait de cet endroit... il n'en savait plus rien.

    « Auron. Je ne sais plus rien de ce monde. »

    Personne n'échappe au mal du pays et encore moins les vétéran, les baroudeurs. Auron avait bien envie d'y retourner... Mais ce n'est pas le monde, qui lui manque, mais tout ce qui va avec. Sa vie d'avant, ses anciens compagnons, son ancien devoir... Tout ça lui manquait énormément mais retourner là-bas, n'y changerait rien. Le Samouraï regrette la Terre des Dragons de son temps, de son époque. S'il y retournait, certes il verrait les même paysages, les mêmes traditions... Mais en aucun il ne retrouverait son monde. Un monde qu'il ne peut retrouver en-dehors de ces souvenirs.
    L'enfer... un revenant n'a pas sa place dans le monde des vivants et celui-ci le lui fait bien sentir. Il chasse les morts-vivants et n'a pour cela besoin d'aucune magie, d'aucune impression dérangeante et mystique. C'est la vie qui baigne dans ce monde et les souvenirs des morts qui les pousse à retourner en enfer... En enfer tout est mort et rien ne renvoie les morts à leurs vies perdues. Les morts-vivants sont rares... Car rare sont les morts à vouloir sortir des enfers. Auron n'a aucune raison de s'intéresser à son monde natal... Ce n'est plus son monde, le fait qu'il soit né là-bas n'apporte plus à aucune légitimité. Son monde est aujourd'hui Port Royal et le Centurio. Et pourtant...

    « Qu'est devenu la Terre des Dragons, pirate ? »
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    « Qu'est devenu la Terre des Dragons, pirate ? »

    « Ha ! »

    Je rigole, surpris. Je me suis pas tellement attendu à ce qu’il me pose cette question aussi naturellement ! Bah c’est bien simple, j’étais un peu embêté !

    « Tu ne demandes pas ça à la bonne personne… Auron ! Je n’y suis allé qu’une fois et… j’avais à peine vingt ans, je crois ! »

    Je me redresse un peu, déposant ma bouteille sur le pont, assis en tailleur… mon coude dans ma main, regardant le ciel en réfléchissant bien. Rapidement, je regarde Auron sans pouvoir réprimer un sourire. Un peu brusquement, je me sens comme tout fou, avec l’envie de fêter ces souvenirs ! Ah j’ai pas envie de comparer ma vie avec celles des autres mais la mienne a vraiment été trépidante !

    « Ça me rappelle de ces souvenirs, ça ! Ma carrière de pirate commençait à peine, à ce moment-là ! On… on venait d’avoir notre bateau et on n’était que trois, pour tout te dire ! »

    Je rigole à ma propre plaisanterie, les yeux perdus dans ma propre histoire !

    « ‘Fin je vais pas tout te raconter ! Mais on a vraiment adoré ce monde, on y est resté facilement deux ans ! On faisait des petits boulots, ici et là… Enfin on a pas mal participé aux conflits ! Je me souviens qu’on a combattu aux côtés d’une sorte de samuraï, un peu comme toi, et qui est mort, malheureusement. »

    J’acquiesce…
    Deux ans… J’y suis resté deux ans ! Quand j’y pense, je suis resté partout très longtemps mais deux ans c’était… juste magnifique, on était totalement emballés par notre aventure, prêts à relever le moindre et le plus insignifiant des défis !


    « Ouais y avait un conflit entre l’Empereur et les Mongols… Un truc vieux comme le monde, on m’a dit. Paraît qu’ils sont toujours en train de se battre, t’imagines… »
    Je le regarde, attendant une réaction. Ce mec est… Ouais bah il est hyper froid, quoi… Un petit semblant de Ganondorf dans l’attitude. Mais il m’est sympathique et ma foi, faire la conversation pour deux ne me dérange pas du tout !

    La mer est toujours aussi calme, nous donnant la permission de continuer notre discussion.


    « Si tu me demandes ça, j’imagine que c’est parce que t’y es plus allé depuis longtemps… ‘Fin ouais je comprends carrément que ça te manque… »

    Mon sourire est toujours là mais prend les couleurs d’une pointe de mélancolie. Je prends une longue gorgée.

