Alors que le soleil venait à peine de reprendre son siège dans le royaume céleste, la douce rosée du printemps donnait aux jardins du Château un aspect presque magique. Malgré l'heure hâtive, Mickey était déjà debout, observant les premières lueurs du matin s’infiltrer dans ses quartiers. Cette journée s'annonçait plutôt spéciale : le monarque allait accomplir une mission en duo. Rares étaient les tâches où il était accompagné, Mukuro jugeant souvent qu'il pouvait aisément achever les missions seul. Mais cette fois-ci, la Capitaine Primus allait assister le souverain dans les profondeurs du Pays du Treizième Ordre, plus précisément dans la Ville d'Halloween. Même si Ravness Loxaerion - tel était son nom complet, peu utilisé néanmoins - avait adhéré aux idéaux de la Lumière il y a déjà plusieurs mois, Mickey n'avait jamais eu la chance de la côtoyer. Il avait longuement entendu parler de ses exploits et de son endurance au combat, et voilà qu'on lui offrait la chance de travailler à ses côtés. Évidemment, le monarque avait accepté sans hésitation, estimant qu'il vaut mieux être bien accompagné. Et c'est dans cette optique qu'il quitta sa chambre, traversa les jardins et déboucha ultimement sur le hangar stellaire. Là-bas, Tic et Tac l'attendaient, un vaisseau gummi près à l'utilisation.
Mickey était arrivé une dizaine de minutes plus tôt que ce qui était prévu, ne voulant pas faire attendre la demoiselle. D'ailleurs, cette dernière arriva à l'heure exacte. Le souverain la regarda longuement, admirant l'accoutrement dont elle était vêtue : son armure était impressionnante, et malgré sa petite taille, le souverain ne douta pas une seule seconde de la force physique dont elle pourrait faire preuve. Son regard témoignait de la volonté et de la vaillance. Le Roi fut d'ailleurs aspiré par cette même paire d'yeux : quelque chose au fond d'eux lui donnait l'impression de la connaître plus en détails. Lorsqu'il détourna le regard, question de ne pas la rendre mal à l'aise, il la contempla de nouveau : ses longs cheveux, soigneusement brossés, étaient en paradoxe avec l'image qu'il se faisait des guerriers. Cependant, il ne fut point ébahi : il était lui-même une souris et cela attirait souvent les quolibets. Il ne faut pas se fier aux apparences, comme on dit...
Un fracas métallique attira l'attention du souverain, qui fit un demi-tour instantanément. Devant lui, Tic et Tac venaient de laisser tomber un outil quelconque sur la carlingue du vaisseau. Alors que les mécaniciens le ramassaient avec une trop grande prestesse, le souverain salua du regard Capitaine Primus, qui s'avança aussitôt. Était-il si incivil et irrespectueux de ne pas saluer une gente dame comme il se doit? Pendant l'espace d'un moment, le Roi Mickey sentit son accueil grandement irrévérencieux. Il la salua donc comme il se doit, en lui demandant comment elle allait et si elle avait bien dormi. Alors qu'elle répondait, tous deux s'engouffraient à l'intérieur du vaisseau gummi, s'asseyant chacun sur des sièges séparés. Puis, quelques minutes plus tard, le silence envahissant lentement le véhicule, le souverain s'amusa à faire apparaître et à faire disparaître sa Keyblade d'un claquement de doigts plus ou moins retentissant. Cela avait pour but de le détendre, car même les guerriers braves ont toujours leurs propres phobies et inquiétudes : dans le cas de Mickey, il s'agissait des voyages spatiaux... S'il utilisait sa Keyblade pour voyager à travers les entrechemins, ce n'était pas uniquement pour sa facilité d'utilisation. Bref, se lassant promptement de ce petit jeu, il entama la conversation :
« Capitaine Primus, donc? Puis-je vous demander votre prénom? »
