Le train venait d’entrer en gare. Le quai semblait s’allonger interminablement et puis enfin, un arrêt, sec. Un jet de vapeur et puis le bruit mécanique de porte qui s’ouvre. Je décroisai les bras et m’apprêtai à descendre. C’est d’ailleurs à ce moment précis que je me levai de la banquette et sortait du wagon. Certes, le voyage n’avait pas été long mais l’idée de rester assise à ne rien faire m’exaspérait au plus haut point. La gare était grande, spacieuse et désespérément vide. En même temps, je ne m’étais pas attendue à un accueil chaleureux. Je devais rester encore un peu incognito. Ma présence ne tarderait pas à se faire remarqué de toute façon. J’avais hérité d'une mission … Assez sonore dirons nous. Mes pas résonnaient dans la gare, celle dont je poussai la porte pour quitté cet endroit où je venais à peine de poser le pied. La lourde porte émit un bruit plaintif et céda sous la poussée de mes mains avec un léger grincement. Ce n’était pas encore le grincement d’une vieille bicoque abandonné mais cela n’en était tout de même pas loin. Je me retrouvai alors sur une place en arc de cercle, déserte elle aussi. Je me tournai alors vers l’endroit d’où je venais. Une tour de bonne taille surplombait la ville, elle la dominait pour ainsi dire de sa hauteur et de sa beauté. Ce monde n’était pas trop mal, je vous l’accorde, mais beaucoup trop … Je retire ce que je viens de dire.

    Quelques sans-cœurs apparurent devant moi, comme attirer par ma présence, presque simultanément, Dead Master apparut dans mes mains, comme si elle l’avait senti et n’attendait que le combat. Ce que je l’aimais cette faux, Ce n’est pas croyable comme … Hum. Je m’égare. La difficulté était moindre. Ce n’était que de simple sans cœur, et même pas aussi nombreux que ce à quoi je m’attendais. Je m’en débarrassai vite fait, comme si des ombres si peu nombreuses pourraient prendre le dessus sur la combattante que je suis. Je suis loin d’être narcissique, je vous rassure mais face à la basse classe des sans cœurs, je n’aie aucune difficulté. Après quelques coups de faux, coupant la tête des sans cœurs alentours je pris enfin le chemin de la tour d’un pas lent et décider, rien ne me forçait encore à me dépêcher, il n’y avait pour moi en tout cas, aucun danger apparent.

    Je montais. Et enfin j’arrivai au sommet du clocher, la vue était assez époustouflante vue de là haut, on devait bien voir toute la ville, baignée dans un coucher de soleil à couper le souffle. Devant loi, une corde épaisse et tressée pendait en se tortillant un tout peu face au vent de la hauteur, accrochée à une imposante cloche. Un petit sourire amusée étira mes lèvres fine, j’adorais faire du bruit et faire sonner une cloche ne passerait certainement pas inaperçu dans une vile aussi calme. Je souriais, déposais Dead Master à côté de moi, et saisissait la corde entre mes mains. Je tirais une première fois, de toutes mes forces. Je pense bien que le métier de carillonneur n’était pas fait pour moi, rien ne bougea. Je poussai un soupire et tirait cette fois plus fort sur la corde, un grincement se fit entendre et enfin la cloche se mit à bouger. A peine le premier son cloche qu’une petite flopée de sans cœur apparurent à nouveau. Je men débarrassait comme précédemment, tranchant les têtes les unes après les autres. Quand ce fût terminer, je relevai très légèrement mes manches pour faire sonner la cloche à nouveau. Des sans cœurs apparurent à chaque son de cloche, plus nombreux et plus coriace a chaque fois. La technique de la guillotine de suffisait plus et je devais parfois absorber des dégâts a mon tour, bien que je leur renvoyais après un assaut bien plus terrible par le stock. Chaque coup de cloche entrainait de nouveaux sans-cœurs à venir me combattre. Ce n’est qu’au septième son de cloque toutefois que ma vraie mission commença.

    A la fin du septième son de cloche, le clocher entier se mit à trembler. J’ai bien cru qu’il ne supporterait pas de telles secousses. Mais fort heureusement il tint bon. Mon équilibre par contre, ce n’était pas ça. Je me retins à la balustrade et failli glisser par-dessus bord. Quand les secousses prirent fin, je me redressai d’un coup pour contempler un sans cœur énorme comme je n’en avais encore jamais croisé auparavant. Il semblait appartenir au clocher lui-même. Je ne savais absolument dans quelle galère je venais de me mettre une nouvelle fois. Mais bon, quand on commence on termine n’est-ce pas ?

    C’est armée de ma faux que je fis un pas vers le monstre. On dit souvent que la meilleure défense est l’attaque. Le sans-cœur me porta un premier coup que j’esquivais, mais il m'envoya au sol par surprise. Je n'avais pas vu le coup venir. Fichtre ! C'est que lui aussi n'était pas aussi faible qu'il en avait l'air. Je me relevais et essuyais la poussière qui avait osé se poser sur mes vêtements. Ca n’allait pas se passer comme cela. Empoignant ma faux, je me remettais dans le combat, il me mit plusieurs fois à terre mais j’avais pu comprendre son plan d’action, il attaquait de manière régulière, enchainant ses attaques dans un ordre régulier, il était là mon avantage. Contrairement à lui, j’étais imprévisible. J’utilisais la ma capacité de parade sur sa prochaine attaque et lui portais un contrecoup mémorable. Personne n’était autorisé à faire un accro dans ma robe. Je l’avais assommé, et de manière magistrale sans me vanter ! Je profitais de se répit pour me concentrer , Une fois mon énergie a son paroxysme, j’approchais du sans-cœur avec un sourire sur les lèvres, Dead Master sentait, elle aussi, que le dénouement était proche. Elle s’empara de la puissance du sans cœur pour la faire devenir sienne. C’est alors que le sans-cœur disparut dans des gerbes de ténèbres, il ne restait plus que les stigmates du combat qui avait fait rage ici.

    Mon travail ici était enfin terminé, je m’apprêtais à repartir quand je rappelais du véritable but de ma mission. J’approchais de la corde et fit retentir le clocher une dernière fois pour bien signaler la présence des songes sur ce territoire. Personne n’était plus en sécurité ici désormais.