    « Pareil pour moi. Je suis né dans l’Ile du destin… t’en as sûrement entendu parler. C’était vraiment un chouette monde mais… il a été détruit, puis il est réapparu… puis il a été redétruit. »

    J’acquiesce tristement. Puis mon regard se tourne vers la cabine du capitaine, ainsi que sur le navigateur. On a perdu le cap durant la tempête, et là ça fait au moins trois fois qu’on en change… A pas m’y tromper, on dirait qu’on ne sait pas du tout où on est. Je me dis un moment que je vais le dire à Auron, juste comme ça… Avant de me rendre compte qu’il s’en fichait sûrement, bizarrement. Tout ce qui compte pour lui, j’suis sûr, c’est qu’on arrive à bon port.
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    Je n'arrivait pas à détourner mon regard de l'océan. Je me suis même surpris à plisser l'œil. Ça peut paraitre anodin à certains, quand aux autres, ils ne verraient pas l'œil plissé caché derrière mes lunettes.
    Si jamais cet œil, le gardien de tout ce que j'ai pu voir au cours de ma vie se plisse... C'est que je sens le danger, inconsciemment. C'est un réflexe qui ne vient pas de mon esprit, mais de mon corps. J'ai appris à sentir le danger. La dernière fois que mon œil s'est plissé... C'était face à Kuzfo, quand il est entré en transe. L'équipage ne s'en rend pas compte, ou peut-être n'en à rien faire, mais moi, je peux l'assurer, le calme précède toujours la tempête.
    Assis sur la rambarde du bateau, j'attrape la poignée de mon arme. Je la lève et la laisse lourdement retomber sur mon épaule. Je n'aurais pas pu l'expliquer... mais qu'il arrive maintenant ou plus tard... La tempête sera d'une inouïe violence.

    Je tourne lentement la tête vers Shanks... Et je me rend compte que je ne faisais plus du tout attention à lui. Je n'ai aucune idée de ce qu'il m'a dit. Toute mon attention est centré sur la mer... Cette mer qui balaierait ce bateau et tous son équipage, capable de les faire couler à Pic avec une nonchalance que seul les éléments peuvent égaler.

    Pour la première fois depuis longtemps, je ne suis pas sûre de rentrer au Centurio touché ma paye. Mais... L'échec, n'est pas un choix. L'échec n'est pas une victoire. J'ai été fier, fier comme nul ne l'est à Port Royal de prendre le contrat dont personne ne veut. La fierté d'un mercenaire. La fierté de faire ce que l'on veut de sa vie. Et la fierté, se mérite.
    Je reviendrais vivant de cette expédition... en vie ou non, ca ne change rien. Mais j'ai relevé ce défi, échoué ce contrat reviendrait à... perdre cette fierté qui guide mes pas. Chaque jour est une épreuve. Être fier de ce que l'on est, de ce que on a fait. Assumer chacun de ses actes, bon ou mauvais.

    Tel est la voie du samouraï, conserver cette fierté et son honneur. L'entrainement continue chaque jour. Les guerriers sont des scientifique. Ce dernier cherche absolument à tout connaitre du monde, de ses règles et de l'univers. Il pousse plus loin ses recherches, cherchent à tout connaitre, tout comprendre du monde. Un scientifique n'a jamais fini de travailler, il reste toujours quelque chose à découvrir. Un guerrier n'a jamais fini de travailler, il reste toujours quelque chose à améliorer tant mentalement que physiquement.

    Et perdu dans mes pensés j'en oublie complètement cet imbécile heureux, marqué par des cicatrices qui elles... n'ont surement rien d'un souvenir imbécile et heureux. J'étais partagé. Est-ce que son sourire d'enfant de crèche cache un passé douloureux qu'il n'ose pas évoquer... Ou bien sourit-il, seulement parce que ses blessures de guerres ne lui font rien ? Je n'aime pas le mystère, l'ambigüité et je tiens à ce que lui et moi jouons... Cartes sur tables.

    « Pirate. » dit-il, sèchement.

    Mon œil, ce simple œil qui a vu toute ma vie, qui a vu toutes mes épreuves, toutes mes défaites, tous mes tourments... Je le regarde, les yeux dans les yeux, mon œil chargé comme un fusil. Il ne peut pas encore voir le fusil, dissimulé derrière mes lunettes. Je baisse la tête, légèrement et mon œil croise le siens... Je viens de lui tirer une balle, un bref aperçu de tout ce qui fait de moi ce que je suis. Comme un tigre, comme un fauve primaire je le jauge. Il se démarque du reste de l'équipage et je veux savoir en quoi... Je suis curieux de voir, comment il va réagir...

