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Kingdom Hearts RPGConnexion
Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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    Mila effectuait sa seconde mission pour le Consulat et était assez enthousiasmée de découvrir un nouveau monde. Elle espérait seulement que celle-ci serait plus aisée que la première... La nouvelle recrue se rendit donc au village de Wukan afin d'exécuter la demande d'Ukiyo. Cet homme séduisant semblait être un membre influent du Consulat, mais au vu de sa relation avec Genesis, Mila n'éprouvait pas le besoin de tisser des liens avec lui, notamment parce qu'elle le trouvait hautain et même un peu autiste...

    Bref, la jeune femme avait troqué ses escarpins pour des moonboots noires afin de se déplacer plus rapidement dans la neige. Elle portait son manteau des grands froids, un long vêtement sombre aux jolis boutons de nacre noire, et une écharpe rouge assortie au bandeau qui maintenait ses cheveux hors de son champ de vision. Manœuvre peu efficace dans ce monde où le vent soufflait bien plus fort qu'en ville. Sous ce vêtement chaud, Mila ne portait qu'un long pull noir et un short rouge par dessus une paire de leggins sombre. Loin d'être discrète, la jeune femme cherchait à se faire repérer. Son apparence séduisante lui permettrait sûrement d’infiltrer le réseau de prostitution et de le démanteler de l'intérieur sans trop d'efforts.

    Les rues étaient désertes et Mila entendait distinctement les volets se fermer à mesure qu'elle avançait dans le village. Cette pauvre bourgade devait être au main de cette petite organisation... Cela l'étonnait cependant étant donné que, selon les informations d'Ukiyo, le groupe était réputé comme non violent. Le doute montait dans son esprit et la brunette fronça les sourcils, perplexe. Elle avait pris cette mission avec joie, le sujet trouvant écho dans son histoire et touchant une corde sensible chez elle. Mais un mauvais pressentiment l'assaillait, cette mission n'avait rien de routinier... Or elle était seule et n'avait pour seule défense que son arme à feu et le poignard acheté au Jardin Radieux qui ne lui serait d'ailleurs d'aucune utilité vu sa faiblesse. Ce n'était qu'un accessoire.

    Des crissements se firent entendre et les sens de la jeune femme s'aiguisèrent sous l'effet de l'adrénaline progressant dans ses veines palpitantes. Elle glissa sa main dans son manteau et retira doucement du holster son Desert Eagle chargé. La brunette scrutait les alentours, aux aguets. De nouveaux bruissements, définitivement des pas écrasant la poudreuse fraîchement tombée. Cela venait de derrière elle ! Mila se retourna brusquement, pointant son arme vers la source du bruit, prête à tirer à la moindre menace. Ses yeux allaient de gauche à droite à toute vitesse, l'angoisse et l'excitation se mêlant dans son esprit. Elle n'était pas une combattante et l'utilisation d'une arme la ramenait toujours à de mauvais souvenirs...

    Une silhouette se dessina et son assaillant apparu. Mila soupira de soulagement : ce n'était qu'un enfant. Elle se redressa et se détendit avant de ranger son arme dans le holster. Détournant le regard et tournant les talons, elle s'apprêtait à continuer sa route et à explorer un autre quartier lorsque qu'elle sentit une violente brûlure à l'épaule gauche. Sans comprendre ce qui lui arrivait, elle baissa les yeux, effleura de ses doigts pâles la texture douce du vêtement et sa peau d'albâtre se teinta de rouge. La douleur se propagea dans tout son corps et la jeune femme en eût le souffle coupé.

    Mila se retourna péniblement pour apercevoir un groupe de quatre hommes bien armés. Elle déglutit et, ignorant la douleur lancinante qui la parcourait, porta la main à son arme qu'elle brandit, tremblante. Elle tira trois coups en visant leurs têtes, balles qui, en temps normal, auraient sans peine atteint leur cibles. Une seule trouva son but, et encore, elle ne fit qu'effleurer le visage d'un des hommes qui perdit néanmoins une partie de son oreille dans un hurlement de souffrance et des gerbes de sangs qui vinrent salirent la pureté du parterre de neige les entourant.

    Disposant de quelques secondes de répit, Mila en profita pour tenter de les désorienter. Trop faible pour utiliser une compétence puissante, la jeune femme se concentra pour provoquer de violentes céphalées à ses assaillants. Compte tenu de sa condition, se concentrer n'en était que plus ardu, et la couleur écarlate de ses iris ne s'effaça pas immédiatement sous l'effet de l'effort. Les truands n'étaient qu'à une dizaine de mètres, assez près pour qu'elle puisse lancer une offensive sans risquer d'immédiates représailles grâce au temps qu'elle avait gagné en leur infligeant ces virulents vertiges. Rassemblant ses forces mentales, la consule tenta de lancer une puissante onde choc qui non seulement la força à mettre un genou à terre, mais n'eut pas l'effet espéré. L'onde ne fit que les renverser sans pour autant les blesser.

    La situation était critique. Mila était à genoux, sa main droit appuyée sur sa blessure et la couleur sanglante de ses iris qui mettait de plus en plus de temps à disparaître n'annonçait rien de bon. Face à elle, trois hommes désorientés mais aptes au combat et un dernier, blessé, mais furieux. Les voyant se rapprocher, Mila voulut esquiver via un déplacement sonique, technique demandant peu de concentration, mais l’atterrissage fut brutal. Elle avait gagné dix mètres, mais sa condition se détériorait.

    Incapable de se relever, la brunette était dans une position très inconfortable. Retrouvant un peu de force et de détermination avec ce laps de temps glané, Mila utilisa une mesure de protection visant à nouveau à ralentir ses assaillants afin de pouvoir s'enfuir. Les hommes eurent soudainement du mal à avancer et à respirer, leur afflux sanguin étant ralenti sous l'effet de la distorsion de l'air. La jeune femme se redressa aussi rapidement que possible et lança une dernière attaque dont le but était de les paralyser. Le rouge vibrant de ses iris était désormais constant, et cette tentative désespérée sonnait comme un quitte ou double.

    Mila sentit une inflammation au niveau de ses yeux et perdit brutalement l'équilibre. Elle ne sentait plus son corps. La douleur, l'effort, son inquiétude... Tout cela avait contribué à retourner son attaque contre elle. Ses yeux rougeoyant se voilèrent et le corps de la jeune femme se mit à trembler comme sous le fait d'une crise épileptique. Elle ne le savait pas encore car n'avait jamais poussé ses forces aussi loin, mais l'utilisation intensive de ses compétences mentales la mettait gravement en danger. La couleur de ses iris n'était qu'un avertissement, un moyen de la prévenir qu'elle allait trop loin. Mais il était déjà trop tard...

