Bon, c'est super mauvais. Mais les débuts et moi, ça fait onze millions.
Ézéchiel marchait les yeux fermés, mais pourtant ses pas étaient déterminés et précis. Il connaissait cette forêt comme le fond de sa poche, une forêt qui s'avérait être un dédale pour les étrangers. Il se dirigeait vers le village du Domaine Enchanté, la tête affairée par les souvenirs. En effet, revenir ici engendrait toujours cette même nostalgie, nostalgie qui le hantait incessamment. Il revoyait sa mère, verre à demi-vide d'alcool à la main, puis Philémon, sourire radieux aux lèvres, prêt à foncer dans la vie avec enthousiasme. L'Historien adorait venir à cet endroit, mais regrettait à chaque fois d'y être allé... Tout était si beau et si magnifique au Domaine Enchanté. Partir de ce lieu merveilleux le rendait mélancolique, abattu, triste. À contrecœur, il cheminait donc vers le fameux marché général. Les nuisibles obscurs qu'il devait abattre ne s'y trouvaient probablement pas, mais Ézéchiel savait très bien qu'il pourrait y obtenir des renseignements sur la localisation de ces derniers.
Quelques minutes plus tard, Ézéchiel parvint à sa destination. Comme à l'accoutumée, le marché était bondé de passants, et plusieurs kiosques temporaires y étaient établis. Il regardait les enfants courir dans tous les sens et rire bruyamment, alors que leurs parents faisaient quelques achats dans les différentes boutiques du quartier. Il remarqua aussi que certains résidents paraissaient éviter la boutique de l'épicier, alors que des abeilles volaient furieusement, prêts à piquer tous les individus daignaient leur approcher. Mais il n'en porta pas plus attention, et se dirigea viscéralement vers un orfèvre du marché général, un vieil ami à lui lorsqu'il était plus jeune. Il hésitait à accoster des inconnus, non pas parce qu'il était timide, mais bien parce qu'il appréhendait leurs réactions. Cela faisait plus de dix ans qu'il avait discuté à quiconque, et depuis la fameuse année noire, il ne savait pas comment il devait agir avec ces derniers... Quoi qu'il en soit, l'Historien se fraya donc un chemin difficilement entre les passants et les marchands jusqu'à ladite boutique du bijoutier, léger rictus dans le coin de la joue.
Lorsqu'il pénétra dans le bâtiment, l'orfèvre qui se tenait devant le comptoir resta médusé quelques instants. Son teint passa de rouge au blanc, du blanc au rouge. Il bondit par-dessus sa table de travail et se rua aux côtés d'Ézéchiel, qui sourit à son interlocuteur. En effet, il s'agissait bien de l'orfèvre le plus illustre du Domaine Enchanté; le compagnon d'antan d'Ézéchiel. Le bijoutier semblait heureux et comblé, mais à la fois intrigué. Peut-être avait-il peur de se tromper sur la personne. Il affirma donc, d'un ton un peu trop enjoué :
- Ézé... Ézéchiel? C'est bien toi?! Ézéchiel d'Andromède... c'est impossible!
- C'est bien moi, monsieur Siméon. Je suis heureux de vous revoir!
- Mais quel bon vent t'amènes ici, jeune homme?
- Le travail, soupira-t-il trop sérieusement. Je suis à la recherche de créatur...
- Les sans-cœurs? Oui, ils sont près du Château, et ça fait plusieurs jours que l'armée essaie de les détruire, mais en vain... Le travail... Je n'aurais jamais cru que ce mot aurait pu sortir de ta bouche de sitôt...
- Oh, merci monsieur Siméon. Je reviendrai une fois ma mission accomplie.
- Oui, cela fait des lustres que nous avons discuté! À bientôt, Ézéchiel!
