« Kuzfo m’évite, il est distant en ce moment… Mais je n’ai rien fait de mal moi. »

La belle princesse était assise sur un canapé rouge en velours, de qualité exceptionnelle. Le genre de chose dont le prix exorbitant pourrait payer une maison. Une dépense au combien inutile au vu de tout le mobilier déjà présent dans le château, mais que voulez-vous… Si on ne dit pas non à une princesse, Ariez est elle aussi incapable de se dire non. Je vous assure, jamais vous ne la verrez se refuser quelque chose, quoique soit cette chose. Pourquoi se priver après tout ? Et là tout de suite, ce qu’elle voulait… c’était voir son petit loup adoré ! Et c’est ainsi que la voix de l’envie personnifiée résonnant dans tous les coins et recoins du château, appelant Kuzfo ! Ce dernier n’était pas du genre à dire non à sa petite princesse de verre lui non plus et quand elle appelait, on le voyait rappliquer en courant… Mais aujourd’hui, il est arrivé en trainant la patte… Et ce qui aurait du être un petit moment de joie dans sa journée ne le fut pas. Non, pas du tout… Kuzfo n’avait pas seulement mis plus de temps à venir que d’habitude… Il n’avait pas seulement marché au lieu de courir… Il n’avait pas seulement l’air fatigué et de mauvaise humeur… Son pelage n’était pas seulement sale, il n’avait pas seulement tous ses crocs dehors… Il n’y avait tout simplement plus aucune trace d’amour dans ses yeux, plus aucun sentiment. Lui qui est d’ordinaire plus humain que la plupart des hommes ne ressemblait plus qu’à une bête…

« Heu… Tu m’expliques ce qui t’arrives là ?»

Ariez avait un ton dédaigneux, voir méprisant… Elle même qui d’habitude débordait de gentillesse pour Kuzfo se surprenait à le traiter comme n’importe quel autre minable… Tout simplement parce qu’elle ne le reconnaissant pas. Elle ne reconnaissait pas la personne qui lui a montré le plus d’amour dans toute sa vie, et surtout… Elle ne reconnaissait pas celui qui jusqu’à présent eut été le seul à lui témoigner de l’amour. Quand elle y repense, ces moments préférés ne sont pas ceux où Kuzfo est docile et obéissant, non… Les moments préférés avec lui sont ceux où justement il se moquait d’elle, toujours avec gentillesse, ces moments où il lui donnait des ordres pour son bien… Et maintenant qu’elle y pense, tous les moments passés avec ce loup sont les plus beaux de sa vie. Un sentiment de culpabilité envahit, mêlée à de l’inquiétude alors que son regard devint enfin sincère pour trahir ses émotions. Et c’est avec tendresse…

« Ca va Kuzfo ? Tu as besoin de quelque cho… »


Non, la phrase n’est pas finit et oui, il s’est passé quelque chose. Un évènement horrible. Rien que par ce geste, Kuzfo a marqué ce jour comme étant le plus tragique de la vie d’Ariez. Au contact du géant pacifique, la princesse sut s’apaiser, se calmer… Toujours aussi mégalomane, envieuse et prête à tout pour avoir ce qu’elle veut, son vice commençait cependant à se calmer et qui sait, le temps aurait peut-être fait disparaitre la boss de la Coalition Noire pour ne laisser qu’une jeune fille capricieuse qui s’appelle Ariez. Malheureusement, en s’attaquant à elle, Kuzfo a signé le début d’un âge sombre et noir… Se faire attaqué, ce n’est pas le genre de chose qui l’étonne, la choque où lui importe vraiment, ca ne lui fait rien, car le monde entier est en guerre contre la jeune princesse… Mais lui ? LUI ?! Le seul pour qui la belle princesse n’aurait jamais eut la moindre once de méfiance l’aurait attaqué ?! Pourquoi ? Pourquoi d’un coup, sans rien dire il se jette sur son trésor de princesse en frappant de toute sa force, griffes et crocs dehors ? Et surtout… Pourquoi il la rate ? Pourquoi sa patte a brisé le canapé en deux au lieu de déchirer Ariez ? Et pourquoi… pourquoi… Pourquoi ses yeux sont jaunes et vide de tout sentiment ? Pourquoi il n’y a plus que de la haine et de la faim dans ses yeux ? Et il l’a regardé… Son pelage aussi noir qu’au plus noir de la nuit, bariolé de marques vertes, les crocs dehors et plus effrayant que jamais, une goutte de bave chutât même de ses babines sur le genou d’Ariez, complètement tétanisée et choquée. Une simple goutte qui aurait d’ordinaire déchainé un ouragan comme seule une gamine capricieuse peut en déclencher n’avait plus aucune importance… Car après tout, qu’est-ce qu’une goutte contre le flot de larme qui s’écoulait des yeux de son meilleur ami, de son grand frère, de son protecteur, de son animal de compagnie et de son trésor le plus précieux ?

