- La Terre des Dragons… Cela faisait un bon moment que je n’y étais plus allée et quelque part, ça me faisait beaucoup de bien. Ce n’était peut-être pas là où je suis née mais je pense que c’est en grande partie de là que j’ai trouvé un sens à ma vie. Seulement, je n’avais pas l’intention de retourner au temple où j’ai fais mon éducation, premièrement parce que je n’avais pas le temps et ensuite parce que je n’avais rien à ramener. Aucune découverte importante qui puisse aider la Phalange. Je devais donc aller sur une autre montagne, celle-ci entièrement enneigée et foutrement loin de la cité impériale. J’avais de la chance qu’il fasse beau malgré le froid, je n’aurais aucunement envie d’essuyer une tempête des neiges. Mais j’étais assez étonnée qu’on m’envoie ici, comme quoi j’avais bien fais d’aller me renseigner au Centurio, j’irai sans doute y boire un verre un de ces jours. J’étais restée ici trois ans, toutes ces années durant lesquelles j’ai cherché à trouver une créature à ‘’domestiquer’’ comme un dragon. Vu le nom de ce monde j’étais persuadée d’en trouver ici mais rien. Et là, Oakley, la boss des mercenaires me trouve ça en une dizaine de minutes. Je n’allais pas m’en plaindre, j’étais plutôt contente même si la description du dragon m’avait donné des frissons. Mais ça n’allait pas être cela qui allait m’arrêter pour dire vrai, j’étais plutôt euphorique et Maï aussi.
J’arpentais donc tout doucement le flanc de la montagne les pieds dans la neige. Cette fois-ci j’avais mis d’autres chaussures pour ne pas finir entièrement congelée mais c’était désagréable. Enfin, quoi qu’il en soit, je devais tout faire pour mettre les chances de mon côté et finalement j’ai hâté mes pas. Surtout que je ne venais pas seulement en mon nom mais en celui des mercenaires, je préfère que tout se passe bien et avec un dragon c’est assez corsé. C’est en marchant tout en étant perdu dans mes pensés que j’entendis des hurlements de frayeur. Nul doute que je m’approchais du lieu du drame. J’avais juste à suivre les cris et à aller à contre sens des personnes qui fuyaient. C’est à ce moment que je compris pourquoi ils avaient tous si peur, tout de ce dragon me donnait l’impression que c’était une créature invincible. Sa taille en imposait et c’était le premier problème, je pouvais finir écrasée à tout moment si je ne faisais pas assez attention. Mais ce qui risquait d’être plus difficile c’est de l’abattre, ses écailles semblaient si dures qu’une épée se briserait au moindre contact. Effrayée? Je l’étais certainement un peu oui, mais admirative aussi. Une seule créature dans toute sa splendeur, la fureur de la nature en un être majestueux. Une machine de guerre qu’il fallait que je possède, il n’y a rien de mieux que le pouvoir pour marchander. J’avais déjà la capacité de me fondre dans la masse pour une approche en douceur, mais il me fallait être forte dans tous les domaines. Dans un avenir proche, les jeux auxquels je vais m’adonner risque d’être des plus dangereux et l’erreur n’est pas permise.
Le dragon de la couleur du sang hurlait avec une force terrible comme si c’était pour asseoir sa supériorité. Ce son suffisait à faire fuir les personnes qui osent le déranger. On n’ordonne pas au dragon ce qu’il doit faire, on le tue ou on meurt. C’est aussi simple que ça, c’est la loi du plus fort et s’il devait y avoir des paris, je ne serais certainement pas la favorite de ce jeu. Le monstre ailé se retourna lentement, détruisant un bâtiment avec sa queue comme un enfant fait tomber un château de cartes. Même à une dizaine de mètres de lui je ressentais son souffle lent et calme. Quelques flammèches sortaient de ses narines et la chaleur aussi était perceptible de loin. La moindre brûlure engendrerait une cicatrice à vie même si dans mon cas, je peux jouer avec mon physique. J’étais alors seule face à lui, ils étaient déjà tous partis sans se retourner. Dans un premier temps, je ne voulais pas faire de geste brusque, il m’observait calmement. Puis lassé, il s’allongea, posant sa lourde tête sur ses pattes avant comme si j’étais trop insignifiante. Insultant, je trouvais ça terriblement insultant et j’allais donc m’avancer avent d’être interrompue. Des sans-cœurs, avec tout ce remue ménage j’en avais presque oublié leur misérable existence. Toutes des petites ombres comme on en voit si souvent, s’en était risible de les voir se déplacer dans des mouvements désordonnés mais ils étaient en fait loin des ombres courantes. Au départ au nombre de dix, ils se sont groupés par deux pour fusionner, donnant ainsi cinq nouveaux sans-cœurs. Leur forme faisait penser à des crypto-ombre au détail près qu’ils avaient deux paires d’yeux et qu’ils faisaient presque ma taille. Sur le coup cela m’avait vraiment surpris et je n’ai donc pas attendu pour dégainer mes chaînes qui me sont si utiles. Un premier coup horizontal pour en toucher les plus grand nombre suivit d’un vertical pour toucher celui qui aurait le moins de chance de parer mon attaque. Mais l’un d’eux était déjà derrière moi et me frappa très fort à tel point que pendant cinq secondes je n’ai rein su faire.
