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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.


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« C'était La nuit. Cette nuit n'était pas comme les autres. »

La pluie. La pluie battante. Une averse offrant sa mélodie, lourde, implacable, s’écrasant sur le sol et le noyant sous une couche de froid inévitable. Les gouttes filantes, à peine nées qu’elles s’éclatent dans les flaques, opérant une chorégraphie millimétrée. La pluie appelle la pluie, et le Passager Noir se réveille, il ordonne, il convainc, il me contrôle. Nous avons faim, lui comme moi, nous avons attendu plusieurs semaines, tout devait être parfait. Et ce soir, le vent souffle, il nous murmure que le moment fatidique arrive, que l’heure approche. Et nous sommes prêts, tout est paré, il ne manque plus que notre invité.

Cette envie avide m’enraidit, ce besoin parcourait chacun de mes sens avec plus de férocité à chaque heure, depuis trois jours. Je restais là, sans agir, sans bouger malgré cette soif intarissable, il fallait encore attendre. Le rire de cet être qui habite mon corps, cette personne que je suis, mais qui n’est pas moi, il sait. Comme moi, il patiente, c’est mon passager, ma part sombre, et il me dit d’être calme. Toute cette attente, sans elle, le rituel n’aurait pas de saveur, tout devait être parfait.

Les corbeaux croassent dans un chant sinistre, s’échauffant la voix avant de sonner le glas, avant d’entamer le requiem. Eux aussi le savent, c’est La nuit. Cette nuit n’est pas comme les autres. Ils sont prêts. Prêts à accueillir l’âme qu’ils aideront à passer, l’âme que je leur envoie. La pleine lune se cache derrière les nuages, elle détourne le regard. Elle déclenche chez les hommes plus qu’elle ne peut se permettre de voir. Fermer les yeux, plutôt que de voir les conséquences. Je ne suis pas comme elle, moi, je regarde, j’épie et je guette… je sais.

Le Passager se tait, c’est pour bientôt, le calme avant la tempête. L’averse continue, sa complainte n’est pas encore finie. Mes veines se gonflent, mon pouls s’accélère, je reste placide, les ténèbres sont mon royaume. Je suis moi à présent, aucun masque de tromperie, seulement moi et ce besoin tranchant. Il rit de nouveau, il voit à travers mes yeux et il savoure le spectacle. Bientôt, il sera bientôt assouvit et sa voix disparaîtra, il ne parlera plus, jusqu’à ce que le besoin revienne, et il reviendra.

Il n’est pas tard, mais la nuit est présente, et quand le jour prend sa place, il fait aussi sombre. Le fil du temps n’emprunte pas la même direction, ici. Les cours de rattrapage de l’instituteur Menard finissent à vingt-deux heures. David Menard, un homme bon, son travail est exemplaire et il n’hésite pas à prendre sur son temps privé pour aider ses élèves. Il fait tout pour eux, pour leur réussite, il les aime. Un homme bon, vraiment, une personne qui porte le masque du conseiller, du confident, le masque de l’homme bon. Personne ne le sait, ou personne n’ose le dire, et moi, moi je me tais, j’attends.

Une lumière, elle s’insinue difficilement entre les gouttes de pluie pour parvenir jusqu’à moi : le premier signal. La porte grinçante en bois massif s’ouvre, je parviens à l’entende d’ici. Deux personnes passent sous le porche, l’instituteur Menard, ainsi qu’une fillette de dix ans. Il ne lui à rien fait, non, absolument rien, les enfants sont sa passion, il ne franchira pas la limite autorisée. Cela fait dix années qu’il cherche à se racheter, une décennie qu’il est honnête. Les personnes changent-elles vraiment, ont-elles le droit au pardon, à une seconde chance ? Non, pas quand elles n’ont pas payé, pas quand ça devient trop facile d’oublier pour repartir de zéro. Cette chance, Menard ne la mérite pas, par sa faute, certains n’y ont pas eut le droit.

Ce rire devient de plus en plus perçant, je ne pouvais plus l’ignorer, c’était l’heure. Tout était parfait. La fillette serrait son instituteur dans ses bras, quelle chance elle avait de l’avoir, il partait de la maison. Menard dépliait son parapluie, il avait son vaisseau non loin, juste là, à vingt mètres, il s’empressait de le rejoindre. Il est maintenant à bord, il va pouvoir partir et se reposer, son travail a été dur, mais bien fait.
Maintenant.