« Pas… le temps… Je t’aime Ariez, ma petite princesse adorée… Adieu… »

Le hurlement d’un loup résonnât dans les coins et recoins du monde du château de la bête… Le cri de désespoir d’un loup qui vient de tout perdre. Et bien qu’on ne puisse l’entendre, le cri de désespoir d’Ariez était au moins aussi triste… Si ce n’est plus qu’en elle le vit partir en courant, passant par la fenêtre et la brisant, sans pour autant ralentir et s’arrêter. Le voir s’éloigner de plus en plus loin et vite. Le retenir ? Qui sait, peut-être en avait-elle les moyens mais… Elle voulait juste qu’il reste parce qu’il le veut et seulement parce qu’il le veut. Les sans-cœurs se sont mis à considérer Kuzfo comme un ennemi, mais le monstre les balayait d’un simple revers de pattes, se débarrassant d’eux sans mal. La princesse savait, comprenait… Arachné lui avait parlé de plusieurs petites choses, de même pour le Modéré et enfin, sa propre nature ténébreuse la renseignait sur le sujet. La transe, Ariez n’a jamais eut cette capacité mais nombreux sont ceux de la Coalition qui l’ont. Le cœur de Kuzfo avait été fragilisé par deux fois et dans un délai très court. Savoir peut aider à accepter mais là c’était tout le contraire… Tous ca c’était parce que le loup a dut affronter des adversaires très puissant, Jecht et Auron… Et pour chacun d’eux il n’avait d’autre choix que la transe… Et pourquoi ? Pourquoi n’a-t-il pas fui ?! Pourquoi n’a-t-il pas rusé ? Pourquoi… Mon dieu pourquoi… Car tous ca c’était pour protéger sa princesse… C’était de sa faute et elle le savait alors pourquoi ?! Elle s’en doutait qu’il n’hésiterait pas à utiliser cette sale transe pour protéger Ariez et ses intérêts alors pourquoi… Pourquoi elle ne lui a jamais dit que sa vie était plus importante que la Coalition, que les princesses et que quoi ce soit en ce bas monde… ? Ariez n’est qu’une idiote ! Elle pensait que c’était logique et qu’il le savait et surement qu’il le savait mais… L’un comme l’autre ne pouvait vivre sans l’autre… Tous deux aurait préféré sa propre mort à celle de l’autre…

Pour celui qui succombe à ses ténèbres et qui n’arrive pas à les maitriser, il n’y a pas demi-tour, de miracle ou de traitement… Toutes ses armes uniques qui purifient le cœur de Kuzfo ne voudrait pas de lui car si son cœur est plus pur que la plupart des gens, il sert le mal, travail pour le mal et le sais… Sa faute, c’était sa faute. Et a vrai dire, c’était bien la première fois que la princesse reconnait ses tords… Une idée lui vint à l’esprit, puisque Kuzfo est un sans-cœur, autant s’en faire un allié et le contrôler. Peut importe si ce serait une torture pour lui, ce serait sur qu’il accepterait. Mais non… Cela ne lui ferait que du mal, voir son ami dans un tel état… Abattue, triste, ayant sauté à pied joins dans la dépression, plus rien n’avait de valeur de ses yeux. Kuzfo, elle l’avait toujours vu comme la meilleure chose au monde, ce qui a la plus grande valeur et maintenant, Ariez se rendait compte qu’on ne se rend compte de la valeur des choses qu’une fois qu’on les a perdus. Allez dans son lit, s’endormir et ne plus jamais se réveiller c’est tout ce qu’elle voulait mais non. Son visage était sérieux, calme et digne. Une princesse ? Non, une reine. C’est ce qu’elle était à ce moment, plus déterminée que jamais, plus en forme que jamais mais gardant son sérieux et son calme, ainsi que sa dignité.

