Repair the Old man's foolishness... Or not [ Mission Normale ]

La voix oppressante et ferme de Galenth Dysley venait une nouvelle fois apeurer l'esprit du travesti, n'exprimant que des longs et fastidieux soupirs en retour. Grell à beau être une divinité et être affublé d'une arme aussi excitante que funeste, il n'en reste pas moins un froussard, si il juge un combat un peu trop ardue pour lui, il n'hésitera pas une seconde à fuir et il en est de même lorsqu'on cherche à lui refourguer du boulot. Toutefois c'est l'une des conditions pour qu'il reste ici bas : obéir au doigt et à l'œil aux êtres supérieurs et le papi en question avait la couronne. Ça ne l'enchantait pour autant, le damoiseau échappé de sa cage d'or était partit sur une idée bien précise : s'éclater comme un fou furieux, profiter des derniers instant que lui offrent la vie avant de tout emporter dans une vague sublimée de rouge. Enfin, il devait avoir une bonne raison, n'importe quelle tâche, même la plus insipide, rapprochait le Cosmos de l'ultime requiem. Essayant de trier ses pensées déjà bien bouleversées, tâchant de se rappeler avec exactitude l'ordre de mission d'aujourd'hui, Sutcliff marchait sur les pavés orangés de la gare qu'il avait déjà passé auparavant. Sa petite mémoire lui envoyant de brefs souvenirs, il se souvint qu'il fallait aller au guichet et demander un aller-retour vers la destination. Il n'était pas très habitué avec tous ces systèmes embrouillant, chose plutôt contradictoire, puisqu'il ne cesse de rabâcher les oreilles des autres Éternels sur le fait qu'il faut avancer, à croire que lui aussi à fait son temps. S'avançant vers l'office, cette fois-ci, il y avait un bon nombre de gugusses agglutinés autour de celui-ci, formant une ligne inconstante. Faisant la queue comme le commun des mortel, le jeune homme se languissait plus qu'autre chose, attendre, encore attendre, toujours attendre ! Qu'est-ce qui prend autant de temps pour prendre un vulgaire bout de papier ? Même lui qui n'était pas encore bien familiarisé avec les transports en communs avait été plus rapide. Tapotant du pied frénétiquement avec impatience, il se passa au moins une demi heure avant d'avoir l'occasion de demander un ticket.

" Un ticket je vous prie, pour hum... Le Monde du Jouet. cherchant du bout du doigt sur ses lèvres, songeur.
- Voilà mademoiselle... Euh ! Je veux dire monsieur. Veuillez m'excuser. dit le guichetier totalement gêner en voulant se rattraper.
- Mais voyons, c'était correct ! Je suis Grell Sutcliff ! La plus grande actrice que l'univers est connue ! Il me porte en son sein comme le précieux liquide d'une mère maternelle, offrant son doux breuvage à son nourrisson ! répliqua-t-il le pauvre fou debout sur la cabine en prenant une pose à la fois héroïque et grotesque alors que la populace s'éloignait peu à peu.
- Euh, oui, tout à fait mais en fait non... Descendez tout de suite s'il vous plaît. Cessez d'importuner autrui avec vos comparaisons douteuses. " reprit le contrôleur qui n'avait rien d'un jouvenceau rougissant, enfin si rouge, de colère.

Grell suivit les directives de ces malotrus, prenant son ticket en direction des quais, contrarié, il se demandait pourquoi il n'avait pas sortit sa tronçonneuse et la tendre d'une façade vengeresse, charcuter ces pauvres âmes qui n'ont aucun goût. Maintenant qu'il y pensait, est-ce que le Sanctum devait se faire discret ? Si c'était le cas, un vulgaire caprice aurait donc tout fait capoter, mais cela serait étonnant. D'après lui, Dysley cherchait des fidèles aveuglés par la foi, avec un peu de chance, le numéro de la divinité bisexuée aura peut-être un effet positif dans toute cette histoire.