Pour tout avouer, le monarque avait une certaine difficulté à parler d'une façon plus distinguée. Mais malgré tout, était-ce vraiment nécessaire de parler de cette façon? Était-il réellement obligatoire de vouvoyer une collègue, une consœur de la Lumière? Le souverain n'en avait aucune idée, et il voulait éviter de blesser ou d'offenser son interlocutrice. La mission s'annonçait assurément ardue, et s'il devait l'accomplir en étant distant envers sa compagne, cela ne ferait que complexifier la tâche. D'ailleurs, en parlant d'offense... Si on surnommait la guerrière Capitaine Primus, il devait y avoir ses raisons, ses motifs... Demander son prénom pouvait peut-être l'affecter. Mickey ravala ses paroles, tenta d'omettre la possible maladresse qu'il venait de prononcer, et perpétua aussitôt le conciliabule d'un ton enjoué :
« Alors, Oogie Boogie, hein? Vous... tu... enfin... Des idées à propos du kidnapping de Sally? »
Par la suite, alors que le périple céleste continuait de se raccourcir, Mickey parla avec Capitaine Primus de ses expériences du passé. Il racontait ses premières missions au sein de la Lumière, son examen de maîtrise avec nul autre que Maître Yen Sid, ses plus grands exploits ainsi que la petite anecdote au Palais des Rêves. On sentait que dans sa voix et dans la façon dont il discutait de cette mésaventure qu'il regrettait ardemment chacun de ses gestes. Il aurait clairement préféré agir plus promptement et ainsi pouvoir sauver Cendrillon des griffes des Ténèbres. Cette histoire datait déjà de plusieurs semaines, mais il n'arriva pas encore à s'en remettre totalement... Ce récit, c'était comme un deuil pour Mickey, qui n'avait pas encore accepté le départ de la princesse de cœur, mais plus particulièrement sa défaite face à la Coalition Noire. Peut-être un jour parviendra-t-il à oublier cette péripétie? Parce que comme le dit un vieil adage, on peut apprendre à vivre avec une blessure, mais cette dernière ne cicatrisera jamais complètement... Triste, n'est-ce pas?
Le vaisseau gummi traversa le portail de la Ville d'Halloween, et alors qu'un flash blafard aveuglait les compagnons de la Lumière, ils changèrent complètement d'apparence. Du côté de Mickey, ses oreilles de souris avaient pris la forme de celle d'un loup, et un pelage désagréable recouvrait l'entiereté de son corps. Ses dents avaient subitement poussé, laissant place à des canines acérées. Ses ongles se métamorphosèrent également, s'affûtant comme par magie. Mais par-dessus tout, ce qui était le plus effrayant chez le monarque, c'était son regard jaune et terrifiant. Il avait beau sourire et rire, ses yeux conservaient cette même neutralité, donnant au souverain un aspect pour le moins morbide. Impressionné par sa nouvelle apparence, Mickey quitta d'un bond le vaisseau, ne prenant même pas la peine de laisser passer la dame. D'ailleurs, il n'eut pensé à regarder son déguisement, étant pressé de poser le pied sur la terre ferme. Primus l'imita.
Devant le monarque et son compagnon était dessiné un paysage horrifiant. Mickey était venu ici qu'à une ou deux reprises, mais à toutes les fois, il était tout de même stupéfait par l'effroi que pouvait engendrer cette atmosphère sinistre. On pouvait voir un cimetière sans fin, une colline en spirale et des jardins remplis de citrouilles, de fantômes et d'épouvantails abominables. Le souverain resta immobile plusieurs secondes, à tenter de s'adapter à ce nouvel endroit. Après un certain laps de temps, le Roi Mickey affirma de nouveau, se retournant par la même occasion vers Ravness :
« Capitaine, vous êtes complètement terrifiante! Héhé, avec cette apparence, Oogie nous rendra Sally de suite! »
Une insulte? Pas du tout. Une provocation? Encore moins. Tout le monde était horrible lorsqu'il pénétrait dans la Ville d'Halloween. Mickey passa une main adroite dans son long pelage, se mettant à quatre pattes comme le ferait si bien un loup-garou. Il tenta de hurler comme cette bête mythique afin d'amuser un peu son interlocutrice, brusquant la quiétude de mort qui régnait partout. Cela fait, il conclut finalement, avant de laisser parole à sa consœur de la Lumière. Soit dit en passant, la voix de Mickey avait repris son ton normal, aussi enthousiaste et enjoué qu'à l'accoutumée. Il s'était rapidement habitué à sa nouvelle compagne de mission, et cela facilitait grandement les échanges et discussions.
