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Kingdom Hearts RPGConnexion
Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.


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    Il était assez inhabituel qu’une personne quelconque soit admise au sein des cachots. Une personne comme elle, n’ayant pas une haute importance au sein de cette communauté qu’était celle du Château Disney ; n’ayant pas une force et un courage suffisant pour se faire remarquer. Les seules fois où l’on se retournait sur son passage étaient celles où brillant plus qu’à l’accoutumée, les habitants s’étonnaient. Les cachots étaient peu fréquentés, si ce n’était par les gardes préposés à la fastidieuse tâche de surveiller les prisonniers et surtout veiller à ce qu’ils ne s’échappent pas. Peu de mots sortaient de cette salle, peu de choses en étaient dites, et de même, on disait bien peu de choses à l'intérieur, les conversations étant peu appréciées. La jeune femme y avait été pourtant envoyée pour une mission qui lui avait été donnée par le dirigeant de la lumière. C’était d’ailleurs grâce à lui que le prisonnier, pour lequel Mérope devait se rendre en ce lieu sombre et humide, avait été fait captif. Les faits lui avaient été contés de façon telle à ce qu’elle puisse réfléchir aux questions qu’elle allait devoir lui poser, puisque c’était bien pour un interrogatoire en bonne et due forme qu’on l’envoyait. Ce fut une fois qu’elle fut arrivée à la porte qui séparait le couloir illuminé et clair des obscures oubliettes qu’elle fut interpellée par le premier garde. Il se tenait droit et fier, et n’avait jamais vu la jeune fille s’approcher de cette partie du château. Elle devait certainement s’être perdue.

    - Pardonnez-moi mais que cherchez-vous pour vous être égarée en cet endroit ?
    - Je ne me suis pas égarée, répondit-elle surprise. Je suis venue interroger un prisonnier.
    - Quel prisonnier ? On ne m’avait nullement informé de cela.
    - Et pourquoi serais-je venue autrement ? Sans doute pour le faire évader…

    Il laissa échapper un rire espéré de la jeune fille. Non, si cette jeune fille avait jamais souhaité chose pareille, elle devait bien s’attendre à avoir peu de chances face à la sécurité qui régnait en ces lieux. Elle devrait s’attaquer à tous ceux qui y veillaient, et qu’elle en soit capable le faisait franchement douter. Il la laissa donc passer. A vrai dire, elle devait s’y rendre depuis quelques temps déjà, mais cette tâche à la fois redoutée et reportée à plusieurs reprises avait fini par être négligée, chose que les plus hauts représentants de la lumière ne devaient pas apprécier. Aussi, pour se repentir de cette erreur, elle avait fini par s’y résoudre, n’en étant pas moins toujours effrayée et craintive de ne savoir faire face et de n’être pas assez audacieuse pour soutirer les informations désirées. Mais à présent, elle se trouvait au sein même de sa destination, et il était trop tard pour renoncer. Après tout, c’était une quête aisée par rapport à toutes celles que les autres devaient régulièrement mener à bien. Elle les avait entendus de nombreuses fois réciter leurs dangereuses aventures, aussi périlleuses les unes que les autres, et jamais ils n’avaient reculé, jamais ils n’avaient douté. Etait-ce de l’arrogance que de prétendre cela ? La jeune fille l’ignorait mais elle n’en restait pas moins une admiratrice muette et reculée, qui n’osait complimenter les héros de son esprit. En arrivant devant le cachot qu’on lui avait désigné, et lorsqu’ils la laissèrent entrer à l’aide de la clé à l’intérieur même de la cellule, elle dut se retenir de déglutir. Il ne fallait pas dévoiler la peur qui la tiraillait. Et après tout, l’homme semblait à présent inoffensif, il se trouvait alors dans un bien piètre état, portant les marques de coups donnés. Il était également rendu inapte à s’en prendre à elle de par les nombreuses chaines qui le retenaient. Elle frissonna presque, allant jusqu’à avoir de la peine pour cet homme qui n’était certainement pas dans sa position la plus favorable. Mais après tout, c’était préférable pour elle.

    -Bonjour, adressa-t-elle à l’homme mettant le plus d’assurance possible dans cette simple formule.

    Il ne répondit que par un grognement, mais sortit de sa position couchée en s’asseyant pour faire face à la jeune fille et découvrir celle qui venait lui rendre visite.


    - Eh bien, moi qui croyais qu’on m’avait oublié ! Je me trompais en vérité, la lumière manque tellement d’effectif qu’elle envoie des gamines par dépit. Ou alors serait-ce pour m’attendrir ?