Une fois dans le monde en question, qui au passage était aussi banal que paisible, il eu la curieuse surprise de se retrouver affubler de mailles en laine en guise de peau, tout son corps en était habillé. Sous cette perspective mystérieuse, le monde était un peu plus grand qu'à son habitude, beaucoup plus grand, à moins qu'un arbre faisant environ une vingtaine de mètre soit coutume ici bas. Une rue bien trop tranquille ayant pour seul fond musicale le brouhaha des enfants et celui de la circulation. Revenons sous l'arbre en question. Le sujet était cloîtré dans une maison aux allures sombre mais en faisant pas pour autant tâche dans le décor, le jardin ressemblant à un champ de bataille parsemé de cadavres de jouets, si cela y ressemble encore. Par chance, malgré sa miniaturisation, sa tronçonneuse était encore là, en état de marche et toujours aussi tranchante. Une flaque d'eau non loin de là, il en profita pour contempler son visage de... Peluche ? Quelle ironie du sort ! En effet, Grell Sutcliff adore les peluches, toute les siennes représentent des personnes, sa chambre est remplie de peluches, la représentation de chaque être doué de réflexion et qui seront amenés à être jugés devant Shemhazai. Une fois la personne décédée, la poupée est détruite par la faux du jugement. Cependant, il arrive que Grell garde des peluches bien particulières, parce qu'il les trouve mignonnes, parce qu'il aime beaucoup la personne qu'elles représentent ou bien parce que ce sont des gens qu'il va rencontrer. Il arrive également qu'il détruise volontairement une poupée de son choix, cela n'influe en rien son existence, mise à part qu'il sera directement envoyé en enfer une fois la dernière sonnée, sans même un jugement à la niable. Les dieux sont capricieux et le jeu du destin est tellement amusant.

Ses petites dents carnassières remplacées par un vulgaire tissu dentelé, une croix cousues à la place des yeux, une chevelure fausse, ce n'était plus qu'un vulgaire jouet destiné à divertir les bambins. En tenant de poser sa tronçonneuse, il eu beaucoup de difficulté. Surprise, deux aimants étaient dissimulés sous la laine de ses mains rondelettes. Reposant les pieds, ou du moins ses petites chaussures sur terre, il pensait avant tout à la mission, voulant plus que tout quitter ce monde et prendre une journée entière de congé pour se regarder dans la glace, traumatisé par cette expérience. Est-ce que les mondes sont tous aussi cruels ? Fort heureusement, la maison n'était pas très loin. S'approchant de la porte, tenter de sonner ou bien frapper était totalement exclus sous cette apparence. Le céleste garçon tentait d'entrer mais rien n'y faisait, elle était bien fermée. De la musique retentit brutalement. La voix tonitruante du chanteur s'échappait d'une fenêtre grande ouverte au premier étage, mais comment y accéder sans se faire repérer ? Une gouttière encadrait la maison et entre autre, la fenêtre. Accrochant son arme délicate à sa ceinture de manteau, Grell prit les choses en mains, escaladant la gouttière à l'aide des aimants de ses petites paluches. Une fois à hauteur de l'ouverture, il découvrit un adolescent, tout de noir vêtu, les cheveux court et au physique plus que désagréable, sans parler de sa voix, le garçonnet essayait d'imiter le son des guitares, vociférant d'affreux grognements en tournant sur sa chaise de bureau, on aurait dit un bambin épileptique en train de se moucher. Le problème était de s'infiltrer sans que le propriétaire s'en aperçoive, étant donné la magnifique vue sur les nombreux jouets scarifiés, explosés et j'en passe.

Une heure plus tard, la mère du jeune homme l'appelait pour prendre son goûter, alors qu'il grognait comme un bougre. Profitant de ça, il entra dans la chambre ou plutôt, la salle des horreurs. Un bazar à en faire tourner la tête, une puanteur toute aussi charmante, une décoration qui n'arrangeait rien, bref, la chambre de l'adolescent perturbé de base. D'après les directives, c'était un homme, donc quelque chose d'à peu près humain en apparence, même si dans cette chambre, des poupées barbies crâne rasée montées sur pattes étaient encore coutumier, il devait bien subsister quelque chose ici d'humain. Du côté des tiroirs de la commode, il y croisa un ribambelle de pantins de bois. Certains peint aux couleurs effroyables, d'autres aux membres manquant. Ils agitaient le ou les bras ou ce qu'il pouvait dans tout les sens en hurlant des choses incompréhensibles. Passant quelques coups de tronçonneuses ici et là dans cette bourrasque de bois pour les éloigner, ils étaient apeurés rien que par le ronronnement du moteur, Grell voulait surtout voir quelque chose. L'un de pantin de bois n'avait absolument rien, il n'était pas maquillé ou démembré comme les autres non, il ne bougeait pas, mais ce qui semblait le plus frappant chez lui, c'était cette fêlure au niveau de la poitrine. Dysley avait précisé que ce sorcier avait ingérer en quelque sort la solution pour ne pas qu'on la lui dérobe. Se tournant vers son auditoire en bois, il prit la parole.