« Ne t’en faits pas Kuzfo… Tu souffres et je le vois, je le sens. Mais jusqu’à que tu sois en paix, tu es ma priorité. J’abandonne mes caprices, mes envies, ma jalousie… J’abandonne tout ce qui fait de moi quelqu’un d’imparfait juste le temps… de te rendre tout ce que tu m’as donné. La prin… J’arrive, mon ami. Et à ton chevet je jure que tu verras une femme forte et digne qui essuiera tes larmes. Je ne pleurerais pas, je ne veux pas que tu te soucis de moi quand tu rendras ton dernier souffle. Trop de temps à vivre ici… A jouer cette tragédie… Alors si tu dois partir, je n’aurais pas de peine mais par pitié… Faits-le sans haine… »

Ce petit discours qu’elle se fit à elle-même, alors que son loup était déjà partie loin dans la forêt était sa dernière excentricité. Seul compte Kuzfo. Elle s’en allât, se dirigeant vers la porte de sortie du château. En chemin elle fit apparaitre son sceptre royal qu’aussitôt elle laissât tomber. Sa couronne qui d’habitude lévitait dignement sur le dessus de son crâne s’écroulât pour venir chuter au sol. Tout en marchant elle vint de ses doigts agiles et fin défaire ses cheveux qui se mirent à onduler lentement le long de son visage et de son dos. Sa cadence ralentit quelques peu lorsqu’elle envoyât valser ses magnifiques chaussures. Il ne lui restait plus que sa robe, une robe sombre et assez extravagante. Et là, Ariez n’avait plus rien d’une princesse. Sur son chemin elle croisât Lumière la chandelle. Sans lui adresser le moindre regard, sans s’arrêter de marcher.

« Quand je reviendrais, je vous interdis de ma parler, de m’approcher. En fait je vous interdis tout contact de quelques sorte avec moi où je vous réduis en poussière. »

Elle sortit de son château préféré. Il pourrait être réduit en cendre qu’elle s’en ficherait bien. Kuzfo était déjà mort et même bien qu’elle ne se rendait pas encore compte… Plus rien ne lui importait vraiment. Le vent froid et triste qui venait la fouetter alors qu’elle traversait le pont lui glaçait le sang, lui donnait la chair de poule et s’en rien dire, elle y arrivât. Jamais elle ne serait sortit par ce temps sans quelque chose de chaud sur le dos. La princesse s’enfonçât dans la forêt, ses pieds dans la boue sale et froide. Il lui semblait que la forêt l’épiait prudemment… Ah, et dire que même les loups, terreur de la forêt avait peur de la Coalition. Les loups… Ces mêmes loups qui avaient persécutés et torturés Kuzfo. Et s’ils n’avaient pas été aussi cruel… Et si sans leurs horribles traitements Kuzfo auraient connu une vie belle et joyeuse… Et si, et si, et si… Et si elle les exterminait tous ? Ca ferait peut-être venir son gentil loup ? Enfin gentil, plus tellement maintenant ! Non, le chercher serait une perte de temps. De toute façon, il ferait tout pour l’éviter jusqu’à ce qu’il ne puisse plus rien faire pour se contrôler. Au grand mot… Les grands moyens… Y a-t-il un mot plus grand qu’amour ? Non. Ariez croisât les bras, plaçant ses mains sur ses épaules. Elle fermât les yeux quelques instants. Un invocateur doit donner de sa personne, de son cœur pour faire venir à lui des créatures, qu’elle vienne du monde des chimères ou d’ailleurs… Elle chuchotât quatre mots du plus profond de son cœur et décroisât les bras.

« Trouvez Kuzfo ! » dit-elle d’un ton décidée alors qu’elle reprenait sa marche, sans savoir vraiment où elle allait. Les ombres se dispersaient, se regroupaient, agissant à la manière d’une horde de rats affamés.

Et elle marchait, attendant le moment propice. Puis il y eut des cris bestiaux, des arbres qui s’écroulaient et des ombres qui s’acheminaient toutes vers le même endroit. Pas de doute. Il était là. Ariez marchât vers lui et s’arrêtât un instant. Ce n’est pas une centaine d’ombre et forêt qui aurait raison de lui. Elle pourrait retourner au Château, se détendre, dormir… Elle pourrait aussi bien attendre que quelqu’un ai raison de lui ! Le tuer, le faire reposer en paix était si dur… Et pourquoi devrait-elle le faire d’abords ?! Elle aussi souffre ! Pourquoi Ariez devrait subir une épreuve aussi dur hein ?! Et puis il serait encore en vie, il serait encore là… Au moins… Ce serait ça, au moins, c’est si peu mais tellement de choses comparé à son absence et… Quelque chose l’empêchait de retourner à son château se reposer. Oui, c’était surement ça… Ce qui l’empêchait de partir, c’était tous ces bons moments passés avec lui… Toutes ces petites choses, ces moments où il la grondait même… Tous ces moments de pur bonheur avec lui… Une aura ténébreuse entourât la princesse et une sorte de miasme noire sortit d’elle. Et elle semblait se diriger droit devant elle alors qu’une silhouette bestiale et menaçante bondit des profondeurs de la forêt pour venir l’étriper. Les miasmes noirs pénétrèrent dans le corps de Kuzfo. Ce dernier approchait vite et pour seul moyen de stopper sa course, un claquement de doigt qui fit apparaitre pas moins de trois rondouillards en file indienne, le dernier poussait le deuxième qui poussait le premier qui tentait tant bien que mal de bloquer Kuzfo. Et croyez-moi ou non mais ils reculaient face à la force du loup !

