La fin d'une Ère ► Forêt des Bambous Il ne lui avait fallu qu’un dixième de second pour subir sa déchéance. Trahie par sa propre partie, par son cœur … La confiance accordée aux hommes n’était au final qu’un pâle mensonge. Le Destin a voulu que ce soit lui qui l’a voit penche au-dessus du corps inerte du futur Empereur. Concubine menant une double vie d’Assassin, ce simple constat de sa vie actuelle avait suffi au Lieutenant Yao pour juger Chang coupable de ce crime, et ce malgré les sentiments qu’il pouvait avoir pour cette femme. Le devoir avant tout devait-il s’être dit. Aussi, Fang aurait surement fait la même chose si la situation l’exigeait … Quoiqu’il en soit, la jeune Chinoise se retrouvait maintenant dans une fâcheuse posture ! Traitre de l’Etat, voilà son nouveau titre. Quel ironie … Elle qui avait traqué les renégats jusqu’à la mise à mort se retrouvait maintenant pourchassé par l’Empire. Effrayée ? Aucunement ! Pour Fang, ce n’était qu’un jeu auquel elle avait joué de nombreuses fois, jeu qu’elle gagnait sans cesse d’ailleurs. Aussi, elle ne craignait nullement les soldats impériaux. Elle avait bien trop foi en ses compétences pour trembler face à ces vauriens. Mais revenons à la fête et son débordement … Pour échapper aux combats inutiles, la belle Fang s’était tout simplement défenestré … Tout en sachant qu’elle tomberait surement sur des étalages de nourritures prévu pour la fête, ou quelque chose dans le même genre. Mais au lieu de se casser le dos sur des planches de bois, la demoiselle avait eu la chance de finir dans une charrette pleine de foin. Allongée dans cette herbe séchée, la jeune femme tendit la main vers les cieux, elle tenait encore cette étrange épée en forme de clef. Que pouvait-être cette chose ? Et d’où venait-elle ? La Clef était venue à elle par un enchantement dont elle ignorait tout. Etait-elle maudite pour subir cette sorcellerie ? Probablement. Comprenant que cette arme était la source de son malheur actuel, la jeune Chang se hâta de jeter l’épée dans un abreuvoir à proximité et se remit sur ses jambes. Le premier réflexe qu’elle eut fut d’épousseter son vêtement pour en retirer toute la poussière et les bouts de verres qui s’y étaient amassé. Fuir dans une telle tenue ? Surement pas, ce kimono n’était bien trop étroit pour lui offrir une liberté de mouvement digne d’un assassin. Aussi elle ne pouvait se remettre de partir en laissant derrière elle son arme de prédilection. Bien que le danger était plus présent que jamais, elle devait retourner dans le palais afin de récupérer son bien … La beauté glaciale se sépara alors de son beau kimono. Elle arracha presque le obi de sa taille pour le jeter au sol, laissant ainsi s’ouvrir les pans de son vêtement. Le kimono tomba à ses pieds, dévoilant une tenue approprié à son Art. Une sorte d’ensemble noire qui laissait apparaitre son dos, ses reins et ses hanches. Une tenue qui attirait fortement l’œil des hommes … Mais ceci était un détail dont elle se moquait fortement. Ainsi dénudée, l’Assassin pouvait se mettre à l’œuvre ! La nuit allait être son allié le plus fidèle. Son talent faisait d’elle une ombre silencieuse, son passage ne laissait qu’un souffle glacée qui caressait la peau des passants … Bien. Et maintenant ? Comment retourner dans le Palais ? Surement pas par la grande porte ! Elle y entrait de la même façon qu’elle sortit, autrement dit par les fenêtres. Fang partit alors vers des stands de feu d’artifices et grimpa sur le « toit » de l’étalage pour prendre de la hauteur. Prenant le plus d’élan qu’elle le pouvait – en considérant le fait qu’elle soit sur un étalage-, la jeune femme escalada le mur en s’aidant des trous présents dans les pierres usés. Elle gravi ainsi le mur d’enceinte jusqu’à tomber sur le bord d’une fenêtre. La pièce n’était éclairée par aucune lumière, aucun son n’en provenait. He bien, voilà son entrée ! Et sans la moindre tendresse, comme il s’avérait quand elle soit totalement dépourvue, la jeune femme brisa la vitre d’un coup de coude. Sa petite taille lui permit de passer dans le trou sans le moindre problème. Entendant des bruits de pas venir jusqu’à elle, Fang disparut dans l’obscurité de la pièce … Un soldat apparut dans l’entrainement de la porte, torche à la main, l’autre portait sur la poigne de son Jian. Les ordres