    Milena sombra dans l'inconscience, laissant ainsi son corps paralysé et sans défense se vider de son sang tandis que des visions sanglantes de son passé s'imposaient à son esprit, comme une punition pour avoir malmener son enveloppe charnelle et abuser de son pouvoir.


Dernière édition par Mila Alvera le Jeu 5 Jan 2012 - 11:49, édité 1 fois
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    Je vous la fais courte, j'ai passé cette nuit à boire, ouais j'adore ça et c'était pour décompresser. Je bosse sept jours sur sept moi et pour une fois j'avais un jour de repos, c'était franchement cool alors j'en profite. Je suis allé dans un raison de prostitution, on lavait démantelé il y a peu, ils utilisaient des mineures mais ils ont rouvert la boutique. Les différences c'est que maintenant, plus de mineurs et la sécurité était bien plus présente. Faut pas se leurrer, c'était pas pour protéger les clients, non mais plutôt les filles qui font marcher ce petit commerce. J'étais pas non plus là pour en ressortir sans réussir à marcher. Non, si j'avais exceptionnellement un jour de congé, c'est que demain j'avais une mission jamais vue pour moi ! Ouais, j'avais enfin la chance de partir pour un nouveau monde, j'étais bien content parce que je connais que la terre des Dragons moi. J'avais déjà tout un tas d'idées dans ma tête, je me faisais des films alors que j'étais encore là, à voire devant une fille qui dansait pour moi sans que j'y fasse attention. Même le patron se demandait ce que j'avais, c'est pas glorieux, mais je suis un habitué du coin.

    « Quelque chose ne va pas Yuan ? » J'aime pas ce genre de question, pourquoi dès qu'un homme ne regarde pas une fille c'est qu'il va pas bien ? « Si si, tout roule, mais j'y vais là. » Il était encore plus étonné qu'avant que je lui réponde. Ouais, il était trois heures du matin et tu vois, je sors jamais avant cinq heures même si j'ai beaucoup de travail. Sauf que là, j'étais tellement pressé d'être demain que je voulais dormir pour que ça passe plus vite. J'ai vidé cul sec ce qu'il me restait de saké et j'ai payé sans chercher à prendre la monnaie. J'ai fais la bise à la danseuse, bah ouais quoi, j'suis privilégié moi, la classe hein ? Non, tant pis, moi j'aime bien et je vais pas me priver. Donc j'suis sorti, il faisait froid, surtout en pleine nuit quoi. Sauf que les intempéries de la sorte, ça forge un homme et moi, j'suis forgeron. Aucun rapport, mais moi, j'suis forgeron et ça c'est cool. Pouvoir créer ses propres armes, savoir que d'autres les utilisent, c'est super gratifiant. Il y en a qui savent pas quoi faire de leur vie, moi j'ai déjà ma vocation et je veux tout faire pour être le meilleur dans ce domaine. C'est quand même bien mal barré parce qu'il y a des gens qui parlent DU forgeron et ce gars, c'est pas moi. Lui, c'est le genre à créer des armes enchantées, incassable avec des pouvoirs aussi bien néfastes que bénéfiques. Autant dire qu'il me reste du chemin à faire avant d'en arriver là.

    Bon, c'est pas tout, mais il fallait que je sorte de là et que j'aille me pieuter. Alors déjà, j'ai mis dix secondes à me rappeler où j'habitais. J'aurais pu balancer l'excuse que je venais de déménager mais c'était pas vrai. Puis j'aime pas me justifier de toute façon, après, si c'est à mes parents je le fais mais je les vois presque plus donc l'affaire est réglée. Direction, les hautes herbes ! L'avancée est peut-être chiante mais ça reste bien plus rapide par là. Il ventait, ouais un peu trop pour qu'on puisse dire que c'est agréable surtout avec le froid par dessus. Au moins, le ciel était dégagé et c'était beau à voir. Demain, j'allais voir d'autres cieux, en espérant qu'ils ne soient pas plus beaux qu'ici. Le truc bien énervant, c'est quand t'es en plein dans tes pensées et que tu entends une fille crier. En tant normal j'aime bien les cris ouais, je le cache pas. Sauf que là c'était pas un cri de plaisir et que ça sentais l'embrouille à plein nez. Je suis pas du genre à laisser les injustices se passer comme ça et j'ai bien entendu d'où venait cet hurlement.

    J'ai couru, ça venait du petit bois à la lisière de la prairie. J'ai pas mis beaucoup de temps à trouver pourquoi cette fille criait. Jouer au héros c'est facile, mais j'ai pas non plus essayé de balancer une phrase classe, non je fais dans le simple. « Hey vous, ça serait bien de vous tirer et de la laisser en paix. » Ils étaient que deux à ce moment là, peut-être qu'ils avaient été plus nombreux avant, mais là, je pouvais aisément m'en débarrasser. J'espérais surtout qu'ils ne l'avais pas déjà... Vous voyez... Rien que cette idée me faisait des frissons dans le dos. La fille, elle par contre, elle semblait bien belle, mais ça, je pouvais pas trop le dire encore, il faisait trop nuit. « Si on peut pas petre tranquilles avec elle, personne en le sera, mais c'est ton tour freluquet. » Non mais quel con, il pensait que j'étais le premier venu ou quoi ? J'ai beau jouer au héros et que la plupart des gars qui le font sont en fait des boulets, c'est pas mon cas. Là j'ai voulu dégainer un katanas et je me suis rendu compte que je les avais pas pris. Merde, je savais que même en repos j'aurais dû les prendre... Bon, je peux m'en sortir, c'est pas compliqué, rien qu'à voir leur gueules, je le savais.

    Là, un des deux gars à jeté la fille contre l'arbre et elle a pas réagi, elle est juste tombée comme ça. « Merde... » C'est sorti tout seul, je me suis senti con. Elle s'était peut-être brisée la nuque ou je sais pas quoi, mais là, elle bougeait plus. Putain, si j'ai était à l'origine de plusieurs morts, j'avais jamais pensé être le gars déclenchant une mort non-méritée. J'étais pas là avant, mais je suis sûr qu'elle ne méritait pas ça. Un des gars est venu vers moi, je me suis dis que quitte à me battre, j'allais leur faire passer un sale quart d'heure. Je suis bien plus doué avec mes armes qu'à mains nues, mais c'était pas un problème, il m'en faut plus pour me décourager. Je me suis avancé, sans me précipiter pour être sûr de bien voir ce qui allait se passer. Le premier s'est avancé en courant vers moi avec un couteau. Là, j'ai fais pareil mais sans couteau, ma rapidité allait compenser et vu qu'il ne doit pas s'y attendre, j'allais peut-être le désarmer au moment où il voudra esquiver. Bon, ça n'a pas marché il a foncé droit dans le tas, il a dû se dire la même chose que moi.