Il fallait que je me focalise sur un seul des cinq pour réduire au plus vite leur nombre et m’offrir de plus grandes chances. Mais comme s’ils avaient pus lire dans mes pensés, ils ont de nouveaux fusionner, tous ensemble pour créer un seul sans-cœur bien plus grand que moi. Il me propulsa à des mètres en arrière pour que je finisse écrasée contre un arbre qui a presque ployé sous la force du choc. Je pouvais même sentir deux de mes côtes qui venaient de se briser. Du sang coulait de ma bouche et de ma cuisse droite. Une branche s’était embrocher dans celle-ci, la douleur était insoutenable mais je devais l’enlever même si je savais que la souffrance n’en serait que plus grande. J’ai alors tiré de toutes mes forces pour l’enlever, le sang coulait à mesure que je la retirais. Il ne restait plus grand-chose, alors d’un coup sec j’en ai fini.
- -AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!
Je crois n’avoir jamais tant hurlé à part le jour où j’ai reçu mes armes. Quoi qu’il en soit, je ne pouvais plus tenir sur mes deux jambes. Je peinais à me relever, m’appuyant du mieux que je puisse contre l’arbre pour m’aider. Le sans cœur s’approchait, il ressemblait à un Darkside mais avec une vingtaine d’yeux. Même si je l’avais pu, le surprendre par derrière n’était pas possible, il voyait tout ce que je pouvais faire. Je lançais ma chaîne qui s’enroula autour de l’un de ses bras, par réflexe il tira dessus me propulsant ainsi vers lui. Par les pouvoir que j’ai, une épée est apparue dans ma main et je la pointais droit vers lui tout en filant à toute vitesse. La réaction ne se fit pas attendre, il n’avait pas apprécié du tout et me donna un nouveau coup qui m’éjecta contre le dragon qui n’avait que faire de cette querelle. Le choc n’avait pas été si violent cette fois-ci mais je sentais bien l’épaisseur de ses écailles et contrairement à ce que j’aurais imaginé, sa peau était froide, presque glacée. La créature ailée semblait enfin se réveiller et ce n’était franchement pas le bon moment, je n’étais pas de taille face à ces deux monstres. C’est avec un hurlement enflammé en guise de bâillement que le dragon manifestait son mécontentement. En réalité, à ce moment précis il avait totalement carbonisé le sans-cœur, il n’y en n’avait plus la moindre trace. Je ne m’attendais pas à avoir un tel allié je le reconnais mais ce n’était pas fini. Le dragon s’envola et malheureusement, l’une de mes chaînes s’était accrochée à ses écailles. Très vite je me suis retrouvée à vingt mètres d’altitude sans rien pouvoir faire. J’avais la sensation d’être un chien traîné en laisse au bout de laquelle j’étais balancée. Sa vitesse était phénoménale et la force du vent me gênait pour opérer librement. Petit à petit j’arrivais à me remonter pour enfin arriver sur le dos de la bête. J’ai alors lancé mes chaînes dans sa gueule pour tenter de le diriger comme un cheval. C’était assez dur pour moi du fait que je ne puisse m’appuyer sur mes jambes mais ça semblait marcher. Par contre, il commençait à s’énerver et cracher des flammes dans tous les sens, je ne pouvais risquer la vie d’autres innocents. Pour lui faire comprendre de se calmer j’ai envoyé une décharge dans mes chaînes qui au contact de sa langue saura sûrement faire de l’effet. Après l’avoir fais, j’ai vite compris que ce n’était pas une si bonne idée que ça; le dragon s’est mit à chuter violemment. Je ne pouvais rien faire pour ne pas tomber avec lui et le choc fut aussi désagréable pour lui que pour moi. Le temps que je reprenne mes esprits, le dragon c’était déjà relevé crachant de nouveau des flammes dans tous les sens. La neige fondait a vu d’œil à tel point que j’étais maintenant totalement trempée.
La fin approchait de plus en plus, seulement, elle risquait d'être pour moi. Les secondes avançaient et ce dragon devenait de plus en plus dangereux sans montrer le moindre signe de fatigue. Chaque parcelles de mon corps me faisaient souffrir le martyr et ma vue se brouillait jusqu'à ce que vienne le néant le plus complet. Je me rappelais juste entendre des voix, des mots s'enchaînaient sans que je puisse comprendre le sens des phrases. Je bouillonnait de rage et je savais aujourd'hui, que je n’étais pas assez puissante pour contrôler des créatures. Je n'étais as destiné à faire ça, mon pouvoir était celui d'un caméléon, je devais me focaliser dessus. Quoi que puisse dire Maï, mon choix était fait et je ne changerai pas d'avis même si pour ça je dois faire une concession sur les connaissances qu'elle aurait put m'offrir. Lorsque j'ai enfin réussi à ouvrir les yeux, je pouvais voir une vingtaine d'hommes essayer de maîtriser le monstre ailé. Parmi eux, j'ai reconnu quelques personnes, dont Lin et d'autres Phalangistes. Aucun d'eux n'avaient fais attention à qui j'étais, je ne voulais pas que ça se passe autrement. J'ai donc décidé de choisir la fuite pour retourner au Jardin Radieux. Avec le peu de force qu'il me restait, j'ai réussi une métamorphose en un aigle de la région et partir en volant.