    Bien qu’elle fut tentée de lui répondre qu’elle était plus de mille fois plus âgée que lui, elle n’en fit rien, s’asseyant sur un banc qui manquait semblait-il de solidité. Le grincement du bois fut la seule réponse qu’il obtint durant les premières secondes.

    - Nous ne vous avions pas oublié, mais vous avez tant de temps devant vous que nous ne nous sommes pas pressés.

    Il n’était nullement nécessairement de mentionner que la seule raison pour laquelle il n’avait reçu aucune visite jusque-là était de sa responsabilité. Elle ne lui laissa pas le temps de répondre en enchainant directement sur la première question qu’elle avait préparée. C’était comme si elle vivait l’école, un test, parcours qu’elle n’avait encore jamais vécu ou du moins, depuis bien des millénaires. L’étoile perdait progressivement un peu de son éclat au fur et à mesure que son malaise grandissait.

    - Vous avez tenté de vous en prendre au Prince Charmant. Celui-ci étant mis sous notre protection de par sa position diplomatique, vous avez été arrêté. La peine que vous encourez est proportionnelle aux risques que vous avez fait courir à l’équilibre des mondes. Elle dépendra de votre coopération lors de l’entrevue qui nous attend. En avez-vous conscience ?
    - Oui.

    Son sourire insouciant semblait être celui d’un homme qui se moquait éperdument de ce qui allait lui arriver. Etait-ce de la folie ou la certitude qu’aucun mal ne lui serait fait et que sa liberté allait lui être rendue ? Mérope décida de ne pas répondre à cette provocation, se concentrant sur son rôle.

    - Avez-vous un mobile pour cette tentative de meurtre ?
    - Réfléchissons… Si je vous dis que cette crapule méritait bien le sort que je lui réservais et que je regrette d’avoir échoué et de m’être bêtement fait berner par vous, ça vous semble bien pour votre petit rapport ?
    - En admettant que la personne que vous traitez de crapule en soit vraiment une et que le fait d’en être une mérite la mort, je vous dirais oui, mais comme ce n’est pas le cas, il va falloir trouver autre chose. Avez-vous agi sous l’influence de quelqu’un ou sous la menace ?
    - La menace des dieux peut-être… ? Franchement j’hésite, j’ai dû faire un rêve où m’apparaissait claire la volonté divine.
    - Pourriez-vous rester sérieux ?
    - Ca me parait difficile.
    - Vous mettez votre futur en péril, vous devriez vous en rendre compte, si le fait d’être coincé à jamais en ce lieu vous réjouit tant, je vous en félicite, mais sachez que vous n’aiderez pas votre cause ainsi. Vous vous sentez peut-être comme un héros, mais laissez-moi vous rappeler que vous avez échoué, et que personne ne vous acclamera, pas même ceux qui ont la même ambition que la vôtre. Si vous me faisiez part des antécédents qui vous ont poussé à agir ainsi, et de par votre lucidité, je ne pense pas que la schizophrénie soit une réponse possible, je pourrais vous aider. Peut-être pas comme vous le souhaitez, mais le dire à quelqu’un pourrait vous soulager.

    Une douleur apparut soudainement sur le visage de l’homme, c’était comme s’il se laissait à présent aller à ses émotions, comme s’il les avait retenues, une larme coula le long de sa joue creuse, il baissa les yeux.