    J'ai eu bien mal, carrément même. Je suis du genre à vouloir éviter les coups et frapper le premier vu que je suis un peu douillet. Je me suis relevé assez vite et au moment où il a voulu récupérer son couteau, j'ai fais la roue en chopant l'objet avant lui. La vengeance c'est pas quelque chose de beau mais là, je voyais qu'une chose, c'était carrément les tuer. Pas les faire souffrir, juste les tuer rapidement et proprement. Je tenais le couteau de façon ce que la lame soit dirigée vers mon coude, je savais comment j'allais procéder. Ce genre de gars, même s'ils m'ont surpris sont tout sauf imprévisible. Celui qui se retrouvait sans arme était le plus énervé donc logiquement celui qui allait attaquer en premier. Il a voulu me décrocher une gauche, j'ai fais un pas sur la droite et j'ai mis ma main gauche sur la trajectoire de son coup. Du coup, ça m'a fait pivoter et j'ai profité de ça pour mettre ma main droite au niveau de la gorge. J'ai reçu du sang en plein visage mais lui, il s'est écroulé. Quand l'autre a vu ça, il a voulu s'y mettre. C'est là que j'ai remarqué qu'il avait une masse mais j'avais pas que ça à foutre. J'ai simplement balancé le couteau dans son oeil et je me suis dirigé vers la fille.

    Par chance, elle respirait encore, mais elle était dans un piteux état. J'ai pas réfléchis et je l'ai pris dans mes bras. Dans le village d'à côté, il n'y avait aucun médecin alors j'allais le faire à ma façon. Elle était légère et avec la lueur de la lune, je pouvais voir son visage. On aurait dit un ange, le genre de fille pour qui je pourrais facilement tomber amoureux. Demain, je n'allais pas visiter un autre monde, j'allais rester là à m'occuper d'elle jusqu'à son rétablissement. J'ai marché et ma cabane ne m'a jamais semblé aussi loin. Cabane... C'est plutôt une maison en bois mais très loin d'être un palace. Quand nous sommes arrivés, je l'ai déposée sur mon lit. Il y avait des armes sur tous les murs, des croquis pour le design de nouvelles épées sur le bureau. Toutefois, tout restait bien rangé, j'avais pas à avoir honte de ramener une fille ici. Je suis allé cherché une serviette humidifiée avec de l'eau chaude que j'ai déposée sur son front. Je tenais à rester éveillé jusqu'à ce qu'elle reprenne connaissance. Alors pour passer le temps, je lui ai raconté toute ma vie, le genre de truc que je ne fais jamais... par contre, je lui ai rien dis sur mon oeil.
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    Mila émergea de l'inconscience et tenta tant bien que mal d'ouvrir les yeux et de se relever. Elle ne pouvait pas bouger. Son corps était endolori et toujours paralysé. Elle pouvait sentir chaque parcelle de son enveloppe la faire souffrir, mais impossible de faire quoi que ce soit pour que la douleur cesse. La jeune femme ne pouvait pas même ouvrir les yeux... A mesure que ses sens se libéraient peu à peu de l'étourdissement provoqué par son inconscience, la jeune consule sentit une pression humide sur son front et perçu le son d'une voix rauque...

    Elle voulait parler, elle voulait dire quelque chose, se relever et combattre cet homme qui était sans nul doute l'un de ses assaillants ! Mais sa condition l'empêchant de faire quoi que ce soit, Mila se résigna donc à écouter les paroles de l'homme qui se tenait à ses côtés. Bien vite, elle comprit qu'il ne s'agissait pas d'un ennemi, mais au contraire de celui qui lui avait probablement sauvé la vie. "Probablement", car la brunette était persuadée qu'elle aurait pu s'en sortir seule, après tout, elle n'avait besoin de personne...

    L'inconnu la croyait inconsciente, erreur fort bien pardonnable compte tenu des circonstances, et semblait perturbé. Il prit le temps de lui raconter toute son histoire dans les moindres détails, du moins le supposait-elle. Au fil du temps, cette voix qui lui avait semblé rauque voire rugueuse lui sembla douce et mélodieuse à écouter. Mila, subjuguée par la prestance de cet homme sans visage et par la facilité déconcertante avec laquelle il lui contait ses péripéties, commençait à oublier la douleur qui parcourait son corps.

    Lorsque son compagnon eût terminé son histoire, Mila regretta qu'il cesse de parler. Elle aurait voulu qu'il continue, sa voix l'aidait à se raccrocher à la réalité dans le noir qui l'entourait. Une vague de soulagement et de chaleur la parcourut quand il se mit à lui murmurer des paroles réconfortantes. Il écartait avec douceur les mèches de cheveux qui masquait son visage et effleurait du dos de ses doigts ses joues glacées. La brunette, presque paisible, se laissait bercer par cette sensation de sérénité qui émanait des gestes de son sauveur.

    Après de longues heures où Mila semblait flotter dans un entre-deux serein, la jeune femme sentit la pression qui pesait sur l'ensemble de son corps se relâcher peu à peu. Il n'était pas surprenant que la paralysie ait autant duré, en effet, la condition de la consule et son attitude vis à vis de ses compétences n'avaient fait qu'accentuer le sort. Ses yeux, elle le sentait, était encore rougis par la concentration, comme si une part d'elle-même n'avait jamais cessé de dépenser de l'énergie pour maintenir la paralysie... Si elle ne comprenait pas la raison de ce phénomène, la passionnée savait que c'était précisément ce qui venait de lui arriver.

    Papillonnants, ses yeux finirent par s'ouvrir sur un intérieur atypique et sur le visage de profil de son sauveur. Elle pouvait voir de longs cheveux, pour un homme, aux couleurs sombres qu'elle ne pouvait pas encore distinguer dans le flou qui voilait sa vision. Néanmoins, la convalescente percevait nettement l’œil vif et sévère d'un homme qui imposait le respect de visu mais qui, elle le savait grâce à son histoire, n'était pas pour autant un insensible autoritaire. Il ne la regardait pas et n'avait pas encore remarqué qu'elle s'éveillait.

    Elle tenta de s'appuyer sur ses bras pour se redresser, mais la violence de sa blessure la rappela à l'ordre alors qu'elle se hissait péniblement sur ses coudes, provoquant ainsi un retour violent sur le matelas dans un gémissement de douleur. Le souffle coupé par cet échec inattendu, Mila commença à sentir des vertiges. Elle porta la main à son épaule gauche et sentit la chaleur du sang qui coulait à nouveau.

