- Noël, une période qui m’a toujours réellement rendue heureuse, j’aimais beaucoup l’ambiance des fêtes de fins d’année. Même si cette nuit je n’allais pas la passer à faire la fête avec mes amis comme je l’espérais, je restais joyeuse. Comme à mon habitude j’évitais de le montrer, je n’étais pas très souriante et je pense que maintenant vous le savez. Tifa, malgré elle, m’a quand même appris à le faire alors lorsque que je parle à quelqu’un, si je sourie ce n’est plus en me forçant. C’est avec elle que j’ai compris que j’avais encore beaucoup à apprendre sur la vie mais j’étais encore trop timide et pas habituée à parler pour aller vers les personnes. Même avec Tifa j’ai encore du mal à entamer la conversation ou même la prolonger. Si je n’étais pas en compagnie de mes amis c’est parce que l’on m’avait confié une mission importante. Bien que je pense qu’il n’y ait pas grand-chose à voler en ce lieu cette nuit puisque la personne a tout pris. Peut-être a-t-il peut qu’il y ait de la casse. De qui je parle ? Eh bien tout simplement de Saint Nicolas, notre Père Noël qui part distribuer tous nos cadeaux ce soir à minuit. Je devais donc me rendre chez lui.
En premier lieu je me suis trouvée dans une ville des plus étranges et j’ai été étonnée par moi-même ! Je ne ressemblais plus du tout à ce que j’étais en partant du Château Disney. C’était assez atroce et gênant je trouvais. Je ne vais pas jusqu’à dire que je me trouve très belle en temps normal mais là j’étais vraiment laide. J’étais vraiment dans une situation des plus inconfortables et j’espérais que personne n’allait me surprendre dans cette apparence. Il me manquait mon œil droit déjà, à la place ce n’était qu’un trou noir assez disgracieux. Ma tenue habituellement bleu était entièrement noire et déchirées à plusieurs endroits. On pouvait même voir mes cotes, non pas parce que j’étais maigres mais parce que je n’avais ni peau ni chair sur le flanc gauche. En plus de ça ma tenue était déchirée à un endroit qui laissait voir une toute petite partie de ma poitrine. J’étais vraiment gênée et de quoi aurais-je l’air en était ainsi face au Père Noël ? Il me prendrait pour un monstre et j’aurais la plus grande honte de ma vie.
Mais un premier souci et étonnement se posa en travers de mon chemin qui s’affichait comme des plus singuliers. Où se trouvait l’atelier du Père Noël et surtout étais-je dans le bon monde ? Le lieu décrit dans les livres pour enfant ne ressemblait en rien à ce qui se dressait en face de moi. Cela étonne beaucoup de monde d’ailleurs que j’aie toujours cru au Père Noël même à mon âge. Mais mon apprentissage ne fut pas le même que tous les enfants. Il aurait été moins étonnant que j’ignore son existence. J’ai longtemps vécu dans les rues et je ne me souviens pas d’avoir fêté ça avec mes parents. A chaque fois que je pensais à eux mon cœur était comme transpercé par cent poignards. Je ne me souvenais que d’une seule chose, du livre que mon père m’avait offert. Sinon c’est le néant totale, aucun visage, aucune odeur, rien. Peut-être que lorsque leur meurtrier sera occis ça me remettra tout en ordre. Cette personne horrible que j’aimerai oublier et pouvoir remplacer par les souvenirs de mes parents. Mais je ne le peux, je le savais que trop bien. Mais oublions tout ça ! C’est Noël ! Ça me donnait envie de chanter mais l’endroit lugubre n’allait pas avec les chants joyeux des fêtes de fin d’année. Première étape donc : trouver l’atelier et me renseigner !
