L'Accusation
Mais quelle mauvaise idée d'utiliser le train… Falco n'avait même pas encore entamé le voyage qu'il le regrettait déjà. La gare de la forêt de Sherwood était bondée comme jamais. Elle était si peuplée qu'il était même difficile de faire deux pas sans devoir être bousculé par un passant. On ne s'entendait même plus penser tellement le vacarme était intense. Des agents de sécurité de la Shin-Ra tentaient de sécuriser les lieux, mais la foule abondante rendait leur tâche beaucoup plus complexe. Les gens courraient dans tous les sens, d'autres voulaient utiliser le train sans devoir payer alors que certains transportaient des marchandises illicites dans leurs valises… Et pour combler le tout, Falco détestait les foules comme celle-ci et le bruit incessant… Ouais. Mais quelle mauvaise idée d'utiliser le train.
Le faucon soupira ouvertement alors qu'il se dirigeait d'un pas las vers l'une des locomotives. En tête, il n'avait qu'une seule idée… Voyager en toute gratuité. Le pauvre peinait déjà à se nourrir adéquatement; il ne pouvait donc pas se payer un tel luxe. Toutefois, Falco n'était pas le type d'indivdu à stagner au même endroit bien longtemps. Dans le passé, au volant de son vaisseau, il pouvait se mouvoir de monde en monde à tous les jours, mais depuis le fastidieux jour, tout cela avait tristement changé… Après être resté quelques semaines à la forêt de Sherwood, il se devait de partir, de voir un autre monde et d'ouvrir ses horizons. Et c'est pour cette raison qu'il voulait entrer sans payer.
Ainsi, désirant rester discret, il se fraya un chemin parmi la foule qui continuait de s'agglomérer jusqu'à atteindre la porte d'une des locomotives. De là, il essaya de distraire le surveillant en bousculant sauvagement un voyageur qui daignait passer aux côtés de Falco. Chutant et causant un véritable jeu de domino, le garde se précipita pour minimiser la catastrophe. Profitant de cette situation, le faucon subtilisa le billet d'un curieux et se faufila prestement à l'intérieur du véhicule. Aussitôt, il accourut dans un compartiment au hasard et se laissa tomber sur l'un des sièges. Ouf…
Et il somnola quelques dix minutes. Entretemps, un autre voyageur avait joint ses quartiers. C'était un homme de la trentaine, la courte tignasse légèrement grisonnant et une barbe incroyablement longue. Il était assez frêle cependant, et il portait des vêtements d'un noir sans réel intérêt. C'était un individu silencieux et placide, en plus d'être un homme d'affaires assez professionnel (à en voir sa mallette ébène). Mais Falco ne lui parla pas du tout, étant trop épuisé pour engager une conversation… D'ailleurs, il était aussi trop épuisé pour faire quoi que ce soit…
… Sauf pour aller manger un peu. Il avait une faim de loup, et décida de se lever quelques secondes pour aller chercher quelque chose à grignoter. Il se rendit donc dans la locomotive-restaurant, et au comptoir, il commanda rapidement deux ou trois trucs. Le serveur vint poser les aliments sur la table, et Falco demanda aussitôt un café supplémentaire. Le serveur se retourna donc, et alors qu'il ne le regard plus, le faucon prit sa nourriture et se précipita dans son compartiment, ni vu ni connu. Ou comment épargner des munnies en une leçon facile.
Là-bas, il avala tout ce qu'il avait en quelques secondes à peine. Cela fait, il dormit un peu - en fait, il sombra complètement dans un sommeil très profond -, et à son réveil, il eut une surprise incroyable, inimaginable… Il ouvrit à peine les yeux qu'il vit devant lui le corps de son compagnon de compartiment complètement éventré, baignant dans sa propre marre de sang. À ses côtés, il y avait un poignard encore ensanglanté, et on avait radicalement arraché les yeux du monsieur. C'était… totalement horrible, même pour Falco qui en avait vu beaucoup dans le passé.
Et pour comble de malheur, une dame entra au même moment, et vit le massacre. En deux temps trois mouvements, cinq agents de sécurité le plaquèrent contre le sol et le menottèrent. Falco avait beau répété et ressassé qu'il n'avait rien à voir dans cette histoire, mais ils ne le croyaient pas. Et subitement, la porte du compartiment s'ouvrit et entrevit la silhouette d'un homme… S'agissait-il de son sauveur? D'un autre témoin oculaire? D'un proche de la victime?…