L'Historien salua solennellement son interlocuteur et quitta tout bonnement la boutique. Lorsqu'il déboucha sur la grande place, un visage en particulier parmi la foule attira son attention. Ce visage... Il lui semblait familier, mais pourtant, il n'arrivait plus à se rappeler d'où il l'avait vu. Intrigué, Ézéchiel s'approcha donc de ladite demoiselle, et la dévisagea discrètement quelques instants, tentant de l'identifier du regard. Alors que la jeune femme se dirigeait vers la boutique de l'épicier, Ézéchiel voulut faire demi-tour et retourner à sa mission, mais Lémuel, qui observait des enfants un peu plus loin, le poussa à lui parler, ce qu'il fit. L'Historien marcha donc d'un pas chancelant jusqu'à l'inconnue connue, et rendu à destination, il voulut tapoter l'épaule de son interlocutrice, mais au moment fastidieux, un cri d'homme se fit entendre partout dans le marché général :
- SANS-CŒUR! Mettez-vous à l'abri!
Les parents prirent à peine le temps de récupérer leurs enfants qu'ils se ruèrent tous à un endroit sûr, dans les boutiques adjacentes. Tous se mirent à l'abri sauf Ézéchiel, un homme on ne peut plus costaud et la gente dame qu'il n'arrivait pas à identifier. Alors que les sans-cœurs s'approchaient à vue d'œil, l'homme athlétique se précipita subtilement dans le magasin du bijoutier, effrayé parce les créatures des ténèbres. Prêt à tout pour sauver son village natal des griffes du Mal, Ézéchiel dégaina une vieille épée de son fourreau, et attendit que les sans-cœurs soient à une distance raisonnable avant d'entamer le combat. Contre toutes attentes, l'Historien oublia ses bonnes vieilles méthodes de combat et lança un assaut inopiné, alors qu'usuellement, il aurait attendu. Ainsi, le combat s'entama, un combat qui s'avérait ardu et difficile, mais ô combien utile...
Les sans-cœurs étaient au nombre de cinq, et tous portaient un court pendentif où scintillaient des cristaux magnifiques, à faire frémir toutes les princesses de l'univers intersidéral. Ils étaient plutôt imposants, et se mouvaient avec une dextérité et une rapidité incroyables. Ézéchiel élimina l'un d'entre eux d'un coup d'épée puissant. Alors qu'il s'occupait du cas d'un autre, il sentit comme une pression dans son dos, pression qui le propulsa dans les airs avant de retomber durement le sol. Il leva ses yeux vers le ciel, et tout ce qu'il parvint à voir, c'était le visage de la gente dame non-identifiée, celle qui brillait avec une telle ardeur...
Ézéchiel marchait les yeux fermés, mais pourtant ses pas étaient déterminés et précis. Il connaissait cette forêt comme le fond de sa poche, une forêt qui s'avérait être un dédale pour les étrangers. Il se dirigeait vers le village du Domaine Enchanté, la tête affairée par les souvenirs. En effet, revenir ici engendrait toujours cette même nostalgie, nostalgie qui le hantait incessamment. Il revoyait sa mère, verre à demi-vide d'alcool à la main, puis Philémon, sourire radieux aux lèvres, prêt à foncer dans la vie avec enthousiasme. L'Historien adorait venir à cet endroit, mais regrettait à chaque fois d'y être allé... Tout était si beau et si magnifique au Domaine Enchanté. Partir de ce lieu merveilleux le rendait mélancolique, abattu, triste. À contrecœur, il cheminait donc vers le fameux marché général. Les nuisibles obscurs qu'il devait abattre ne s'y trouvaient probablement pas, mais Ézéchiel savait très bien qu'il pourrait y obtenir des renseignements sur la localisation de ces derniers.
Quelques minutes plus tard, Ézéchiel parvint à sa destination. Comme à l'accoutumée, le marché était bondé de passants, et plusieurs kiosques temporaires y étaient établis. Il regardait les enfants courir dans tous les sens et rire bruyamment, alors que leurs parents faisaient quelques achats dans les différentes boutiques du quartier. Il remarqua aussi que certains résidents paraissaient éviter la boutique de l'épicier, alors que des abeilles volaient furieusement, prêts à piquer tous les individus daignaient leur approcher. Mais il n'en porta pas plus attention, et se dirigea viscéralement vers un orfèvre du marché général, un vieil ami à lui lorsqu'il était plus jeune. Il hésitait à accoster des inconnus, non pas parce qu'il était timide, mais bien parce qu'il appréhendait leurs réactions. Cela faisait plus de dix ans qu'il avait discuté à quiconque, et depuis la fameuse année noire, il ne savait pas comment il devait agir avec ces derniers... Quoi qu'il en soit, l'Historien se fraya donc un chemin difficilement entre les passants et les marchands jusqu'à ladite boutique du bijoutier, léger rictus dans le coin de la joue.