étaient les suivant en cas d’alerte : Ronde dans tous les couloirs, visite de toutes les pièces, même des placards ! Et le fracas de verre n’avait pas dû passer inaperçu, en somme cet homme faisait juste son travail. Le soldat avança dans la pièce, observant les débris de verre. Chang se faufila dans son dos sans le moindre bruit, elle attrapa d’un geste vive la gorge du garde, donna un coup de pied dans ses genoux pour le faire choir. Une fois l’homme par terre, la demoiselle lui frappa la tête contre le sol, suffisamment fort pour l’assommer. Bonne nuit … Telle une ombre, l’Assassin quitta la pièce, se tapissant dans l’ombre pour atteindre son objectif. Fang longeait les couloirs, évitait les patrouilles en se dissimulant derrière les piliers qui servaient de décoration. Ceci jusqu’à sa cachette et non pas sa chambre, celle-ci avait surement été mise à sac par les gardes. Lieu bien plus subtile … La jeune femme avait caché ses affaires dans une armoire contenant des huiles exotiques dans le Harem du futur Empereur. Voilà donc sa destination. A ce moment de deuil, les lieux devraient être probablement vides, les concubines devaient probablement être en train de pleurer la mort de leur « protecteur ». Chang entra donc, toutefois prudente … Elle traversa la pièce mais se figea quand une autre porte s’ouvrit. Une concubine se tenait là, ses yeux s’écarquillèrent en voyant Fang. Tch … Quel plaie. L’Assassin se rua vers elle et plaqua sa main sur sa bouche alors qu’elle l’entrainait contre un mur. La Chinoise fixa l’autre femme, apeurée et lui souffla sur un ton des plus glacials.
La femme se contenta de hocher la tête, n’ajoutant aucun mot. Chang savait qu’elle emprise elle pouvait avoir sur le comportement de cette femme, l’intimidation … Si efficace. Sachant qu’elle ne ferait rien contre elle, Chang l’a lâcha et partit rejoindre l’armoire, elle l’ouvrit, dégagea tout ce qu’il y avait dedans d’un geste de la main pour en sortir une petite malle qu’elle ouvrit. Fang en sortit un kimono noir bien plus large que celui qu’elle portait avant. Elle l’enfila rapidement, serra le obi en tissu autour de ses reins puis ajouta à son vêtement un manteau blanc sans manche portant des Kanjis au dos. Puis, au fond de la malle, un objet plutôt étrange auquel elle tenait beaucoup. Il s’agissait d’une sorte de bague armure noire et dorée reliée à un bracelet par une chaine d’or. Cette bague était en réalité une arme d’assassin. Chang glissa le bracelet autour de son poignet, glissa dans majeur dans la bague, elle était fin prête à partir. Fang tourna les talons et passa devant l’autre femme, ne lui portant aucun regard. La Chinoise n’avait plus qu’à revenir sur ses pas. Dans son parcours, Chang s’interrogeait. Qu’allait-elle faire maintenant ? Elle devait disparaitre dans la foule, changer d’identité, se faire oublier un moment … Un nouveau nom … Que prendre ? Cette question s’avère bien délicate … « Belle mais piquante comme une rose, voilà qui tu es », les mots de Yao. Rose … Rosa, se serait son nouveau prénom. Quant à son nom, la première chose qui lui arrivait à l’esprit : Stark. Rosa Stark … Dorénavant, elle se présenterait sous cette identité. Et maintenant sa porte de sortie … Un passage secret destinait à la famille impériale en cas de danger. L’entrée de cette cachette se trouvait sous l’escalier qui se présentait face à elle. Fang l’ouvrit via un dispositif dans le mur et s’engouffra dans le trou. 15 minutes de marche sans problème, la demoiselle arriva au bout du tunnel, ce dernier donnant dans la forêt des bambous, à deux ou trois kilomètres de la cité impériale. Une fois dehors, Stark souffla un bon coup, bien contente de sentir la brise fraiche de la nuit sur sa douce peau. De sa place, elle pouvait voir la cité ... Imposante et majestueuse, mais un souvenir du passé ! La demoiselle ferma les paupières après avoir observer le palais, elle fronça les sourcils et lâcha un "tch" d’agacement. Lors que Rosa ouvrit les yeux, elle put voir que de nombreuses créatures venaient de se dresser devant elle, l'encerclant presque. Dans sa main apparut de nouveau l’étrange Clef, ses sourcils se foncèrent de nouveau a la vu de cette arme regorgeant de magie. Son regard glacial se porta vers vers ces nouveaux ennemis.
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