J'étais entrain de mâcher un morceau de viande, et il me posa cette question, pourquoi? Après avoir prit le temps de terminer mon morceau, je le regardais droit dans les yeux.
<< Tu vois, on est venu me chercher directement, dans mon ancien chez moi, c'était la jeune Noël qui fut chargée du travail, je rigolais doucement, Ha! Je la vois encore, tremblotante, comme une feuille! >>
Je fis une pause, ça fait toujours mal au cœur de se dire que cette petite là nous a quitté, elle était dévouée, dévouée à sa cause, elle su redonner l'espoir à ceux qui n'en avaient plus, elle a donnée sa vie pour nous sauver... Elle est devenue une statue de cristal, et seul les éternels savent où... Elle méritait mieux, cette femme... Les chaines du destin sont froids et cruel, elles n'éprouvent aucune pitié... Transformée en cristal... Pour avoir vaincu un traître au Sanctum. Dans les écrits, les éternels défient souvent les hommes pour se satisfaire de leur bravoure, ou leur lâcheté... Différencier les forts et les faibles, ce soir, j'étais un faible, je quittais lâchement le Sanctum, mon regard se renforça, je fixais les flammes dansantes...
Jamais... Jamais je n'avais eu l'occasion de discuter un peu avec Noël, je pense que j'ai vraiment raté quelque chose, des sentiments, de l'expérience, je sais pas, et je ne pense même pas à un sous-entendu... Si seulement je pouvais revenir en arrière mais ça... Ah, mon père me l'a bien fait comprendre, quand on fait une erreur, elle reste marquée dans l'esprit, comme la cicatrice marque le corps, on apprend toujours de ce genre de leçon... << Mais, mon fils, il ne faut jamais regretter... Quand une décision est prise, il faut y croire, sans quoi ton honneur ne reposerait sur des bases stables... Il s'écroulerait, ton esprit se corromprait et ton cœur s'ouvrirait aux ténèbres. >> J'étais très jeune quand il me dit ça... Je comprends, maintenant.
Les flammes dansaient et s'élevaient, je réfléchissais... Quitter le Sanctum pour faire une arène où ne régnera que le sang et les tripes... Non. Mon destin n'est peut être pas que dans la guerre... Je levais les yeux, il neigeait de nouveau... J'ouvris la paume de la main droite et regardait les flocons tomber... Si froids, si fragiles... Il faut que je médite, il faut que je me questionne... Sans demander l'avis ni la permission de Fabrizio, je dis un simple << Je dois méditer >>, je retirais la cape qui me recouvrait, l'armure de fer et je posais mon fendoir sur le sol, j'étais torse nu, assis, dans la neige, un peu éloigné du campement, assis en tailleur, les yeux fermés.
Le guerrier doit toujours se poser les bonnes questions...
Réfléchit Henri, aurais-tu lu quelque chose qui puisse t'aider... Aurais-tu entendus quelque chose... Mais oui... Bien sûr.
<< La victoire, le triomphe, la domination totale et inconditionnelle sur tout être vivant... Tel est le but Ultime du Roi Guerrier. Si cela n'apaise pas sa soif de conquête, alors le roi guerrier ordonne la destruction totale. Mais si son cœur n'est toujours pas en paix...
...
Dans le néant causé par la destruction totale, seuls le courage désintéressé, l'altruisme et l'amour pour sa famille et ses amis sont les valeurs qui survivront au chaos. >>
Inutile de me battre si je veux me prouver quelque chose... Je n'ai rien à me prouver, je ne veux pas devenir le plus fort... Alors si ce n'est par désir de compétition, je deviendrais plus fort pour protéger ceux qui aspirent à une vie simple et humble, ceux qui aspirent à une vie calme et prospère, je protégerais les faibles... Je deviendrais un rempart contre les ténèbres et le mal! Comme l'est le Sanctum pour ses fidèles! Je ne peux pas reculer, je ne peux pas fuir! Je dois honorer la mémoire de ceux qui sont tombés jusqu'ici pour protéger les autres!
Je me relevais, les pensées claires, je jetais un coup d’œil à mes affaires, et à Fabrizio, je renfilais mon armure et ma cape, la neige tombait toujours.
<< Tu sais quoi, Fabrizio? Je ne vais pas partir, même si ces derniers temps on est un peu oisif, qui sait quel ennemi du Sanctum et de ses fidèles peut arriver? Quand on a la force de faire les choses, il ne faut pas attendre que quiconque d'autre vienne faire notre devoir à notre place... Si on peut défendre ces gens qui ont l'espoir d'un monde meilleur, alors faisons le! Je ne peux pas reculer, Fabrizio! Je pensais, mais je ne puis! Je déshonorerais la mémoire de Noël Vermillon qui s'est sacrifiée pour tuer un traître! Celle de Ganondorf, qui a disparu! Et de tout ceux qui sont venu se réfugier sous la bannière du Sanctum, tout ceux qui sont venu placer l'espoir d'un monde meilleur, nouveau et unis! Les Éternels nous défient chaque jour, il faut relever leurs épreuves! >>
C'est le poing, gantelé, levé vers Fabrizio, c'était avec détermination, force et honneur, que je dis ces mots!
Dim 24 Juin 2012 - 6:25