Avançant en tentant de cacher ce qui était visible de mon corps, c’est avec une certaine peur au ventre que je découvrais la place absolument vide de monde. Lugubre et sinistre, tout était fait pour être mal à l’aise. Il y avait une fontaine en forme de monstre crachant un liquide verdâtre et gluant, une guillotine et il y avait un cri qui brisait le souffle du vent toutes les trois minutes environ. Je n’avais pas honte à le dire, je n’aimais pas du tout cet endroit et j’en avais peur. J’avais la sensation que quelque chose allait m’arriver. J’espérais seulement que ça n’allait pas être une des briques des ses maisons bancales qui allait me tomber sut la tête. J’en venais même à croire que je rêvais ou que j’avais mangé quelque chose qui ne m’avais pas réussi. A choisir je préfère être dans un cauchemar que dans une hallucination. Imaginez-vous en compagnie de monstres, même si ce n’est pas encore mon cas, avec une allure de zombie, en train de divaguer et de sursauter à la moindre petite chose alors qu’en fait vous êtes à côté de vos collègues et autres personnes. Ce serait là un bien pire cauchemar que celui que l’on peut faire dans son lit. Mais j’avançais encore, regardant à droite, à gauche sans rien voir. Malgré son aspect repoussant, la fontaine m’attirait beaucoup, je suis alors allé jusqu’à son rebord. J’hésitais alors à toucher la substance visqueuse jusqu’à ce que dans un terrible cri d’effroi, un homme sorti de là me faisant tomber au sol. J’ai bien failli m’évanouir. C’était en fait un squelette en costume à queue de pie. Une fois qu’il ne vous surprend pas au moment où vous êtes sans garde, son allure est plutôt amusante. Jack, qu’il s’appelle, Jack Skelligton. Il partait très vite dans de longues phrases enflammées et chantée. Il s’interrogeait visiblement sur beaucoup de chose un peu comme moi au même instant. J’aurais bien voulu l’aider mais il allait bientôt être minuit et l’on m’attendait de toute urgence. J’ai réussi à lui faire dire où se trouvait l’atelier et surtout à partir avant qu’il ne recommence avec toutes ses questions et ses chants.
J’allais donc en direction de la forêt qui était certainement encore plus lugubre que la ville qui était en fait celle d’Halloween. Je ne savais pas qu’il y avait une ville pour chaque fête. Il y en avait-il une pour la Saint Valentin, pour Pâques où je ne sais quelle autre festivité ? Je voulais le savoir mais comme je l’ai dis, le temps ne m’offrait pas cette possibilité. La forêt, sinistre, comme je l’avais imaginé. En plus du vent et des cris, il y avait maintenant des bruits d’animaux et je me sentais observée, une sensation que je n’ai jamais appréciée. Je préférais lorsque c’était moi qui le faisais avec mes papillons en papier. Je me hâtais donc au pas de course par peur d’être en retard ce qui, soit dit en passant, ne m’est jamais arrivé. Très vite j’ai trouvé l’arbre très spécial dont m’avait parlé l’étrange squelette. Il avait un Sapin sur l’écorce en guise de porte. Si vous vous posez la question, bien sûr que je l’ai ouverte, qui ne l’aurait pas fait ? J’ai donc été comme aspirée en commençant à sentir l’air se rafraichir et une petite mélodie joyeuse se faisait maintenant entendre.
Tout était sublimement différent, c’était réellement magnifique. Malgré le froid presque glacial qui régnait, mon cœur s’était réchauffé instantanément. Tout était exactement comme dans mes rêves, comme dans les contes. De la neige à perte de vue, un manège et l’odeur des gâteaux et des friandises. Des lumières scintillant de toutes les couleurs. Jack me disait que c’était un endroit unique, absolument fantastique et cela va sans dire, impossible à décrire, comme le plus improbable des rêves. Tout ce que je pourrais vous décrire ne sera que sans âme comparé à ce que vous vivriez si vous étiez à ma place. Je marchais observant tout ce qui m’entourait pour ne jamais l’oubliant, laissant derrière moi les traces de mes pas dans la neige pure. Ce n’était pas dur de deviner quelle était la demeure de Saint Nicolas. Mais alors que j’allais sonner à la porte j’ai eu une peur totale. En réalité deux : C’était quand même une personne très importante que beaucoup rêve de rencontrer mais surtout… Mon apparence, j’étais un véritable monstre ! C’est avec soulagement que je remarquais que je n’avais plus l’affreuse allure qu’il y avait encore une dizaine de minutes. J’avais la même tenue que d’ordinaire à quelque détail près. Au lieu d’être bleue avec les dessins blancs, elle était rouge avec les motifs dorés. J’avais un bonnet typique de la fête de Noël et des gants de la même couleur avec du velours blanc.