    Luttant pour rester consciente, la jeune femme appliqua une forte pression sur sa blessure et, ignorant la douleur, se força à se redresser afin d'éviter de s'endormir. Le jeune homme, qui avait remarqué son manège, la regardait l'air étrange. C'est avec surprise que Mila découvrit que son second œil était masqué, mais elle ne put s'empêcher de se faire la réflexion qu'il correspondait à l'image douce qu'elle s'était faite de lui. Il était indéniable que son inconnu était bel homme, mais il dégageait aussi quelque chose de magnétique, de fort. D'attirant. Comme elle.

    Elle le regardait avec attention, en silence, le visage serein. Elle porta brusquement la main à ses pommettes, comme pour vérifier si la rougeur de son regard était toujours présente. Mouvement stupide, mais humain... Mila, affichant alors un air paniqué, détourna le regard et cacha son visage de sa main libre. La jeune femme ne voulait pas qu'il la voit ainsi...
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    Cette femme, oui cette femme et non cette fille causait quelque chose d'étrange chez moi. C'est comme si en un regard, elle avait extirpée toute ma vulgarité. Peu de personnes le savent, mais pour moi c'est un bouclier. C'est facile de le dire, il y en a qui diront que c'est juste un prétexte pour que je continue sur cette voie là. En vrai samouraï, ma conduite devrait toujours être exemplaire, dans chaque situation quelle qu'elle soit, mais cette vie à la base, je ne l'ai pas choisie. Oui, j'aime travailler pour l'empereur, oui, mais la guerre est quand même quelque chose de dure à encaisser. Ôter la vie d'un homme, c'est vivre avec son cauchemar ensuite, tout ne s'arrête pas au moment où le cœur ne bat plus. Je trouve que c'est quelque chose de juste, j'ôte une chose, je prends une autre aussi horrible soit-elle. Pour cette femme allongée dans le lit, j'ai alourdis ma peine, mais ça le valait amplement. Parce que grâce à elle, j'arrivais à baisser ma garde, j'étais humain et pas seulement une machine.

    Tout ce que je fais de près ou de loin est lié à la guerre, aux meurtres et j'y contribue. Le pire dans tout cela, c'est que j'excelle dans ce domaine. Je fais des armes de très bonne qualité et je le dis avec prétention peut-être, mais c'est ce que je pense. Je sais me battre aussi, le fait que cette femme soit là, encore envie chez moi en est une preuve. Pour elle, je serais peut-être près à stopper tout cela. C'est amusant quand même, je ne connais pas son nom, je n'ai pas entendu sa voix qu'elle m'inspire déjà beaucoup de bonnes choses. J'espérais ne pas me faire de fausses idées, pour le savoir il fallait être patient.

    J'ai vu qu'elle essayait de se lever. Ne voulant pas la brusquer, je l'ai aidée et elle semblait avoir mal. J'ai même remarqué une plaie que je n'avais pas encore vu. Puis sans comprendre pourquoi, elle s'est détournée de moi. Je relevé l'oreiller, il était pas en très bon état mais il faisait l'affaire. « Attends, je reviens. » Je me suis levé et avant de quitter la pièce, je l'ai regardée, j'avais peur qu'elle ne soit plus là à mon retour, comme un mirage, un rêve. Je cherchais des plantes médicinales, je n'en ai pas une grande connaissance, mais en tant que Samouraï je connaissais le nécessaire. C'est qu'en temps de guerre, on ne peut pas attendre un médecin, on doit se relever vite et retourner ce pour quoi on est venu.

    Je suis revenu, il ne s'était pas écoulé deux minutes, j'étais organisé et aujourd'hui, je suis heureux de m'être imposé cette rigueur. J'avais dans ma main gauche plusieurs plantes de la montagne et dans la droite, des bandages. C'était tout nouveau pour moi et je ne voulais pas mal faire, quand j'applique de soins sur moi, je suis souvent grossièrement, la douleur n'est qu'une donnée secondaire dans les cas que j'ai vécu. La femme était toujours là, elle avait le pieds hors du lit, assise sur le côté. « Rallonge-toi, tu as besoin de repos. » Elle n'en faisait qu'à sa tête. En temps ordinaire, j'aurais dis que c'est une tête de mule comme toutes les autres, mais je me dis que je suis pareil. Je l'ai quand même recouchée, en essayant d'être le plus doux possible et elle ne s'était pas débattue. C'est bête mais malgré la vie que je mène, je fais très attention à moi, mes mains devraient être rudes, pleines de corne, mais j'en prends soin. C'est mon gagne-pain, mais je pense qu'il faut rester présentable.

    Elle avait le dos droit, contre le mur et les jambes le long du matelas. « Tu vas sentir des démangeaisons, c'est juste le signe que ça commence à cicatriser. » Je la prévenais avant parce qu'elle risquait d'avoir un mauvais réflexe autrement. J'ai appliqué une plante avec de microscopiques baies violettes. Elles étaient composées d'un faible poison, inefficace contre les humain à petites doses. Le but était de chasser les bactérie qui auraient pu s'infiltrer. J'ai ensuite bandé la plaie en faisant le tour de son cou pour que ça tienne bien en place. Elle se laissait faire encore, mais moi, je n'attendais qu'une seule chose, qu'elle parle. J'ai attrapé une serviette propre sur le bureau à côté et j'y ai posé les feuilles rouges d'une autre plante dont je ne connais même pas le nom. « Pose ça sur ton front le temps que je revienne, ça va calmer la douleur. » Je suis repartis dans ce qui me servait de cuisine et j'ai pris un verre propre. Là, avec un mortier j'ai écrasé des feuilles qui ressemblent à de la menthe dans un récipient, j'y ai ajouté un peu d'eau. Ensuite, j'ai pris une sorte de toute petite passoire pour transvaser ça dans le verre.

    Quand je suis revenu, elle avait encore la serviette sur le front. « C'est bon, tu peux enlever, bois ça, c'est vraiment pas bon mais ça redonne des forces vite et ça dure. Un mélange de sucres lents et rapides dans une seule plante. » Elle a bu, en grimaçant à tel point que j'avais un sourire amusé mais pas moqueur. Je a voyais prête à reposer le verre étant déjà dégoûtée de cette saveur âpre, je savais ce que c'était, mais c'était pour son bien. « Il faut tout boire, malheureusement pour toi. » J'avais encore un sourire qui se voulait sincère. Alors qu'elle buvait le reste, j'ai frotté son front de mon pouce pour enlever les taches rouges venant des plantes.