D’un geste vif et précis, j’ai placé la lame tranchante de mon couteau contre sa gorge. Il eut un sursaut d’étonnement, mais comprit bien vite qu’il devait rester calme. Du sang coulait déjà légèrement, quelque chose qu’il aurait été facile d’éviter en usant d’un autre outil. J’avais l’embarra du choix, mon Single Action Army, un fil de pêche très résistant, mais non, je voulais ce couteau, il me voulait. Placé derrière Menard, j’entendais son souffle saccadé, perturbé, je le tenais enfin. Il resta muet, sachant que c’était encore le mieux à faire. Savait-il pourquoi je faisais irruption dans sa vie ? J’en doute, en dix années, on en oublie des choses.
    « Bonsoir, Docteur Menard, dis-je.
    -Docteur ? Je ne suis pas docteur !
    -Oh non, bien sûr, dis-je, plus depuis dix ans, je me trompe ? »

Il ne disait rien, avalait une gorgée, et son visage s’est transformé en une grimace de douleur lorsque sa gorge racla ma lame. Menard allait m’obéir, cela ne faisait aucun doute, il avait bien trop peur pour se rebeller. S’il avait sans doute pensé à un vol dans les premier temps, le simple fait de l’appeler docteur lui remit les idées en place. Le passager noir, lui, il riait aux éclats, se délectait avec joie de cette scène, ce n’était pas évident de le contenter. Menard avait eu de la chance, il était en tête de ma liste avant que je ne tombe sur Everett Shepard, qui m’a terriblement déçu. Tuer un homme, ainsi, sans avoir tout préparé au préalable, me mettant en danger inutilement… Le vingtième rattraperait l’honneur, des semaines d’attente qui récompenseront cette patience indéfectible.
    « Allez jusqu’à la colline du couchant, ordonnais-je.
    - Mais pourq-
    - La colline, maintenant. »

Il alluma le moteur qui ne couvrait même pas le bruit de la pluie. Vraiment, en matière de silence, la Shin-Ra savait y faire dans la confection de leurs produits. À cette heure, personne ne sortait, il y avait trop à faire en journée avec la Coalition Noire, le repos était essentiel. Je ne dors jamais beaucoup, j’ai su m’adapter à ma vie, la journée, employée modèle, dans la norme des soldats, mais parfois, la nuit, le passager se montre impatient. C’était lui qui nous conduisait, j’étais autant un spectateur que l’était Menard, à la différence près que je savais ce qui allait se produire et comment.

Nous sommes tous les trois arrivés, rien à l’horizon ne nous regardait, sauf peut-être deux corbeaux curieux. « Tournez-vous vers la portière, dis-je calmement, et restez assis. » C’est ce qu’il fit, bien entendu, pourquoi en serait-il autrement. Je lui attrapais un poignet, y attachait la première boucle d’une paire de menottes, puis l’autre. « Sortez, lui chuchotais-je à l’oreille. » La portière s’ouvrit laissant une vague de froid pénétrer le véhicule. J’allais le suivre lorsque que le rire se transforma en un grommellement étrange, j’oubliais quelque chose. J’attrapais le parapluie et le gloussement rauque revint, c’était visiblement ça.

J’ouvrais le parapluie et je sommais à Menard de se tenir près de moi, à quelques centimètres à peine. Nous avançâmes assez rapidement, le plus important ne se trouvait pas ici. Trois minutes plus tard, il y avait un homme qui titubait, un clochard, mais qui n’en restait pas moins un témoin. Je me suis collée à Menard, de cette façon, ainsi qu’avec la pluie et le manque de luminosité, nous apparaissions comme deux simples amants lors d’une ballade amoureuse. Le clochard ne pouvait pas voir les menottes dans le dos de Menard et je lui passais l’envie de les montrer en posant la pointe de mon couteau contre son dos. La chance, j’avais eu de la chance, oui, grâce au passager qui plus que tout, aurait refusé de laisser partir le docteur.