Un autre claquement de doigt fit hurler de douleur le loup ! Certes les trois sans-cœur parvenaient à mieux repousser Kuzfo mais même l’implosion du miasme noire ne suffisait pas à l’arrêter ne serait-ce qu’un peu, ca le ralentissait juste et encore… Ariez , calme malgré la situation derrière ses sans-cœurs, donnât un coup de pied dans le derrière d’un rondouillard. Dès lors dans une rage folle, il se mit à frapper le rondouillard devant lui pour passer et affronter le loup, l’autre entrât aussi dans une rage folle et se mit à frapper le loup venant énerver le dernier sans-cœur à cause de l’ampleur trop grande de son coup. Trois énormes créatures grassouillettes devenue folle s’acharnait sur le pauvre loup qui leur rendait bien l’appareil. Chaque coup était violent et puissant, il semblant à la princesse que chaque coup faisait trembler la terre… Un rondouillard était mort, il n’avait fallut que vingt secondes… Elle essayât de comprendre les forces et les faiblesses de Kuzfo. Ayant imité son style de combat quelques instants plus tôt ce serait surement facile… Et ca l’était. Garder une longue distance, Kuzfo n’était pas le meilleur pour le combat à distance. Elle invoquât une créature sylvestre dans le sol, que nul ne pouvait voir, tournant le dos à Kuzfo d’une petite pirouette qu’on aurait presque cru venir d’une danseuse étoile.

Elle marchât lentement, s’éloignât tranquillement. Les ombres, tels des piranhas sur une vache, allèrent tous sur le loup, une masse le rejoignant petit à petit. Mais des ombres… Actuellement c’est à peine si elles les gênaient et il se ruait vers Ariez ignorant royalement ces nuisances. En plein milieu de sa course, il s’arrêtât, une plante carnivore gigantesque sortit du sol et le croquât au beau milieu de son abdomen, une entaille assez profonde. Dans la bouche de la plante, il y avait quelques sans-cœurs gobés sans avoir été croqué. Et les ombres s’activaient à attaquer Kuzfo alors qu’elles même mourraient lentement. La plante pensait pouvoir manger le loup… Mais Kuzfo déteste la viande et vu la manière dont il a planté ses crocs dans l’invocation sylvestre, il aimait la salade. A coup de crocs et de griffes, il déchirât la plante carnivore en l’espace de quelques instants, avant de se remettre à courir vers sa princesse.

Celle-ci avait déjà commencé une petite danse… Sobre, rien de bien extraordinaire. Un petit pas à gauche, un petit à droite, derrière à droite et enfin devant avec une petite révérence. L’haleine du loup lui caressait déjà le visage quand un pentacle rouge braise apparut au sol et… Une créature hideuse en sortir. Deux paires de bras dont une énorme. Des muscles de géant avec une fourrure orange sur le haut du corps et une énorme masse dans une main. Le loup fut accueillit d’un énorme direct dans les dents ! Ariez reprit son chemin, s’éloignant à la marche du loup. Cent ombres, trois rondouillards, une plante carnivore et Bélias… Si ca avait été possible, Ariez aurait décidé d’épuiser encore plus Kuzfo mais elle était déjà épuisée elle-même au point de devoir s’appuyer contre un arbre pendant que les deux monstres faisait un duel de force.