    Je ne savais pas si elle m'avait entendue parler tout à l'heure et j'avoue que c'était gênant, embarrassant même. J'allais me présenter, juste au cas où pour qu'on soit plus que des inconnus dans une situation peu ordinaire en ce qui me concerne. « Je m'appelle Yuan, Yuan Renshi et toi ? » Je pouvais enfin respirer plus sereinement. Je me rendais compte de sa réelle beauté, elle a dû briser beaucoup de cœur. Ses cheveux en cascade, mais surtout ses yeux, bien que rougis par la douleur étaient magnifique. C'est clairement une personne qui n'a rien à envier aux autres, une silhouette que je qualifierais de parfaite. J'enrage que des gars comme ceux rencontrés plus tôt l'aient touchée. Je m'arrêtais avant que mon regard ne devienne trop insistant, elle venait quand même de vivre un sale moment. Maintenant, j'attendais qu'elle me dise comment elle s'appelle et j'avais le sentiments que j'allais avoir, dans un futur plus ou moins proche, un tas d'occasion de prononcer son prénom.
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    « Attends, je reviens. » dit-il avant de regonfler légèrement l'oreiller derrière son dos. Mila profita de sa courte absence pour se calmer. Elle s'installa en travers du lit, les jambes dans le vide. Son bel inconnu revint bien vite auprès d'elle avec ce qui paraissait être du matériel médical d'herboriste. Il la força à se rallonger avec douceur et entreprit de la soigner avec la plus grande délicatesse. Elle ne lutta pas, elle ne faisait même pas attention à ce qu'il faisait. Mila était comme subjuguée, ne prêtant attention qu'à l'expression inquiète qu'affichait son sauveur. Elle n'était pas choquée par la familiarité avec laquelle il lui parlait, après tout il l'avait sauvé d'un destin peu avenant et, même s'il la croyait inconsciente, il lui avait dévoilé les moindres méandres de son histoire.

    Il s'approcha d'elle pour placer le bandage sur sa blessure, et Mila pouvait alors sentir les effluves suaves de son cou. Quelques perles de sueur coulaient de son front pour glisser le long de sa jugulaire palpitante. Mila déglutit et tenta de se concentrer sur autre chose mais elle comprit bien vite que ce n'était d'aucune utilité. Elle aurait voulu lui parler, le remercier de ses gentilles attentions. Mais elle avait peur de mal faire, de paraître ridicule. Alors elle garda le silence.

    Elle s'exécuta lorsqu'il lui demanda d'apposer une serviette humide sur son front. Elle était imbibée d'une mixture étrange mais cela ne dérangeait pas la jeune femme. Il s'éloigna à nouveau, et lorsqu'il disparut, la douleur revint dans un choc. Les plantes et toutes les techniques qu'il utilisait pour la soigner ne semblait avoir aucun effet lorsqu'il disparaissait de sa vue. Elle voulait l'appeler mais ne connaissait pas son nom.

    Sa respiration cessa un instant lorsqu'il réapparut. Mila ne comprenait pas ce qui était en train de lui arriver, comment pouvait-elle se mettre dans un tel état pour un simple inconnu ? Certes elle avait une dette envers lui, mais cela n'aurait pas suffit à troubler la jeune femme. Il y avait quelque chose de plus. Mais quoi?

    Sa douleur s'estompa à mesure qu'il s'approchait d'elle. Il lui apporta un breuvage douteux qui lui arracha une grimace de dégoût lorsqu'il toucha ses papilles. Elle ferma les yeux lorsqu'elle sentit son pouce effleurer son front, laissant échapper un soupir à peine perceptible.


    « Je m'appelle Yuan, Yuan Renshi et toi ? » Il sembla se détendre à ces mots. Elle répéta dans sa tête son prénom, essayant d'en apprécier toutes les sonorités. Yuan. C'était un beau prénom, il le portait bien. Mila décida qu'il était temps de parler, de se montrer reconnaissante. Et tant pis si elle paraissait ridicule.

    « Merci... » murmura-t-elle. Après une certaine hésitation, elle reprit la parole. « Mila. Je m'appelle Mila... » Le son de son prénom résonna comme une injure. Elle trahissait ses principes fondamentaux pour cet homme dont elle ne savait rien ? Décidément, la jeune consule ne savait plus ce qu'elle faisait.

    Elle quitta son appui contre le mur en tête de lit et pivota pour faire face à Yuan. La jeune femme pencha la tête sur le côté pour détendre son cou sans quitter des yeux le visage de son sauveur. Après un moment de silence qui ne semblait aucunement pesant aux yeux de la petite brune, Mila tenta de se lever. Les jambes tremblantes, elle s'appuya sur le rebord du lit pour maintenir un semblant d'équilibre. Mais dès qu'elle lâcha prise, ses jambes lui firent défaut et elle tomba à genoux, heurtant ainsi Yuan de plein fouet. Sa faiblesse et son poids plume empêchèrent une collision violente, mais Mila craignait de l'avoir blessé.

    Elle releva doucement la tête, prudente, écarta une mèche de cheveux masquant sa vision et plongea son regard dans l’œil de ce jeune homme plein de mystère. Mila n'était qu'à quelques centimètres de son visage, elle pouvait sentir son souffle sur sa peau, sa respiration chaude, régulière et apaisante. Elle ferma les yeux un instant, profitant de ce moment, avant de scruter à nouveau son visage. Son regard s'attarda sur son nez presque aquilin, la texture de sa peau qui semblait si tendre et enfin, ses lèvres, fines, à peine roses, et tellement attirantes. Son menton s'avança légèrement dans un mouvement imperceptible avant de reculer doucement, sans jamais cesser de l'observer. Son regard remonta lentement et croisa celui de Yuan. Il semblait aussi bouleversé qu'elle...
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    « Mila, je m'appelle Mila. » Un très beau prénom que je n'avais jamais entendu en plus de ça. Je pouvais affirmer avec certitude que ce n'était pas un nom chinois, c'était dépaysant dans le bon sens du terme. Encore plus beau, c'était sa voix, tous les mots seraient jolis du moment qu'elle décide de les prononcer. Elle était très douce, presque parfumée ton son accent est nouveau pour moi. Mon corps s'était comme bloqué, j'étais ailleurs, totalement ailleurs mais je devais encore prendre soin de Mila.

    Comme plus tôt, elle essaya de se lever, je trouvais que ce n'était pas une bonne idée mais je n'ai eu le temps de rien qu'elle trébucha. En tombant sur ses genoux, elle m'a aussi fait tomber, quand j'ai compris ce qu'il m'arrivait, nos visages étaient presque collés. Mon œil fit des aller-retour entre ses deux yeux, j'étais réellement perturber. Autant mon œil semblait surexcité que mon corps ne répondait plus du tout. De larges frissons ont parcouru mon corps, comme lors d'un courant d'air mais la situation était bien plus agréable bien que troublante. Mon regard plongé dans le sien, j'ai voulu l'embrasser et je ne suis pas un homme qui contrôle facilement ces pulsions.