La terrasse du couchant se dévoila sous nos yeux, timide, enveloppée d’une nappe de brume, elle en aurait vu des horreurs, elle ne laisse pas tout le monde pénétrer sur ses terres et agir impunément. J’ai découvert l’un des secrets qu’elle cachait jalousement, ce n’avait pas été facile, même très difficile pour tout dire. Elle et Menard, une belle bande de cachotiers, mais tôt ou tard, la vérité remonte à la surface, ce qui finira par m’arriver, à moi aussi. Pas aujourd’hui, nous avons encore de belles années devant nous, avant cette inéluctable chute.
    « Par là, lui dis-je en montrant du doigt un tunnel.
    - D’accord, bafouilla-t-il avec effort. »

Nous sommes entrés, j’ai refermé le parapluie et j’ai attrapé le bras de Menard. Il n’y avait plus une seconde à perdre, je le tirais en avant en prenant un pas forcé vers l’endroit que j’ai mis du temps à trouver. De nombreux mètres nous séparaient encore de la destination, le souffle de Menard s’accentua, percutant vivement les parois humides du tunnel créant un écho, tel un murmure d’effroi. Mon passager répondit avec un rire de plus en plus perçant à mes oreilles, j’étais la seule à pouvoir le percevoir.

Nous y voilà, un cul de sac avec au fond, une masse et une pelle. Je détachais prudemment les bracelets de Menard et lui faisais signe d’aller prendre la mase. Il se massait les poignets encore rougis au contact des menottes et se dirigeait vers l’outil indiqué. Je me tenais à cinq mètres de lui et observait avec attention.
    « Qu’est-ce que je dois faire avec ça ?
    - Vous cassez les dalles, répondis-je, là où il y a des croix. »

Il avala sa salive avec amertume, ce que je lui demandais de faire lui glaçait le sang. C’était pleinement voulu, cela faisait bien trop longtemps qu’il ne s’était pas regardé dans un miroir, une glace qui reflète une image juste de la personne qu’il est. Il s’attela à la tâche forcée de démolir les dalles. Menard n’y mettait pas tout son cœur, il y allait lentement, espérant que quelque chose l’oblige à s’arrêter. Rien ne vînt, seulement l’écho des coups de masse et moi, qui le regardions toujours. Après deux minutes de martellement intensif, il changea d’appui, mais continua à frapper de la même façon. L’idiot, s’il pensait que je n’allais pas comprendre ce qu’il voulait… De cette façon, il perdait une force considérable à moins de frapper autre chose. Il commença à pivoter, mais quand sa tête se tourna vers moi, j’avais déjà mon SAA braqué sur lui, avec sa tête en ligne de mire.
    « Je doute que ce soit très judicieux docteur, lançais-je, prenez la pelle. »

Il soupirait, plus en réalisant sa bêtise qu’autre chose. Vraiment parfait tout ça, j’avais tout prévu, même sa tentative de rébellion. Même sans mon pistolet, à mains nues, je l’aurais mis en échec, mais je ne voulais pas l’abîmer. Cela aurait été d’une tristesse déplaisante, mais tout se passait à merveille. Menard prit la pelle et se mit à enlever la terre qui était sous les dalles brisées. Il fut obligé de creuser pendant dix longues minutes avant que la pelle n’heurte quelque chose. Le docteur fut pris de terribles tremblements, il essuyait maladroitement son front avant de tomber en arrière. Son réflexe à été de ramper en arrière jusqu’à ce trouver contre le mur, il savait ce qui se trouvait là.
    « Des enfants, n’est-ce pas ? Dis-je avec une voix froide.
    - Ce.. Ce n’était… J’y étais obligé !
    - Pas à moi, je ne suis pas un idiot, épargnez-moi ces conneries, dis-je avec dégoût. »

J’étais maintenant certaine de sa culpabilité, il venait d’avouer. J’ai longuement hésité avant que je le soupçonne, mais je le tenais. Le travail administratif est formidable, il permet souvent de trouver la pièce manquante d’un puzzle compliqué. Je ne me rappelle pas comment je suis tombée sur les registre de la démographie vieille de dix ans de la cité du crépuscule, mais j’ai été captivée. Pas moi de cinquante morts d’enfants en trois mois, j’ai d’abord cru qu’il ne s’agissait là que du résultat de l’épidémie qui avait été déclarée. Mais tout de même, cinquante, il y a de quoi être curieuse. Ce qui m’a le plus mis la puce à l’oreille n’est autre que le vaccin qui a été découvert exactement à la même époque, d’où le fait que les décès ont chutés. Dans ce cas, pourquoi la disparition de ces chers et adorables enfants a continué une bonne semaine ? Les mérites du vaccin avaient été vantés, un remède miracle, agissant sans effet secondaire et sans attente. Très tiré par les cheveux pour que j’y trouve là une raison quelconque à des meurtres. Sauf quand j’ai remarqué une chose, dix enfants dont la cause de la mort avait été déclarée comme étant celle du virus n’ont pas été retrouvés. Suspect, la cause de la mort sans le moindre élément pour le prouver. J’ai cherché un peu plus loin, il m’aura fallu cinq jours pour voir un point récurant chez les dix disparus, le même docteur, à savoir Menard.
    « Jouons franc jeu, pourquoi s’en prendre à des enfants ?
    - L’épidémie était vorace, répondit-il sans chercher à se protéger, plus elle progressait et pire c’était. Les enfants s’en retrouvaient paralysés à vie, mais ça commençait par petite étape. Les premiers symptômes n’étaient que des doigts difficiles à plier, un peu comme une sclérose. Après avoir vu trois enfants mourir sous mes yeux car ils n’étaient même plus capable de se nourrir, avec ou sans aide, c’en était trop. Je n’ai pas fais ça de gaieté de cœur, vous savez…
    - Pourtant, il y avait un vaccin, rétorquais-je.
    -Oui, mais je ne le savais pas encore, ce jour là, j’en ai soulagé dix qui commençaient à montrer des symptômes, ce n’est que le lendemain que j’ai reçu le remède… »