« L'antre d'Oogie Boogie est par là. J'ouvre la marche, très chère. »
Mickey était arrivé une dizaine de minutes plus tôt que ce qui était prévu, ne voulant pas faire attendre la demoiselle. D'ailleurs, cette dernière arriva à l'heure exacte. Le souverain la regarda longuement, admirant l'accoutrement dont elle était vêtue : son armure était impressionnante, et malgré sa petite taille, le souverain ne douta pas une seule seconde de la force physique dont elle pourrait faire preuve. Son regard témoignait de la volonté et de la vaillance. Le Roi fut d'ailleurs aspiré par cette même paire d'yeux : quelque chose au fond d'eux lui donnait l'impression de la connaître plus en détails. Lorsqu'il détourna le regard, question de ne pas la rendre mal à l'aise, il la contempla de nouveau : ses longs cheveux, soigneusement brossés, étaient en paradoxe avec l'image qu'il se faisait des guerriers. Cependant, il ne fut point ébahi : il était lui-même une souris et cela attirait souvent les quolibets. Il ne faut pas se fier aux apparences, comme on dit...
Un fracas métallique attira l'attention du souverain, qui fit un demi-tour instantanément. Devant lui, Tic et Tac venaient de laisser tomber un outil quelconque sur la carlingue du vaisseau. Alors que les mécaniciens le ramassaient avec une trop grande prestesse, le souverain salua du regard Capitaine Primus, qui s'avança aussitôt. Était-il si incivil et irrespectueux de ne pas saluer une gente dame comme il se doit? Pendant l'espace d'un moment, le Roi Mickey sentit son accueil grandement irrévérencieux. Il la salua donc comme il se doit, en lui demandant comment elle allait et si elle avait bien dormi. Alors qu'elle répondait, tous deux s'engouffraient à l'intérieur du vaisseau gummi, s'asseyant chacun sur des sièges séparés. Puis, quelques minutes plus tard, le silence envahissant lentement le véhicule, le souverain s'amusa à faire apparaître et à faire disparaître sa Keyblade d'un claquement de doigts plus ou moins retentissant. Cela avait pour but de le détendre, car même les guerriers braves ont toujours leurs propres phobies et inquiétudes : dans le cas de Mickey, il s'agissait des voyages spatiaux... S'il utilisait sa Keyblade pour voyager à travers les entrechemins, ce n'était pas uniquement pour sa facilité d'utilisation. Bref, se lassant promptement de ce petit jeu, il entama la conversation :
« Capitaine Primus, donc? Puis-je vous demander votre prénom? »
Pour tout avouer, le monarque avait une certaine difficulté à parler d'une façon plus distinguée. Mais malgré tout, était-ce vraiment nécessaire de parler de cette façon? Était-il réellement obligatoire de vouvoyer une collègue, une consœur de la Lumière? Le souverain n'en avait aucune idée, et il voulait éviter de blesser ou d'offenser son interlocutrice. La mission s'annonçait assurément ardue, et s'il devait l'accomplir en étant distant envers sa compagne, cela ne ferait que complexifier la tâche. D'ailleurs, en parlant d'offense... Si on surnommait la guerrière Capitaine Primus, il devait y avoir ses raisons, ses motifs... Demander son prénom pouvait peut-être l'affecter. Mickey ravala ses paroles, tenta d'omettre la possible maladresse qu'il venait de prononcer, et perpétua aussitôt le conciliabule d'un ton enjoué :
« Alors, Oogie Boogie, hein? Vous... tu... enfin... Des idées à propos du kidnapping de Sally? »