    J'ai commencé à m'avancer, si doucement que j'avais la sensation que c'était elle et non moi qui bougeait. Alors que nos lèvres s'approchèrent, que mon cœur se mit à battre la chamade, il ne me restait plus qu'un léger mouvement à faire. C'est que je me suis senti prêt à me lancer que la porte claqua avec le vent. On a tous les deux sursauté, revenant de ce fait à nos esprit. Je ne sais pas si j'ai rougi à cette instant mais j'avais chaud. Malheureusement, avec la précédente frayeur, on s'est éloignés. « Excuse-moi Mila. » Il était rare que je demande des excuses, mais j'étais trop gênant. À tel point que je n'osais pas l'aider à se relever par peur de la brusquer.

    Je l'ai tout de même fait, je n'aimais pas qu'elle soit dans cet état; la fragilité. Je ne l'ai peut-être encore jamais vue au mieux de sa forme que je savais, au fond de moi, que c'était une femme forte. Beaucoup se résigneraient à rester allongée, attendant que tout arrive dans leur bec, mais Mila est une battante. Il ne me fallait pas grand chose pour le voir. J'avais vécu cette phase à la perte de mon œil. Aujourd'hui encore, je vis mal le fait de garder un cache-oeil, c'est laid et j'espérais qu'elle puisse passer outre ce détail. J'ai passé mon bras dans le dos de Mila pour qu'elle s'appuie sur moi. Je n'allais pas la remettre au lit, elle en avait assez de rester cloitrée, du moins je le crois.

    « On va aller dehors. » Je 'ai aidé à marcher, je voyais bien qu'elle avait encore mal et ça me faisait réellement de la peine. J'ai ouvert la porte et on s'est retrouvés sur le palier de ma maison. Il était entouré d'une petite barrière en bois et à l'abri du vent, il y avait en banc contre le mur. On s'est assis, l'un à côté de l'autre sentant une légère brise sur nos joues. L'air était bien plus appréciable, il faisait un peu frais, mais rien de très gênant.

    Je me suis levé pour m'appuyer à la rambarde en face. « Regarde, tu vois là-bas, ce qui dépasse est le sommet de la Cité Interdite, viens voir. » J'avais totalement oublié qu'elle ne pouvait pas encore se déplacer facilement, cela m'était sorti de la tête. C'est quand je me suis retourné que je l'ai vu debout, sur le point de dégringoler. J'ai glissé en me mettant sur les genoux pour la rattraper.

    La température grimpa en flèche de plis belle. Son visage était légèrement au dessus du mien. Elle était entièrement sur moi, les mains posée sur mon épaule. La même envie parcourait de nouveau dans tout mon corps. La pupille de mon œil se dilatait, transmettant un message que j'étais trop troublé pour le faire passer de ma bouche. Elle avait les jambes pliées, posées sur les miennes. Mes mains s'étaient retrouvées au niveau de ses hanches. Dans cette position, il me suffisait que je relâche un peu mes bras pour que son visage s'approche encore un peu plus. J'ai commencé à le faire, doucement, lentement. Je pouvais sentir son cœur qui battait aussi vite que le mien, mais je n'étais pas doué pour comprendre les message corporels.

    Si elle ne pensait pas la même chose que moi ? Et si elle ne voulait pas ce que je désirais ? Je n'avais jamais saisi l'importance de toutes ces choses avant de la rencontrer. Je me découvrais totalement, mais plus que ça, c'était Mila que je voulais découvrir. J'ai pesé le pour et le contre et j'ai finalement décidé de prendre le risque quitte à le regretter pendant longtemps. J'ai relâché mes bras pour que son corps son entièrement collé au mien, j'ai passé une main dans son cou et je l'ai embrassé.
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    Elle sentait les battements de son cœur s'accélérer à mesure que son visage s'approchait du sien. Alors qu'elle fermait les yeux, la porte claqua violemment lui provoquant un sursaut et un brusque retour à la réalité. Embarrassée, elle scruta le sol afin d'éviter le regard de Yuan. « Excuse-moi Mila. » dit-il soudain, presque avec regret. La jeune femme, blessée dans son orgueil par ce renoncement si rapide, décida de se relever seule. Au fond, elle n'aurait pas su quoi faire s'il l'avait embrassée, mais le dépit était plus fort que l'incertitude. Malgré sa gêne, le jeune homme glissa son bras autour de sa taille afin de la soutenir. « On va aller dehors. » annonça-t-il. La brunette accueillit cette proposition avec joie, elle ne supportait plus l'enfermement. Comme s'il savait exactement comment gérer ses sautes d'humeur, il la laissa faire deux petits pas seule dans la neige avant de s'asseoir sur le banc. Mila secoua légèrement la tête, les yeux clos, profitant avec un plaisir plus grand que jamais de la fraîcheur apportée par la brise.

    « Regarde, tu vois là-bas, ce qui dépasse est le sommet de la Cité Interdite, viens voir. » lui dit-il après s'être approché de la rambarde qui entourait le petit perron. Elle décida de le rejoindre, après tout, elle avait tout à apprendre de ce monde. Titubante, la jeune femme fit quelques pas avant de se sentir flancher. Elle maudissait cette fragilité qui l'empêchait d'agir comme elle le souhaitait. Mila cherchait un appui pour éviter de chuter à nouveau, mais était à la fois trop loin du banc et de la rambarde.

    Il se retourna alors, le visage marqué par ce qui semblait être de la peur ou de l'inquiétude. Yuan glissa vers elle et la rattrapa de justesse alors qu'elle s'effondrait. Faible mais consciente, Mila prenait appui de ses mains sur les épaules du jeune homme tandis que les cuisses de Yuan portaient le poids des genoux. Elle pouvait sentir ses mains brûlantes sur le creux de ses hanches, lui évitant de tomber sur lui de nouveau.

    Alors qu'il la regardait intensément, elle pouvait sentir ses mains glisser le long de son dos, effleurer le bord de sa poitrine pour doucement rejoindre ses omoplates. Il la maintenait à distance simplement en exerçant une légère pression au niveau de ses aisselles par la seule force de ses pouces. Brusquement, il relâcha la pression et l'attira vers lui en plaçant une main sur sa chute de reins pour ensuite glisser son autre main dans son cou avant de l'embrasser ardemment.

    Mila eût l'impression que des papillons s'envolaient dans ses entrailles. Une vague de chaleur l'envahit et ses doigts fins s'agrippèrent aux vêtements de Yuan alors qu'elle répondait à son étreinte. Sa main gauche enserra la taille du jeune homme tandis qu'elle prenait appui sur son épaule de l'autre main pour le renverser sur le sol enneigé. Mila, le torse de son sauveur entre les jambes, se pencha vers lui et l'embrassa à son tour. Elle sentait ses doigts grimper le long de son dos et ferma les yeux l'espace d'une seconde sous l'effet de l'excitation qui ne cessait d'augmenter. Contre toute attente, il enserra brutalement ses épaules et la fit pivoter, renversant ainsi leurs positions.