Soulagé, il aurait attendu un jour, ils l’auraient vraiment étés… Quand on sait que la maladie mettait deux semaines à tuer après les premiers stigmates, il aurait pu attendre. Dans toute cette affaire, le moins aisé avait été de trouver où les corps avaient été dissimulés. C’est à cette époque que le tunnel avait été arrangé, dalles, tout avait été mis en bon état par de longs et fastidieux travaux. J’avais rendu une visite à l’appartement de Menard, après avoir étudié ses faits et gestes. Aussi étrange que cela puisse paraitre, il avait laissé des traces derrière lui, délibérément. Un simple schéma de l’architecture du tunnel avec des endroits précis notés d’une croix. J’ai vérifié en creusant et j’ai tout remis en place.
    « Vous regrettez ? Dis-je en simulant la compassion.
    - Bien sûr ! Qu’es-ce que vous croyez ? Je ne suis pas un monstre !
    - Moi, si. »

Il tourna la tête vers moi lorsqu’il comprit ce que je m’apprêtais à faire, mais trop tard, il était trop tard pour lui. Une injection de tranquillisant s’est infiltrée dans sa nuque, le plongeant dans un profond sommeil, c’était la dernière fois qu’il s’endormait, la toute dernière fois. Lorsque je tue un homme tel que Menard, j’aime que ce soit parfait, jusqu’à la présentation du corps inanimé. Il allait devenir une œuvre d’art, j’avais le temps nécessaire à le faire contentieusement, il méritait une belle mort, après tout, il aimait les enfants, lui aussi.

J’ai allongé le corps droit comme un I. J’ai vérifié son pouls, il se faisait de moins en moins présent. Il avait la chance de périr d’une overdose sans aucune douleur. J’ai déterré les restes de corps enfantins, pour les placer côte à côte, cinq à gauche de Menard, cinq à droite. Tous étaient placés de la même façon. La personne qui découvrirait ça, alerterait les forces de l’ordre. Tout le monde trouver vite le lien entre cet ancien docteur et dix enfants portés disparus. Ils se tenaient la main, comme un groupe d’ami, personne ne trouvera cette image belle, mais moi si. Elle offrait un paradoxe, de jeunes et purs enfants, salis par la terre, méconnaissables, des parties de corps en moi. Au centre, un assassin à l’âme torturée pourtant à l’apparence si propre, délicate. J’ai coupé une mèche de cheveux à Menard pour finaliser, j’avais mon trophée, enfin.

Je suis partie en ayant attrapé le parapluie. Quand je suis sortie, plus la moindre pluie, le vent avait cessé et les corbeaux étaient absents. Même le passage ne riait plus, sa faim était passée, j’étais seule. J’ai laissé le vaisseau de Menard où il était, je n’avais rien laissé de compromettant, j’avais porté des gants toute la soirée. Finalement, n’ayant pas besoin de parapluie, je l’ai laissé par terre, juste là. Le clochard que j’avais vu plus tôt se dirigeait vers moi, sans m’apercevoir. Il aura de quoi s’abriter de la prochaine pluie, mais dans le fond, ça m’était bien égal.
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Fin un peu brusque je trouve. Le style est toujours aussi bon, peu de fautes. Attention aux répétitions ! Ménard revient souvent dans ton texte. Sinon j'ai aimé.
Ce qui est dommage, ouais, c'est que tu n'aies pas continué le récit.

Enfin...

35 points d'expérience + 300 munnies + 4 PS. Trois en dextérité, un en vitesse.
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