    - Vous ne pourriez comprendre la peine que j’ai ressentie lorsque j’ai appris ce qui s’était passé pour mon fils. Tout ça pour une simple bourse et quelques objets précieux. Tout ça pour leurs maudites lois. Et pourtant mon fils, c’était pas un mauvais bougre, et à son âge j’aurais certainement fait pareil. Quand on est désespéré, et qu’on croit qu’on peut faire beaucoup de bien en faisant un petit quelque chose de mal, on prend le risque. On le prend de bon cœur et avec plein d’étoiles dans les yeux. Parce que vous savez demoiselle, tout le monde n’est pas riche dans le monde que nous habitons, tout le monde n’a pas un palais ! Tout n’est pas aussi beau qu’il le semble ! Pourtant à la base, moi j’avais rien contre le roi et le prince, je savais qu’ils ne pouvaient pas aider tout le monde. Ils auraient sans doute pu un peu plus nous aider, mais je leur en voulais pas, parce qu’ils sont dans leurs rêves, et qu’ils ne voient rien, qu’ils ne connaissent rien malgré leur grande bibliothèque. En plus, avec les attaques d’un peu partout qu’on subit régulièrement, ces sales ombres ou encore ces brigands, pensez bien que notre précarité, elle arrêtait pas d’augmenter. Alors moi plein d’espoirs, je lui ai dit au gamin… ! Je lui ai dit d’aller demander de l’aide au palais, mais avec toutes ces procédures de demande d’audience, mon gamin il a vite compris qu’on lui laisserait pas voir le roi ou le prince si rapidement. Alors il a laissé tomber, il est revenu avec une tête jusque là hein, parce qu’il y croyait lui, encore plus que moi. Mais ça n’a fait qu’empirer. C’est souvent comme ça dans les histoires tristes, tout va mal jusqu’à ce que ça change, et là ça a pas changé, les gosses ont commencé à tomber malade… Et nous, on pouvait rien faire. Alors, mon fils qui était l’ainé, a pris une décision, il ne m’en a pas parlé parce qu’il savait que je l’en aurais dissuadé. Il s’est rendu au château et il a tenté de dérober quelques biens, des trucs dont ils n’auraient pas besoin ces imbéciles, des objets sans importance, enfin pas pour eux, quand on a tellement de choses, tellement de richesse. Mais comme vous le savez, le vol, c’est pas permis, et comme mon fils c’était pas un as du vol et de la fuite, il s’est fait prendre. Il s’est mis à courir, donnant tout ce qu’il avait dans ses jambes pour sauver sa liberté, et parce qu’il avait encore la vie devant lui et comme il avait bien l’intention de nous ramener tous ces biens. Mais lorsqu’il a pris un cheval dans la cour du palais et qu’il a fui, lui qui ne montait pas très bien, il s’est fait poursuivre pendant dix minutes, jusqu’au précipice… Cette saleté de précipice, avec cette saleté de bête tellement stupide et effrayée que mon fils n’a pas su la contrôler et qu’ils ont tous les deux basculé dans le vide.

    Un long silence prit possession des lieux. Cette histoire connaissait de semblables sœurs dans les livres, mais souvent le bien finissait par triompher. Et là, aucun bien ne triompherait, car il n’y avait pas de réel mal, ou du moins pas sous la forme habituelle. Mérope ne pouvait même pas pleurer, elle se sentait comme vide.

    - Alors voilà, les gardes du palais sont venus me prévenir et moi je suis devenu fou. Quand j’ai vu son corps, et son visage figé dans une douleur qui resterait éternelle, quand j’ai vu mon fils dans cet état… Ca m’a brisé. En allant tuer le prince, celui qui possédait les objets dérobés, celui dont la famille avait instauré ces lois, j’espérais revivre, avoir le salut de mon fils. J’ai vendu mon âme au diable, je suis tombé dans les ténèbres et appris les sorts les plus sombres… J’ai perdu toute mon humanité pour venger mon fils. Ce désir, ce seul désir m’a fait oublier le reste, et c’est ainsi que je me suis fait passer pour quelqu’un que je n’étais pas. Et je n’aurai jamais son salut parce que quelqu’un a su que j’allais attenter à la vie du prince. Je n’aurai pas ce salut, pas même en me confiant à vous. Alors oui, je vous ai raconté mon histoire, mais c’était pour que vous compreniez, et pas pour mon bien. Car jamais rien ne me sauvera désormais.

    Mérope bouleversée observa longuement l’homme à présent retourné à son mutisme. Elle ne pourrait jamais rien dire qui le consolerait. L’homme avait laissé le reste de sa famille dans son monde, ses enfants et sa femme avaient désormais tout perdu. Survivraient-ils seulement au futur tragique qui les attendait ? L’homme avait perdu la raison et les avait ainsi condamné à bien plus de mal qu’ils n’en avaient traversé. Elle se leva et jetant un dernier regard à l’homme, lui adressa le réconfort qu’elle pouvait lui offrir.

    - Pour vous, je ne peux rien, mais pour votre famille, je ferai ce que je peux…
    - Ma famille…

    Il se laissa sombrer dans la peine et les larmes et Mérope quitta les lieux rejoignant la salle d’audience pour aller réciter ce qu’elle venait d’apprendre.

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    Oh... C'est franchement très beau.

    Je ne m'attendais pas du tout à cela et ce fut une très bonne surprise. J'aime le déroulement de ta mission, les dialogues, la total en gros ^^

    Mission Normale parfaitement accomplie.

    25 Points d'Expériences, 240 Munnies, et 4 PS dont 1 Bonus. (Tu m'enverra un mp pour me dire en quoi tu les veux.)


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