Prenant mon courage à deux mains, je sonnais à la porte et le Père Noël m’ouvra la porte moins de dix secondes après. Il était très pressé comme je l’imaginais et il m’a donc laissé le soin de faire la garde. Il y avait en fait encore sa femme mais elle était en train de dormir. Je m’aventurais donc dans l’atelier comme une véritable enfant. Je n’allais peut-être pas avoir de cadeau cette année mais pour moi cette aventure en était véritablement un. Mais malheureusement, l’ennui c’est très vite installé. Une heure puis deux, et toujours rien. Je m’étais assise sur l’un des tapis roulant qu’il y avait. Je devais tout faire pour ne pas m’endormir mais ce silence de mort faisait tout pour que mes paupières s’alourdissent. A y réfléchir, l’a présence de Jack n’était pas si dérangeante que ça et il était très drôle dans un sens. Je suis sûre qu’avec lui je ne me serais pas ennuyée et c’est bien la première fois que j’avais tant envie de parler à un inconnu. Puis, subitement, j’ai senti comme des vibrations sous mon corps. Le tapis roulant s’était mis en route et toutes les autres machines en même temps !
Dans un premier temps j’avais eu peur d’avoir quelque chose qu’il ne fallait pas et de tout casser mais très vite j’ai compris que l’erreur ne venait pas de moi. De petits rires narquois m’ont tout de suite fais comprendre ça et je devais donc trouver qui c’était. Il ne m’ pas fallut longtemps pour découvrir trois petits enfants qui portaient des masques. S’ils ne viennent pas d’Halloween alors moi je suis la mère Noël ! C’était vite remarquable, on ne pouvait se tromper et quelque chose me disait que le mélange de deux univers si différent que sont Noël et Halloween n’allait pas faire bon ménage. Leur avantage non négligeable était leur petite taille, ils pouvaient se cacher derrière n’importe quel objet, dans la moindre ombre. Avec ce raffut créé par la chaîne de production je ne les entendais pas marcher. J’allais faire comme j’ai toujours fais, si l’on m’espionne alors je peux espionner aussi. Je me suis entièrement envolé en un millier de feuilles créant ainsi un nombre incalculable de papillon à travers lesquels je pouvais voir. Mon champ de vision ne comportait alors qu’un faille possible et si jamais un des papillons disparaissait, je savais où était la personne fautive.
Dix secondes, pas une de plus pour les débusquer tous les trois en même temps. Ce n’était pas très malin de leur part d’être restés groupés mais je ne vais pas m’en plaindre. Comme je l’avais imaginé, ça n’allait pas être une mission très difficile et j’en étais plutôt soulagée. Ce n’est pas trois petits garnements qui allaient m’avoir. Mais je n’étais pas non plus en colère contre eux, dans côté, je me retrouve aussi en eux. Si j’avais été à leur place à leur âge j’aurais sûrement voulu m’amuser dans cet atelier. Ça a une allure de véritable parc d’attraction malheureusement je devais les faire sortir d’ici. Je les ai donc attaché avec du papier et je les ai portés jusqu’à halloween. Je suis d’accord, rien de passionnant ce soir mais la véritable passion c’est dans le cœur des enfants qui reçoivent les cadeaux et ce n’est pas ici. Peu après le Père Noël arriva et me remercia pour mon travail. Je n’ai saisi que la moitié de ses mots tellement j’étais fatiguée et je suis rentrée au château sans attendre.