    La jeune femme observa alors ce jeune homme au dessus d'elle qui l'intriguait de plus en plus. Son visage semblait receler plus de secrets qu'il n'y paraissait, et si Mila aurait voulu tout connaître de lui, une dernière barrière l'empêchait d'aller plus loin. Elle ne comprenait pas ces émotions contradictoires qui la transperçaient de toute part. Son cœur se serrait, le doute emplissait son esprit, son corps tout entier respirait la souffrance, et pourtant, elle n'aurait pour rien au monde désirer être ailleurs à cet instant. Elle ne savait rien de cet homme, il n'était rien pour elle. Mais elle sentait au plus profond d'elle-même qu'il y avait quelque chose de plus, quelque chose de différent. Elle touchait de ses doigts une flamme nouvelle, un feu puissant et indomptable. Mila enserra le cou de Yuan et l'attira vers elle pour l'embrasser à nouveau, enflammant ainsi toutes ces nuits de solitude dans le brasier qui dévorait sa poitrine. Mila était maintenant prête à marcher dans les flammes avec cet homme, pour le meilleur comme pour le pire.
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Les moins de 18 ans, passez votre chemin.


    La neige pourrait être bien plus froide encore que la chaleur que m'offre Mila n'en serait que plus ardente. Jamais encore je n'avais ressenti cela. J'avais envie de tant de choses que je ne savais plus quoi faire, l'instinct pris le dessus très vite. J'ai retourné Mila pour arriver au-dessus d'elle, montrant l'ardeur qui parcourait tout mon corps à cet instant. Mes mains parcouraient des lieux inexplorés, j'avais la sensation de gravir des montagnes jamais vues à la terre des dragons. Je n'en pouvais réellement plus, ce n'était pas assez et j'en voulais toujours plus. Des perles de sueurs coulaient le long de mon cou, mes mains étaient presque tremblantes.

    Malgré que le désir monte sans vouloir s'arrêter et que je veuille être doux avec elle, je ne me montrais pas moins bestial. J'ai placé mes jambes de parts et d'autres de son corps tandis que ses mains voyageait dans mon dos. J'ai alors laissé mes mains glisser le long de ses cuisses que j'ai finalement saisies pour tirer Mila et la coller à moi. J'ai attrapé ses mains, croisant mes doigts avec les siens et je me suis penché en avant bloquant ses bras contre le sol. Ses jambes se sont alors levées pour se croiser dans mon dos et resserrer l'étreinte chaleureuse. Je l'ai embrassé langoureusement, passionné par tout ce qui se produisait sans être véritablement maître de mon corps. Mila enlevait la ceinture de mon kimono tandis que je déboutonnais son short brutalement au point de le déchirer.

    Mon regard plongé dans le sien, plus rien avait d'importance, je n'avais que faire du reste, je voulais juste vivre et elle me faisait sentir vivant. Nulle guerre ne pourrait avoir tel effet sur moi, sans imaginer de futur, je ne me voyais pas la quitter, la voir partir. Si le paradis existait, de tout ce que j'ai connu, c'est ce qui s'en approchait le plus. Mon souhait était que cela dure éternellement, que jamais je ne revienne dans le monde des hommes pour rester dans celui-ci.

    Mila avait réussi à se défaire de ma poigne et elle glissa ses mains encore enneigée dans mon kimono. Le contact du froid me donna des frissons mais très vite, ses mains devinrent bouillonnantes et le toucher s'est transformé en un plaisir qui se décuplait de secondes en seconde. Finalement, elle a réussi ce qu'elle désirait en me renversant presque brutalement.. Elle ne s'est pas dressée au dessus de moi, on est resté allongés sur le côté, face à face dans ce même enlacement. La rencontre de la température glaciale avec celle d'une chaleur volcanique était un choc aussi bien thermique que sentimental. Mila, moi, la nature, nous ne faisions qu'un, entrant en osmose profondément charnelle.

    Je retirais mon kimono et l'allongea dessus, retirant par la suite son short avec facilité. Je sentais ses doigts s'agripper à mon pantalon pour le faire glisser aussi sauvagement que possible. Mon bassin s'approchait du sien, nous ne faisions plus qu'un tandis que j'entamais un mouvement de va-et-vient. D'abord lent, le geste prit de la vitesse intensifié par l'accompagnement du corps de Mila. Elle s'agrippa violemment à mon cou, fermant les yeux pour les rouvrir quelque fois, plongeant son regard dans le mien.

    Ses ongles se sont plantés dans mon dos, Mila devenait un panthère sauvage qui perdrait toute sa saveur si on la domestiquait. Elle me mordillait la lèvre inférieur sans causer la moindre douleur. Tout se spectacle était un régal qui grimpait en plaisir lorsque ma langue dansait avec la sienne. Nos coeurs battaient a l'unisson donnant un rythme régulier et effréné, chorégraphiant la mesure à adopter. Tout se faisait instinctivement, nous n'étions que des fauves et c'est ce qui donnait tout son charme à la situation. Mila me tourna sur le dos pour prendre le dessus et elle reproduisait le schéma que j'avais eu avec elle. Passant de dominé à dominant, de dominant à dominé, tout montrait un conflit qui n'était rien d'autre que jouissif, une bataille de l'amour.
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    Mila s'éveilla, lovée contre le corps brûlant de Yuan. Sa tête reposait sur son torse dans une tendre étreinte qui lui donnait un sentiment de sécurité. Les souvenirs de la nuit passée lui revinrent en mémoire et la jeune femme frémit à la pensée de la peau suave de cet homme collée contre la sienne. Elle se dégagea avec douceur et s'étira silencieusement avant de descendre du lit. Bien qu'elle ne se souvint plus vraiment comment ils étaient arrivés là, cela l'amusait plus qu'autre chose. Mila observa le jeune homme endormi d'un œil tendre.

    Mais soudain, elle réalisa ce qui c'était réellement passé cette nuit là et cette révélation la heurta de plein fouet. Non seulement elle avait baissé sa garde, mais surtout, elle avait laissé un inconnu partager avec elle un moment d'intimité extrême. Le problème n'était pas l'acte en lui-même - elle s'était retrouvée dans des situations similaires de nombreuses fois - mais bien le fait qu'entre eux, cela avait été bien plus que du sexe. Ils avaient fait l'amour, et c'était la première fois que Mila avait ce genre de rapport avec un homme.

    Les yeux écarquillées par la panique qui l'envahissait, la jeune femme saisit ce qui lui appartenait, s'habilla à toute vitesse et s'éclipsa sans un mot. Elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle se trouvait et elle n'avait pas retrouvé toutes ses forces, mais elle ne pouvait pas rester plus longtemps auprès de cet homme qui lui avait prit la seule chose qui n'avait jusqu'ici appartenu qu'à elle seule.