Lorsqu'il pénétra dans le bâtiment, l'orfèvre qui se tenait devant le comptoir resta médusé quelques instants. Son teint passa de rouge au blanc, du blanc au rouge. Il bondit par-dessus sa table de travail et se rua aux côtés d'Ézéchiel, qui sourit à son interlocuteur. En effet, il s'agissait bien de l'orfèvre le plus illustre du Domaine Enchanté; le compagnon d'antan d'Ézéchiel. Le bijoutier semblait heureux et comblé, mais à la fois intrigué. Peut-être avait-il peur de se tromper sur la personne. Il affirma donc, d'un ton un peu trop enjoué :
- Ézé... Ézéchiel? C'est bien toi?! Ézéchiel d'Andromède... c'est impossible!
- C'est bien moi, monsieur Siméon. Je suis heureux de vous revoir!
- Mais quel bon vent t'amènes ici, jeune homme?
- Le travail, soupira-t-il trop sérieusement. Je suis à la recherche de créatur...
- Les sans-cœurs? Oui, ils sont près du Château, et ça fait plusieurs jours que l'armée essaie de les détruire, mais en vain... Le travail... Je n'aurais jamais cru que ce mot aurait pu sortir de ta bouche de sitôt...
- Oh, merci monsieur Siméon. Je reviendrai une fois ma mission accomplie.
- Oui, cela fait des lustres que nous avons discuté! À bientôt, Ézéchiel!
L'Historien salua solennellement son interlocuteur et quitta tout bonnement la boutique. Lorsqu'il déboucha sur la grande place, un visage en particulier parmi la foule attira son attention. Ce visage... Il lui semblait familier, mais pourtant, il n'arrivait plus à se rappeler d'où il l'avait vu. Intrigué, Ézéchiel s'approcha donc de ladite demoiselle, et la dévisagea discrètement quelques instants, tentant de l'identifier du regard. Alors que la jeune femme se dirigeait vers la boutique de l'épicier, Ézéchiel voulut faire demi-tour et retourner à sa mission, mais Lémuel, qui observait des enfants un peu plus loin, le poussa à lui parler, ce qu'il fit. L'Historien marcha donc d'un pas chancelant jusqu'à l'inconnue connue, et rendu à destination, il voulut tapoter l'épaule de son interlocutrice, mais au moment fastidieux, un cri d'homme se fit entendre partout dans le marché général :
- SANS-CŒUR! Mettez-vous à l'abri!
Les parents prirent à peine le temps de récupérer leurs enfants qu'ils se ruèrent tous à un endroit sûr, dans les boutiques adjacentes. Tous se mirent à l'abri sauf Ézéchiel, un homme on ne peut plus costaud et la gente dame qu'il n'arrivait pas à identifier. Alors que les sans-cœurs s'approchaient à vue d'œil, l'homme athlétique se précipita subtilement dans le magasin du bijoutier, effrayé parce les créatures des ténèbres. Prêt à tout pour sauver son village natal des griffes du Mal, Ézéchiel dégaina une vieille épée de son fourreau, et attendit que les sans-cœurs soient à une distance raisonnable avant d'entamer le combat. Contre toutes attentes, l'Historien oublia ses bonnes vieilles méthodes de combat et lança un assaut inopiné, alors qu'usuellement, il aurait attendu. Ainsi, le combat s'entama, un combat qui s'avérait ardu et difficile, mais ô combien utile...
Les sans-cœurs étaient au nombre de cinq, et tous portaient un court pendentif où scintillaient des cristaux magnifiques, à faire frémir toutes les princesses de l'univers intersidéral. Ils étaient plutôt imposants, et se mouvaient avec une dextérité et une rapidité incroyables. Ézéchiel élimina l'un d'entre eux d'un coup d'épée puissant. Alors qu'il s'occupait du cas d'un autre, il sentit comme une pression dans son dos, pression qui le propulsa dans les airs avant de retomber durement le sol. Il leva ses yeux vers le ciel, et tout ce qu'il parvint à voir, c'était le visage de la gente dame non-identifiée, celle qui brillait avec une telle ardeur...