C’était l’invocation d’Arachné, que la princesse de l’envie maitrisait aussi… Elle l’invoquât et l’arrivé de l’araignée se fit dans un cri strident d’effroi. La femme araignée ne perdit pas de temps pour venir inonder Kuzfo et Bélias d’une quantité de toile collante impressionnante, venant grandement entraver leurs mouvements. Le géant aux quatre bras, fut soudain envahit de nombreuses flammes. La toile pris feu à son tour et ce fut ensuite le tour de… Kuzfo. C’était atroce de le voir comme ça ! Elle ne pouvait pas supporter de le voir brûler, avec tous ce qu’elle avait déjà dut lui faire subir ca faisait trop ! La goutte d’eau qui fait déborder le vase… Avec un très mauvais jeu de mot.
En invoquer un autre serait de la pure folie et pourtant… Elle repoussât ses limites une dernière fois pour cette nuit. Et si ca ne suffisait pas après tout ça… Elle n’avait plus la force, Kuzfo n’aurait qu’à la dévorer. Le ciel s’assombrissait, ce zébrait d’éclairs menaçant. Il se mit à pleuvoir. Les gouttes d’eaux se rassemblaient en un seul endroit formant une sphère de plus en grande. L’eau prenant forme petit à petit quand enfin apparut Léviathan le dragon des mers ! Il déversât un véritable raz-de-marée sur les trois invocations et sur le loup qui les balayât, eux et les arbres sur leurs passages. Quelques ombres furent aussi noyés et annihilés. Et puis après cet assourdissant vacarme aqueux… Le silence. Quelque chose de calme. Extenuée, ne voulant que s’écrouler… Elle courut aussi vite qu’elle le put vers Kuzfo. Il était là, sur le sol quasiment mort et… il était comme avant. Dans un sale état, mais comme avant. Cette humanité dans le regard…

Il tournât lentement sa tête vers Ariez, plus aucune trace de ses horribles marques vertes et c’était comme si il n’y avait plus aucune trace de ténèbres en lui… Il y en avait et sans doute y en aurait-il toujours mais Ariez ne voyait rien de tout cela, elle ne voyait qu’une grosse peluche, sa grosse peluche adoré ! Elle le prit dans ses bras et le serrât fort… Et des bras velus vinrent entourer son corps de porcelaine. Intouchable, Ariez se sentait à ce moment intouchable, invulnérable…

« Je t’ai connu affamé… La rage au ventre et si sombre était l’avenir… Et je t’ai vu lutter, sans jamais te décourager, pour le meilleur et pour le pire… Nos destins étaient liés comme dans une tragédie, avec une fichue fin à la Shakespeare… Le dernier acte a sonné, simplement j’aimerais te dire…»

Elle s’était promise de ne pas pleurer, d’être fort pour son loup, de lui offrir un magnifique visage plein d’amour mais non, même en réunissant toutes ses forces, tout son amour ca lui était impossible… Jamais elle ne pourrait ! Son visage se déformât, s’enlaidissait à cause des ses pleurs. Elle s’accrochât fermement à Kuzfo, dans l’espoir que ca l’empêche de partir ou, qu’au moins, elle puisse partir avec lui. Pleurant à chaude larme… S’il y a plus d’espoir aujourd’hui, pourquoi jouer cette comédie ! Si tu dois partir… Alors j’aurais de la peine ! Elle pleurait toute les larmes de son corps, refusant de le voir partir, c’était trop dur ! Comment on peut survivre à ca ? Si elle ne s’achève pas elle-même c’est la tristesse qui aura raison d’elle… C’est finit leurs histoires car leurs amour vivait ses dernières heures de gloires… Et il s’envolait avec Kuzfo une partie du passé d’Ariez, de son âme et de sa mémoire…

« NON ! JE NE VEUX PAS ! RESTE ! C’EST UN ORDRE ! » elle se tut quelques instants pour venir se démonter sur le corps mourant de Kuzfo… « Je t’en supplie, pitié, restes… Je te demanderais plus jamais rien, je te donnerais tous ce que j’ai, je t’offrirais l’univers, le kingdom hearts, les princesses TOUT ! Tout ce que tu veux… Mais reste… RESTE ! JE T’AIME KUZFO ! T’as pas le droit de partir… Pitié… »

L’une des pattes du loup vint se poser sur le crâne de sa princesse, tentant de la consoler au moins un peu… Il approchât sa gueule de son oreille et lui chuchotât quelques mots…

« Je t’aime Ariez, pour toujours… Ma princesse adorée...»

Les dernières paroles d’un mourant. Ariez se levât et rentrât chez elle. Lentement, péniblement… La boue désagréable qu’elle ne sentit pas à l’aller lui était très pénible au retour, le froid était si fort qu’il lui fait mal. Elle était si épuisée que respirer lui était douloureux. Ses yeux continuaient de pleurer alors qu’elle marchait. Elle se serait crue en enfer…

« Salut, solitude… Je pensais que je m'étais débarrassée de toi mais tu es toujours là… Et ta présence me fait mal, très mal… Et ca depuis le début… Si seulement j’avais quelqu’un à dire tout ça… Mais il n’y a que moi… »