Par la suite, alors que le périple céleste continuait de se raccourcir, Mickey parla avec Capitaine Primus de ses expériences du passé. Il racontait ses premières missions au sein de la Lumière, son examen de maîtrise avec nul autre que Maître Yen Sid, ses plus grands exploits ainsi que la petite anecdote au Palais des Rêves. On sentait que dans sa voix et dans la façon dont il discutait de cette mésaventure qu'il regrettait ardemment chacun de ses gestes. Il aurait clairement préféré agir plus promptement et ainsi pouvoir sauver Cendrillon des griffes des Ténèbres. Cette histoire datait déjà de plusieurs semaines, mais il n'arriva pas encore à s'en remettre totalement... Ce récit, c'était comme un deuil pour Mickey, qui n'avait pas encore accepté le départ de la princesse de cœur, mais plus particulièrement sa défaite face à la Coalition Noire. Peut-être un jour parviendra-t-il à oublier cette péripétie? Parce que comme le dit un vieil adage, on peut apprendre à vivre avec une blessure, mais cette dernière ne cicatrisera jamais complètement... Triste, n'est-ce pas?
Le vaisseau gummi traversa le portail de la Ville d'Halloween, et alors qu'un flash blafard aveuglait les compagnons de la Lumière, ils changèrent complètement d'apparence. Du côté de Mickey, ses oreilles de souris avaient pris la forme de celle d'un loup, et un pelage désagréable recouvrait l'entiereté de son corps. Ses dents avaient subitement poussé, laissant place à des canines acérées. Ses ongles se métamorphosèrent également, s'affûtant comme par magie. Mais par-dessus tout, ce qui était le plus effrayant chez le monarque, c'était son regard jaune et terrifiant. Il avait beau sourire et rire, ses yeux conservaient cette même neutralité, donnant au souverain un aspect pour le moins morbide. Impressionné par sa nouvelle apparence, Mickey quitta d'un bond le vaisseau, ne prenant même pas la peine de laisser passer la dame. D'ailleurs, il n'eut pensé à regarder son déguisement, étant pressé de poser le pied sur la terre ferme. Primus l'imita.
Devant le monarque et son compagnon était dessiné un paysage horrifiant. Mickey était venu ici qu'à une ou deux reprises, mais à toutes les fois, il était tout de même stupéfait par l'effroi que pouvait engendrer cette atmosphère sinistre. On pouvait voir un cimetière sans fin, une colline en spirale et des jardins remplis de citrouilles, de fantômes et d'épouvantails abominables. Le souverain resta immobile plusieurs secondes, à tenter de s'adapter à ce nouvel endroit. Après un certain laps de temps, le Roi Mickey affirma de nouveau, se retournant par la même occasion vers Ravness :
« Capitaine, vous êtes complètement terrifiante! Héhé, avec cette apparence, Oogie nous rendra Sally de suite! »
Une insulte? Pas du tout. Une provocation? Encore moins. Tout le monde était horrible lorsqu'il pénétrait dans la Ville d'Halloween. Mickey passa une main adroite dans son long pelage, se mettant à quatre pattes comme le ferait si bien un loup-garou. Il tenta de hurler comme cette bête mythique afin d'amuser un peu son interlocutrice, brusquant la quiétude de mort qui régnait partout. Cela fait, il conclut finalement, avant de laisser parole à sa consœur de la Lumière. Soit dit en passant, la voix de Mickey avait repris son ton normal, aussi enthousiaste et enjoué qu'à l'accoutumée. Il s'était rapidement habitué à sa nouvelle compagne de mission, et cela facilitait grandement les échanges et discussions.
« L'antre d'Oogie Boogie est par là. J'ouvre la marche, très chère. »