    Elle scruta les alentours tout en se frottant les bras. Au loin, des montagnes, des montagnes et encore des montagnes. La jeune consule commençait à désespérer quand elle se souvint que Yuan, la veille, lui avait montré la direction de la Cité Interdite. Elle lâcha un soupir de soulagement : si le voyage s'annonçait long, elle avait au moins un cap à suivre. De la Cité, elle prendrait le gummi pour rentrer au Consulat annoncer son échec à Ukiyo, ce qui ne manqua pas de lui arracher une grimace en songeant à la jubilation qu'il en tirerait.

    Déjà loin, Mila se retourna vers cette étrange maison au milieu de nulle part. Elle ne reverrait sûrement jamais cet homme et cette pensée lui brisait le cœur aussi violemment que si une épée l'avait transpercé. Mais la petite brune savait au fond d'elle-même que c'était la meilleure chose à faire, et pas un seul instant elle ne regretta son départ.
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    Je me réveillais, doucement, mais j'avais déjà un sourire aux lèvres alors que je n'avais pas encore ouvert l'oeil. Quand je l'ai ouvert, Mila n'était pas avec moi dans le lit, en réalité, elle était nulle part. J'ai attrapé mon Kimono, j'ai mis ma ceinture, je me suis chaussé et je suis allé dans la neige. Il y avait encore nos traces de la nuit passées mais à côté, j'y ai vu les pas de Mila qui partaient loin, trop loin pour qu'elle revienne. C'est à cet instant que j'ai compris que j'ai été terriblement con. J'en avais assez de toutes ces guerres de ne servir qu'à fournir des armes, de n'être qu'un pion parmi d'autre. Oui, j'ai été con de m'imaginer qu'une nouvelle vie était possible mais je suis né comme ça, et c'est ainsi que je vais continuer cette existence.

    Je n'avais qu'une envie c'était de lui courir après, rejoindre celle qui n'a même pas osé me dire au revoir, cette femme qui est partie aussi vite qu'elle est arrivée. Mais là, j'étais bien trop en colère pour essayer quoi que ce soit. Le pire dans tout cela, c'est que je devais partir dans un autre monde et qu'aujourd'hui, cette idée n'avait plus aucun attrait pour moi. Je ne peux m'en prendre qu'à moi même d'avoir cru ça et il faut se rendre à l'évidence, je l'ai rencontré de la façon dont je vie, en tuant des hommes. Je n'avais eu aucun scrupules, j'étais prêt à encaisser leur cauchemar, tout ça pour rien.

    Je suis retourné dans la maison, là j'y ai vu le lit où nous avons dormi... putain, tout allait me rappeler cette nuit, cette trop courte nuit. J'ai chopé le lit de mes mains et je l'ai éclaté contre le mur. J'ai pris toute les armes accrochée au mur et je suis allé avec dans ma forge. J'ai saboté toutes les lames et je l'ai ai laissé au feu pour qu'elle finisse par fondre. Je suis retourné encore une fois dans ma chambre, j'ai jeté le verre dans lequel elle avait bu par la fenêtre. J'ai pris les plantes pour les broyer. Plus rien ne pouvait me calmer, je ressentais de la haine à ce moment là, le pire c'est que ce n'était pas envers Mila mais bien pour moi.

    C'est là que j'ai vu quelque chose d'anormal, une arme. Ce qui n'allait pas c'est qu'elle ne m'appartenait pas, je ne l'avais pas faite et je pouvais l'assurer. Elle était à Mila, il n'y avait que elle pour avoir ce couteau parmi ceux qui sont déjà venu chez moi. Là, je me suis dis que j'espérais qu'elle ne se battait pas avec. C'était clairement un travail médiocre, à peine bien affûtée. La seule chose qui était de réelle qualité c'était le manche en ivoire. Pff, ça me faisait mal rien que de voir ça, tout bonnement à jeter. Quand j'ai voulu le faire, je n'ai pas réussi, je ne parvenais pas à la lâcher des mains. Finalement, je l'ai juste posé sur mon bureau, m'appuyant dessus. J'ai longuement soupiré, je n'avais mêle plus envie de me mettre en colère et j'avais maintenant une raison de la suivre. Une autre raison que des sentiments que je risquais de voir me revenir en pleine figure...
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    Mission Accomplie...

    Enfin ^^, accomplie... Pas vraiment mais pour la forme, on va clôturer ainsi.

    Très personnellement, j'avoue être surpris de devoir noter ce genre de rp mais comme le début s'y prête bien et que ma foi... Chacun son jogging... Je m'égare.

    Ça commence bien, directement par un beau rp, tu ouvres la danse d'une belle façon et Yuan suit tout à fait admirablement...
    C'est un très bon rp, vous vous suivez, vous vous encouragez, il n'y a pas vraiment de moins bon rp qui engendre un rp un peu plus mauvais, tout se vaut, c'est une belle histoire.

    Oui c'est vrai que c'est une belle histoire, on est vraiment dans ce à quoi devrait ressembler tout rp... Outre la romance et la passion parfaitement illustrées, je souligne la très jolie continuité de vos textes qui ne sont pas de vulgaires résumés de l'épisode précédent... Ça rend vraiment bien.

    Vos derniers rps, bien que courts, sont particulièrement bons...

    Je constate quand même quelques moments mal joués qui doivent se compter sur les doigts d'une demi-main (...), je fais l'effort de ne pas vous les mettre sous le nez pour ne pas paraître cassant ou cynique au moins une fois dans ma misérable existence...

    Mais en soi, c'est très bien.
    Alors quand même un mot sur l'avant-dernier de Yuan et l'avant-dernier de Mila... Beaucoup plus sensuels et vraiment très bien joués, très bel effort des deux côtés, n'est-il pas.

    Oh écoutez... Ca m'emmerde de trouver une difficulté à votre mission... C'est assez ambigu. Alors on va dire le truc bien passe-partout : Avancé.

    Mila Alvera : 34 xp, 340 munnies et 3 PS... 2 en dextérité, 1 en défense.

    Yuan... 34 xp, 340 munnies et 3 PS... 1 en dextérité, 1 en vitesse et 1 en force.

    Edit :

    Oui bien entendu, il y a lien-d... Ce n'est même pas la belle conséquence de deux personnes qui s'unissent (...), je me suis dit que ça restait assez flagrant à un autre instant... Je pense à celui où Yuan part de la pièce, se retourne inopinément et d'un regard langoureux, guette si cette potentielle proie restera longtemps dans sa couche... Quatrième rp je crois... Je blague, c'était un très bon moment.

    Lien-D établi entre Mila Alvera et Yuan Riccipovio... Mettez le dans votre superbe emplacement inventaire - missions.
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