Le simple fait d’invoquer la raison de sa visite, devant un de ces individus insignifiants, lui faisait déjà regretter son entrée dans la citée du soleil couchant. D’ailleurs, quel fait avait pu l’amener, elle, la dame bleue au regard sévère - car c’est ainsi qu’ils l’avaient nommée - dans un lieu où la vie coulait sans obstacles ? Ils vivaient dans la quiétude et dans la monotonie, inondant leurs journées de labeurs inintéressants et éternels, des labeurs qu’ils exécutaient pour se procurer de quoi entretenir femmes et maisons. Ainsi finissaient-ils leurs existences devenues plus courtes, chaque seconde passée. L’élégance recula de deux pas lorsqu’un deux s’approcha d’elle pour la questionner. Il était tout simplement impensable qu’un être si grassouillet et tant touché par la flegme se mette à lui transmettre ses aptitudes à devenir quelqu’un d’inutile. Quelqu’un d’inutile, comme un humain.
- Je ne vois pas en quoi la raison de ma visite vous regarderait. Si vous êtes peu accommodés lors de la venue d’un étranger, enfermez-vous dans vos logis et n’en sortez plus.
Toisant les alentours, Arrogance adressait ce message à tous ceux qui, l’observaient comme une bête furieuse, comme une intruse, ou alors, comme une femme absolument splendide et étrangement peinte de bleu. L’admiration et les commérages, entre les deux son cœur balançait. S’écartant de ceux qui gênaient pour continuer sa route, elle reprit sa marche, lente mais certes pleine de grâce. A mesure de sa progression dans la ville endormie à travers une ruelle montante, les regards ne s’étaient pas atténués. D’ailleurs, certains d’entre eux la suivaient comme intrigués, à quelques mètres derrière, pseudo discrètement. La visite d’une jeune dame d’exception devait être un spectacle qu’ils n’avaient pas l’occasion d’admirer souvent. Mais peu lui importait. Ivresse, haine, jalousie, addiction. Tout ce qu’ils pouvaient ressentir la désintéressait au plus haut point. Si son existence avait perdu tout son sens si rapidement, les leurs ne feraient pas exception. Elle examina l’ample robe qui recouvrait la quasi-entièreté de son corps. Passer inaperçue restait pour elle une épreuve dont elle ignorait encore bien des subtilités. A l’apogée de la ruelle montante, Errance sut qu’elle avait atteint le sommet de la cité, qu’elle arrivait sur une large place dont les secrets n’avaient pas tous été dévoilés. Bien des mystères pour des habitants pauvres d’yeux. Ses yeux à elles, pleins de sévérité et de clairvoyance, et sa tête se levèrent vers la haute tour qui se tenait là, devant elle. Une tour aussi majestueuse que fière.
- D’une énormité scandaleuse pour la personne des humains qui frôlent cette terre. Si l’on en croit la beauté, on penserait à de l’artificiel. Châtiment bien cruel, en vérité. En proie des créatures les plus sombres et des visite des êtres les plus fourbes. Pauvres, pauvres…
A la limite de la jouissance, elle jubilait du mal qui pourrait arriver à tous ces imbéciles. Même si Malchance détestait tout autant leur bourreau, elle ne regrettait pas leurs actes. Elle les remerciait, d’ailleurs. Mais soit. La vue était de tout premier choix, bien entendu. Sans doute, aurait-elle été encore de meilleure qualité au sommet de la celle qui la narguait. Une fois encore, elle n’y voyait cependant que peu d’importance, elle n’était pas venue pour admirer le paysage, le coucher de soleil, ou d’autres phénomènes dits magnifiques, et pourtant à répétition abusive. Les chants de violons ne résonneraient pas ce soir, pas plus que le sifflement des oiseaux. Ce soir, il ferait froid, et silencieux. Ce soir, quelqu’un s’éteindrait sûrement quelque part. L’hommage était à Divinité, ce que l’activité l’était aux habitants de cette ville. Après un ultime regard donné au panorama, la dame bleue scruta les environs. Personne. Ou du moins, aucune visite de la part d’un des citoyens.
- Apprenez-moi le nom de celui qui s’approche.
- Je ne vois pas en quoi la raison de ma visite vous regarderait. Si vous êtes peu accommodés lors de la venue d’un étranger, enfermez-vous dans vos logis et n’en sortez plus.
Toisant les alentours, Arrogance adressait ce message à tous ceux qui, l’observaient comme une bête furieuse, comme une intruse, ou alors, comme une femme absolument splendide et étrangement peinte de bleu. L’admiration et les commérages, entre les deux son cœur balançait. S’écartant de ceux qui gênaient pour continuer sa route, elle reprit sa marche, lente mais certes pleine de grâce. A mesure de sa progression dans la ville endormie à travers une ruelle montante, les regards ne s’étaient pas atténués. D’ailleurs, certains d’entre eux la suivaient comme intrigués, à quelques mètres derrière, pseudo discrètement. La visite d’une jeune dame d’exception devait être un spectacle qu’ils n’avaient pas l’occasion d’admirer souvent. Mais peu lui importait. Ivresse, haine, jalousie, addiction. Tout ce qu’ils pouvaient ressentir la désintéressait au plus haut point. Si son existence avait perdu tout son sens si rapidement, les leurs ne feraient pas exception. Elle examina l’ample robe qui recouvrait la quasi-entièreté de son corps. Passer inaperçue restait pour elle une épreuve dont elle ignorait encore bien des subtilités. A l’apogée de la ruelle montante, Errance sut qu’elle avait atteint le sommet de la cité, qu’elle arrivait sur une large place dont les secrets n’avaient pas tous été dévoilés. Bien des mystères pour des habitants pauvres d’yeux. Ses yeux à elles, pleins de sévérité et de clairvoyance, et sa tête se levèrent vers la haute tour qui se tenait là, devant elle. Une tour aussi majestueuse que fière.
- D’une énormité scandaleuse pour la personne des humains qui frôlent cette terre. Si l’on en croit la beauté, on penserait à de l’artificiel. Châtiment bien cruel, en vérité. En proie des créatures les plus sombres et des visite des êtres les plus fourbes. Pauvres, pauvres…
A la limite de la jouissance, elle jubilait du mal qui pourrait arriver à tous ces imbéciles. Même si Malchance détestait tout autant leur bourreau, elle ne regrettait pas leurs actes. Elle les remerciait, d’ailleurs. Mais soit. La vue était de tout premier choix, bien entendu. Sans doute, aurait-elle été encore de meilleure qualité au sommet de la celle qui la narguait. Une fois encore, elle n’y voyait cependant que peu d’importance, elle n’était pas venue pour admirer le paysage, le coucher de soleil, ou d’autres phénomènes dits magnifiques, et pourtant à répétition abusive. Les chants de violons ne résonneraient pas ce soir, pas plus que le sifflement des oiseaux. Ce soir, il ferait froid, et silencieux. Ce soir, quelqu’un s’éteindrait sûrement quelque part. L’hommage était à Divinité, ce que l’activité l’était aux habitants de cette ville. Après un ultime regard donné au panorama, la dame bleue scruta les environs. Personne. Ou du moins, aucune visite de la part d’un des citoyens.
- Apprenez-moi le nom de celui qui s’approche.