Comme s’il pouvait vendre un château qui est connu pour être la demeure de la princesse de l’envie... faut pas prendre l’ex-mercenaire pour un dieu du commerce, il est juste doué mais sans plus ! D’un autre côté, la réaction d’Ariez à sa demande de trois boulots l’a plutôt flatté, plus que ça mais il a du mal à avouer ce genre de chose. Le premier travail était donc de trouver des volatiles qui gênent le sommeil de la princesse et de lui faire la peau…Mouais, encore un truc qu’il ne se voyait pas faire, même pour les yeux de sa chef. Mais il n’aurait pas cru qu’un seul oiseau aurait pu faire son nid dans le château et chanter ne serait qu’un matin sans qu’on lui règle son compte comme on lui demande à présent. La meilleure chose à faire était donc d’aller glaner des infos vers les autres résidents, commençant par la cuisine.

    Sur place, on s’affairait à préparer le dîner de la princesse et on menaçait Bell dès qu’il était sur le passage. Les diverses odeurs lui donnaient l’eau à la bouche mais tenter d’en prendre une lichée était récompensé par un coup de cuillère en bois, c’est en tout cas ce qu’il a comprit en voyant une petite horloge s’en prendre une en tentant le coup. Bell finit par trouver celle qu’il cherchait et lui montrait un sourire respectueux bien que tendu.

    Madame Samovar, ça fait longtemps. A cru pendant un instant que la théière l’ignorait mais elle semblait étonnée de le voir après s’être retournée. Elle prônait sur la table au centre de la pièce et guidait les plus jeunes à préparer les plateaux.

    Bell, ça fait longtemps. Comment allez-vous ? C’est rare d’avoir de la visite pendant que nous travaillons…


    L’ex-mercenaire sentait le pique que venait de lui lancer Samovar en plein cœur, sursautant légèrement avant de sourire jaune et baissa un peu plus la tête. E-Et bien…La princesse m’a demandé de m’occuper d’un problème dans le château et je me suis dit que vous sauriez où ce trouve ce…problème.

    Certain cuisiniers ralentirent la cadence, presque à l’instant au moment où la théière fronça les sourcilles avant de soupirer longuement. Ces oiseaux étaient là bien avant que la princesse ne viennent vivre ici. Le prince et Belle avaient même eu la joie de les nourrir, hiver et printemps…

    C’est donc devenu un souvenir de Bête et de Belle… Je vois. Les bras désormais croisé, il se mit à réfléchir et ferma un œil par réflexe. Sentait le regard des meubles, presque comme s’ils attendaient sa décision comme une exécution. L’ex-mercenaire soupira longuement, une main grattant sa tête et se retourna pour s’en aller, sans un mot et laissant les meubles dans le doute le plus absolu.

    Il s’en alla au village sans rien dire à Ariez, sachant pertinemment qu’elle ne serait pas très contente de son plan pour ces gêneurs d’oiseaux. Au village, même le visage caché sous sa cape, les français claquèrent leur porte pour condamner l’homme en bleu derrière des barreaux transparents tombant du ciel. Il se fichait de ces gens-là mais comprenait aussi ce qu’ils devaient ressentir à la vue d’un membre de la coalition. Soupira longuement, aucune buée mue de son souffle et reparti d’en pas lent mais décidé vers la demeure à l’écart du village. Cette petite demeure était celle de Maurice, le père de la fameuse Belle la princesse de cœur qui ouvrit la porte sans savoir à qui il laissait un espoir d’avoir un feu pour se réchauffer.


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    À la même heure, Bell reprit sa marche en sens inverse pour retourner au château qui devait supporter un temps humide en saison chaude qui reprit ses droits pour faire étinceler chaque goutte comme une perle. Quelque part, espérait que Ariez voyait ce spectacle depuis une fenêtre et saurait l’apprécier ne serait-ce qu’un peu. Sa cape sur le dos, elle dissimulait ce qu’il tenait dans sa main gauche mais releva sa jumelle en murmurant une petite phrase avant de voir Valefor l’attendre à ses côtés pour prendre son envol. Il s’éleva donc doucement du sol sur le dos de la chimère, cherchant du regard la tour où logeait les oiseaux indésirables et en finir avec cette mission. Finit par les trouver et demanda à Valefor de s’arrêter un peu en dessous de la tour qui abritait le nid des oiseaux et finit par comprendre pourquoi l’un d’eux chantait chaque matin. Doucement, Bell tendit la main dans leur direction, un éclat se formant dans sa main au fur et à mesure que le capuchon de sa cape tomba pour laisser voir le regard soulagé de l’ex-mercenaire depuis n’importe qu’elle fenêtre.

    Le pas lent dans les couloirs du château, l’homme en bleu se rendit auprès de Ariez pour lui faire son rapport et lui garantir un réveil plus doux le matin. Marchait à côté d’un plateau roulant sur lequel Madame Samovar trônait sans un mot. Les mèches humides des cheveux de Bell n’attirèrent pas son attention mais la voix de cet homme la surprit quelques secondes avant qu’il n’ouvre les portes.

    Ils vont pouvoir chanter en paix, ne vous inquiétez pas. Sourit avec la joie au cœur, annonçant avec une cérémonie morte que cet oiseau ne dérangera plus sa princesse de l’envie qui attendait son thé. Eu droit à un commentaire sur la possession mais pu poursuivre la journée en compagnie de la leader de la Coalition Noir.

    Dans la maison de Maurice, ce vieux fou s’affairait à construire une demeure pour ses nouveaux invités…

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    Plus tôt dans la journée, un homme ne bleu frappa à sa porte et le laissa rentré pour ne plus subir la pluie. Cet homme révéla son visage et s’annonça avec une neutralité troublante.

    Monsieur Maurice. Mon nom est Bell DiArmag, membre de la Coalition Noir et je suis ici pour vous demander un service. Le vieil homme recula lentement avant de tomber sur un tabouret et regarda cet homme en bleu.

    Pourquoi…Pourquoi j’aiderais ceux qui ont emprisonnés ma fille et chassé la bête ?! Pouquoi est-ce que j’aiderais ceux qui l’on obligé à fuir ! La rage au ventre, sa main attrapa un marteau qu’il tenu avec ardeur avant de se lever en trombe, le tabouret au sol et son bras qui tenta d’abattre son outil sur le crâne de l’ex-mercenaire.

    Un pas rapide en arrière, le dos contre la porte, Bell éleva la voix pour se faire entendre par-dessus la colère d’un père. Parce que je veux sauver un souvenir d’elle ! Ces simples mots provoqua la stupeur chez le vieil inventeur et permit à son invité de continuer. La princesse m’a demandé de lui débarrasser d’un oiseau…et disons que j’ai apprit que votre fille et Bête les avait en affection.

    Que voulez-vous que je fasse au juste ?

    Leur donner un abri, voilà tout… Je reviendrais avec eux, vous n’aurez qu’à commencer de suite une maison pour oiseaux. Sur ces mots, Bell s’en alla sous la pluie pour tenir parole. Désormais, loin du château de la Bête, loin du village français, le vieux Maurice peut entendre le chant d’oiseaux qui attendent avec impatience l’éclosion de leurs petits…