    « D'où te viennent tes cicatrices ? »
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    « Pirate. »

    Il m’appelle du regard, je tourne ma tête vers lui… Et comme un poing dans la gueule, je goûte à son aura de domination… le genre d’attaque qu’on n’utilise à ce stade que pour effrayer un adversaire. C’est ma façon personnelle de dire à un autre qui serait allé trop loin « Ceci est ta dernière chance de partir. » Lui, cet Auron, l’utilise pour une raison qui m’est totalement obscure. Cette technique, je la maîtrise, je l’ai en moi… A un tel point que ça me surprend que quelqu’un d’autre que moi soit capable de cette prouesse qui m’a sorti bien souvent de mauvais pas.
    Je sais ce dont il est capable, néanmoins, je ne sais pas trop en quoi ça nous avance. A vrai dire, j’appréhende un peu cette hostilité… Mon sourire a disparu un instant. Et je me demande une centaine de fois durant ces quelques secondes de silence « Pourquoi fait-il ça ? ». C’en était ridicule, malgré toute la sympathie que j’avais pour lui ? A quoi bon montrer sa force à un homme qui comme moi ne demande rien ?! J’espère juste qu’il ne compte pas sur ma réponse !


    « D'où te viennent tes cicatrices ? »

    Et aussi simplement qu’il me pose cette question, je décide de ne pas m’attarder plus longtemps sur ce mystère. Cet homme est un mercenaire, un solitaire… il n’a rien d’un pirate, n’a jamais fait partie du moindre équipage. A-t-il au moins des amis dans le Centurio ? Toutes ces choses, ces mystères, m’empêchaient de comprendre quoi que ce soit à propos de lui… et il ne voulait visiblement pas parler.

    L’index de ma main droite se dirige alors vers mon épaule gauche de laquelle pend une manche vide.


    « Comme je te l’ai dit, mon monde natal a été détruit par les ténèbres. J’y étais lorsque les sans-cœurs ont attaqué. J’y étais avec tout mon équipage et quand la tempête a grondé, et bien… »

    Ma main vient gratter ma nuque pendant que je cherche mes mots. Mon sourire revient peu à peu, bien que l’histoire ne soit pas vraiment amusante.

    « J’ai vite été chez ma mère, je l’ai prise avec moi et on a nagé jusqu’au bateau. Sauf qu’on a été un poil trop lent, et les sans-cœurs m’ont attrapé par le bras. Ils s’y sont mis à cinq, facilement, et je ne pouvais rien faire, vois-tu. Finalement, pour m’éviter de devenir un sans-cœur, mon second m’a coupé le bras avec mon sabre. »

    Je souris au mercenaire, avec ma façon bien franche.

    « C’est pas franchement un problème, je m’en sors pas trop mal, même avec un bras en moins. Puis c’était lui, ou ma mère, alors le choix était vite fait. »

    C’était le choix que j’aurais fait pour le moindre de mes compagnons. Je me sens d’ailleurs assez idiot pour sacrifier un bras pour n’importe qui. Rien ne change.

    « Puis… »

    Je pointe les cicatrices sur les trois balafres que j’ai à l’œil.

    « Ça c’est une histoire intéressante ! »

    Je le regarde, comme pour guetter un intérêt !

    « T’es peut-être magicien à tes heures… Si c’est le cas, t’as peut-être remarqué les ténèbres qu’il y a en moi. C’était à Agrabah, j’avais encore mes deux bras. Je me souviens que c’est à ce moment que les nescients sont apparus, j’sais pas si tu te souviens. »

    Aucune réaction… Visiblement, il voulait que j’en vienne aux faits.

    « Et bien on est partis en exploration, quelques gars et moi… Et dans une caverne, on a croisé un vieillard. Il était… très sinistre et très classe, le genre que tu ne vois pas souvent à Agrabah. Il nous a attaqués sans un mot… Là je dis à mes hommes de fuir et je le combats, seul. »

    Je débouche ma bouteille et prends une longue gorgée, m’essuyant d’un geste de ma manche. Puis je reprends mon histoire, content de pouvoir parler.

    « Laisse-moi te dire que je me suis pris la plus belle raclée de ma vie. Il maniait une keyblade le bonhomme, et va savoir pourquoi, il avait beau être vieux et classe, il a été impitoyable. Il m’a lancé un sort, trois traits de ténèbres qui m’ont violemment heurté le visage. Après ça, il m’a laissé pour mort ! J’ai eu une de ces chances… »

    Je tourne mon visage vers Auron pour lui montrer mes cicatrices.

    « Ce qui est beaucoup moins drôle… C’est que les ténèbres, ça reste. Et que depuis ce jour, la blessure que tu vois là est bien plus douloureuse que ce bras qui me manque. »

    J’acquiesce à ma propre histoire, puis je pointe ma bouteille vers le mercenaire.

