- Vous est-il déjà arrivé, de faire un rêve si réel, que vous pensiez qu'il faisait parti de la réalité ? De voir un souvenir revenir vous hanter ? Et bien, c'est ce qu'il s'est passé cette nuit-là.
Tout était chaud et froid. Humide et pourtant si sec. Tout n'était que lumière et ténèbres. C'était un paradoxe même, à la limite du rêve et de la réalité. Un monde onirique, où tout existe. Où tout a déjà été et où rien n'est. Un monde que je ne connaissais pas, ou très peu. Depuis mon plus jeune age, je n'ai jamais rêvé, et c'est certainement faux. Je devais oublié mes rêves, les enterrer en mettant mon masque en position. Le sol se fit, et l'espace se modifia, l'air devint plus légère et je revis mon village. Avant sa destruction, avant sa mort. Je m'avançais, croyant rêvé. Tout cela n'était qu'un rêve, mais comment en être sûr. Comment faire pour dissiper ce voile de doute et plonger dans ces illusions éphémères. Alors, j'oubliais. Que c'était un songe, j'oubliais qui j'étais et je devins un voyageur. Je me laissais porter par le vent, regardant ces scènes comme si c'était un doux film. La cruauté d'un rêve est dans le réveil. Quand la réalité vous frappe, mais que vous ne savez pas si ce que vous aviez vécu était irréel. Le doute est la plus dangereuse des lames. Je passais tel un spectre à travers l'entrée de mon ancienne demeure, et me vis. Moi, mon frère, ma mère et mon père. Une scène qui était normal dans la vie de notre famille. Je mettais mes chaussures, disant à Sasuke que je reviendrais ce soir et que je verrais si j'ai le temps de lui apprendre. Ma mère qui me souhaitait de passer une bonne journée, avec son sourire le plus doux, et mon père qui me jugeait de son regard le plus dur. Une famille normale pour un Uchiwa.
Le fil de cette scène s'effaça, et disparut dans un océan de ténèbres. Était-ce la fin ? Était-ce le moment cruel du réveil ? La réponse vint d'elle-même, quand un second paysage déferla dans mon esprit. Un odeur de brûler me vint aux narines. Mes yeux reprirent leurs aspects bestiaux, et le sang les teinta. Le jour qui se déroulait devant moi, restera à jamais gravé dans ma mémoire. Pour l'éternité... Le jour où je devins une âme errante, sans but. Vide et dénué de toute chose. Cherchant pour l'éternité ce qui lui manque. Triste destin...
Et comme un idiot, un être qui s'était laissé prendre à son désespoir, je courrai. Je fonçai, je me faisais frapper par les branches, mais tout ceci n'était point important. Je devais arrêter ceci. Je devais empêcher cette tragédie de ce produire.
Mais quand j'arrivais, il était déjà trop tard. Mon père s'était fait tuer, là. Je venais de voir ce que je n'avais pas vu. Ce que je ne pouvais savoir, comment il était mort... Où étais-je ? Quel était ce lieu ? Je ne pouvais répondre à ces questions maintenant. Alors, je continuais. Je partais, je fonçais, rencontrant encore les arbres, pour arriver devant chez moi. J'étais là, et je tuais ces êtres qui m'avaient tout enlevé, j'étais là et je ne pouvais m'aider. Alors, je fis ce qui me paraissait le plus juste. J'entrais dans notre demeure, je fonçais à la cave, passant à travers les gravas, et voyant mon frère et ma mère là, devant moi, et eux ne pouvait me voir.
Je n'aurais jamais dû, m'avancer, et voir ce qui allait se passer. La curiosité est un vilain défaut, et j'avais été épris de cela. Et j'attendis, le temps passa, jusqu'à ce qu'un groupe détruise les rochers bloquant l'entrée. Je ne savais pas qui ils étaient, je ne savais pas comment ils avaient pu passer ma défense, celle de mon passé... Mais ils étaient là... Et je ne pouvais pas les empêcher de prendre mon frère, de tuer ma mère par une de ses créatures et craché sur le cœur qui venait d'apparaître... Je ne pouvais rien faire... Rien... Ceci était une torture morale... Ceci était faux... Ceci était vrai... Qui savait, qui pouvait m'aider. Et c'est alors que je me souviens. Ces personnes étaient là quand l'empereur se faisait attaquer. Ils étaient à ses ordres... Mais pourquoi détruire mon clan... Pourquoi...
Le songe s'envola, le rêve se brisa, et je me levais en sursautant, le visage couvert de sueur. Il faisait noir, il faisait nuit. Le bandage que j'avais sur ma jambe était là, tout était en place... Mais, j'étais changé. J'hésitais. Était-ce réel, ou non ? Devais-je faire quelque chose, ou non ? Devrais-je vivre avec le regret et ne rien faire, ou tenter... était-ce une illusion ? Ou la réalité... Personne ne le savait, personne ne pouvait me répondre...
Et pourtant...
J'étais bien décidé à trouver les réponses à mes questions, même si cela devait m'entrainer dans les plus profonds ténèbres, même si je devais m'éloigner de la lumière.