" Dites moi, vous ne savez pas si ce petit gugusse là avait quelque chose avant qui n'y est plus à présent. dit-il d'un ton perplexe. Les pantins parlaient mais toujours sur le même ton nébuleux mais certains acquiesçaient positivement. Vous savez ce qui est arrivé à la chose qui était en lui ? le groupe resta silencieux soudainement et ils pointèrent tous une boîte à chaussures qui était sur le lit. Je vous remercie, je vous embrasserais bien mais... Mon cœur est déjà prit et ces bras sont déjà réservés aux enfers. " il terminait sur une note joyeuse en passant une de ses mains dans ses cheveux en faisant une boucle, lançant un dernier clin d'oeil avant de s'envoler.

Traversant la chambrée et escaladant le lit sous le regard de soldats en plastiques mutilés et de monstres en tout genre, il arriva devant la boîte qui, émettait des petits bruissements en bougeant quelque peu. Le travesti, peu rassuré, prit le bout de sa tronçonneuse pour ouvrir la boîte. Aussi tôt le couvercle sauta dans une explosion, les spectateurs s'enfuirent comme ils pouvaient et une chose voletait au ras de sol. Un Nescient, de la même taille que Grell, tenait un livre ainsi que le liquide en question, le faisant disparaître dans son livre. Le dantesque protagoniste bondit du lit, brandissant la lame de sa tronçonneuse, les lames criant famine, elles désiraient voir du rouge, ce sublime cruor. Assénant le premier coup avec succès, le Nescient n'avait pas l'air d'être aussi affecter, il s'en fichait carrément le bougre ! L'ennemi en profita pour feuilleter son bouquin, faisant voleter des pages autour de lui, c'était mauvais, Grell fit un bond en arrière mais ce ne fût pas suffisant, il se prit de plein fouet un rayon verdâtre. Envoyé voltigé non loin de là, la divinité fît appel à une barrière pour se protéger quelque peu des sortilèges, étant donné l'apparence et les premières impressions de l'assaillant, il valait mieux prévenir. Prenant en main sa tronçonneuse, le regard déterminé, il sauta de nouveau au dessus des faisceaux lumineux qui tournoyaient autour du Nescient, frappant frénétiquement sa victime qui vacillait à chaque coups. Pour couronner le tout, alors que Sutcliff s'acharnait sur le monstre, un vortex sortit littéralement du livre, pour que quelques secondes après, une réplique identique de Grell apparut en face de lui. Le Maître Imitateur portait bien son nom, la même agilité, les mêmes réflexes, la même puissance de feu, c'était un adversaire à la hauteur de Shemhazai. Le damoiseau n'en était que plus excité, l'ardeur du combat, lame contre lame, le bruit des lames s'entrechoquant, il n'y a rien de plus exaltant ! Mais qu'importe la copie même si elle semble surpasser l'originale, une copie reste une copie et cette dernière se retrouva soudainement transpercé de part et d'autre par l'arme du jouvenceau au regard émeraude illuminé par la flamboyance de ce duel.

L'instant d'après, le corps semblant tomber à terre reprit l'apparence du Nescient, toujours debout. Il ouvrit en grand son livre et disparut dans un nuage de fumée. Malheur, il s'était enfui avec le produit. Comment diable Grell allait-il expliquer ça au vieux chnoque ? Toutefois, il avait eu raison de s'enfuir. Non ce n'était pas par peur de perdre face à la plus belle femme que porte l'univers, mais Sid remontait dans sa chambre. L'Éternel eu largement le temps de s'enfuir par la fenêtre en s'aidant de la commode, faisant un beau petit saut de l'ange avant de retomber violemment dans le première buisson venu. Tentant d'extraire son manteau de l'arbuste, il fouillait dans son esprit quelle excuse il pourrait sortir à Dysley lors du rapport de mission. Grell détestait cet endroit, et fort heureusement, il allait disparaître comme tout les autres, dans une vague sublimée de rouge !

Mer 17 Nov 2010 - 0:26

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