    « Ne me laisse pas parler tout seul. Raconte-moi une histoire, toi aussi. »
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    « Et puis quoi encore... Je ne raconte pas d'histoire. »

    Auron a attrapé son sabre, le soulevant comme si de rien n'était, pas pur et simple habitude. La lame retombe lourdement sur son épaule, le samouraï plonge son regard dans la mer... Elle n'est pas la première, ni la dernière à vouloir sa peau. Elle n'y arrivera pas. Le Centurio est semblable à un navire... Tout l'équipage est sur le même bateau, au sens propre comme figuré... Quand bien même personne ne s'aimerait, tout le monde œuvre dans le même but. Si le bateau coule, tout le monde coule... Si Auron coule, il ne restera plus que Shanks en cas de problème et si lui coule aussi, le premier monstre marin ou équipage pirate croisé signera la fin du voyage. Sans navigateur le voyage s'arrête... Tout le monde à son rôle, tout le monde doit rester, tout le monde doit s'entraider...
    Un peu comme au Centurio, le navire a besoin de tout l'équipage.

    « Le vent se lève... »

    Le vétéran se réveille... quelque chose lui fait dire que les choses sérieuses commencent. C'est comme une mauvaise impression... et c'est on ne peut plus intéressant.

    « C'était deux histoires sympa, surtout la première... et toi aussi tu l'as ce pouvoir, n'est-ce pas ? »

    Ça ne ressemblait même pas à une question, à vrai dire... C'était sûr et certain. Un capitaine qui parle d'un bras perdu et d'un cœur souillé sans aucune colère, sans amertume... Un homme qui face au Haki d'Auron ne fait que perdre son sourire, quelques secondes durant avant de le retrouver. Qui n'est ni intimidé, ni effrayé, juste surpris. Pour sûr il l'a... Et forcément, c'est une homme d'une grande valeur. Samouraï et Marin sont deux métiers différents, c'est surement lui qui prendra les reines quand la tempête se déchainera... Mais le capitaine, que fait-il ? Auron soudain fixe un matelot, le plus vieux de l'équipage, l'ancien, l'ancêtre. Il n'y a bien que lui, capable de faire ça.

    « Va chercher le capitaine, dis-lui que le mercenaire veut le voir. »

    Auron affiche un rictus arrogant... presque carnassier alors qu'enfin, les choses sérieuses vont commencer.
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Salut. Alors je ne me souviens que brièvement du dernier rp donc je vais faire appel à tous mes neurones pour comprendre ce rp qui est la suite si je me souviens bien. (Merci pour ce bavardage inutile Mila !)

Shanks, premier post. Honnêtement, tu ne m'as pas captivée pendant la première partie. Le face à face avec le capitaine n'était pas crédible, le coup du Shanks intimidé... J'y ai pas cru. Le reste du post, en revanche, m'a vraiment emballée, j'étais à fond dedans.

Auron, premier post. Un peu plan-plan, t'as déjà fait mieux. Bon, pour la description qui suit les répliques de Shanks... Ca faisait un peu : "Oh mon dieu, j'ai trouvé mon âme sœur, et je ne le voyais même pas... C'est incroyable, le destin nous a réunit ! Unissons nos corps sous le manteau de la nuit !" ... Voilà.

Je vais faire un peu vite pour la suite afin de ne pas vous faire attendre plus longtemps. En effet, deux semaines se sont écoulées entre le début de mon post et cette partie, du coup je vais pas faire dans le détail, désolée.

Auron. Tes posts, bien que plus soignés que d'habitude, ont un goût amer de déjà-vu. J'ai lu pas mal de tes rps, et y'a une ambiance vraiment récurrente, c'est même un peu redondant. C'est toujours le même délire du devoir et des comparaisons avec d'autres types dévoués à leur cause. Je sais que c'est dans le caractère d'Auron, mais tu plombes quand même toutes les tentatives de Shanks pour établir un dialogue.

Shanks, tu fais la conversation, c'est intéressant, sympa... Mais face à un mur (un mur qui te menace en plus), généralement tu n'insistes pas... J'ai trouvé que c'était un peu forcé. Mais le style, comme pour toi Auron, reste bon et on ne s'ennuie pas. En fait ça se lit plutôt vite et c'est sympa.

C'est un rp transitoire donc forcément, il ne se passe pas grand chose. Mais dans l'ensemble c'est un rp cohérent et bien tourné, simple et bien fait, mais pas exceptionnel. Je ne comprends pas pourquoi vous avez séparé toutes les parties du RP en fait...

Donc voilà, je ne sais pas si c'est moi qui noterai la suite (Léviathan je crois), mais ça me plairait bien histoire d'avoir le fin mot de l'histoire !

Mission normale.
22 points d'expérience + 220 munnies + 3 PS en psychisme pour tous les deux.
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